La chute de la bourse poussera-t-elle à la guerre contre l’Ukraine ?

La chute de la bourse poussera-t-elle à la guerre contre l’Ukraine ?


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Les bourses connaissent une série noire depuis quelques jours, notamment liée à la fin proche de l’épisode COVID, qui, comme par hasard, survient en même temps que la montée des tensions en Ukraine. Il nous paraît inévitable d’aborder frontalement la question du lien structurel entre les deux phénomènes : l’épuisement du profit spéculatif d’un côté, la montée des tensions internationales de l’autre.
Nous reviendrons plus abondamment, pour nos abonnés, sur ces sujets dans les jours à venir.

Une chute de la bourse annonce-t-elle une guerre, par exemple une guerre en Ukraine ? La question est posée de façon délibérément provocatrice, mais elle a le mérite d’interroger le modèle de profitabilité sans retour et sans marge réelle mis en place par une caste mondialisée bien décidée à « saigner la bête » pour gagner toujours plus d’argent.

Une chute de la bourse, vraiment ?

La question du krach boursier est régulièrement posée depuis 2008. Nous savons tous que le krach consécutif aux subprimes n’a jamais donné lieu au nettoyage des bilans qui aurait dû être mené pour faire repartir le capitalisme de façon durable, notamment au règlement des « actifs toxiques » qui continuent à moisir discrètement dans les bilans bancaires.

Pour nous livrer à une analyse schématique à grosses mailles, nous savons tous qu’un nouveau krach n’est pas survenu parce que les banques centrales ont artificiellement repris ces actifs toxiques en les rachetant aux banques à prix d’or.

D’où cette sensation que le marasme continue depuis de nombreuses années, mais que des « années fric » pour la caste continuent à enrichir celle-ci sans connexion avec la valeur réelle créée par l’économie mondiale.

Le graphique que nous proposons ci-dessus montre l’évolution du CAC 40 depuis sa création. Cette projection historique nous paraît indispensable pour comprendre l’histoire de la bourse depuis l’apparition de la bulle Internet au début des années 2000.

Comme on le voit, le CAC 40 a longuement stagné autour des 2.000 points. Il faut attendre le tournant des années 2000 pour le voir dépasser les 4.000 points.

Au-delà des fantasmes sur les profits et sur la finance, il faut retenir que, depuis 2000, le CAC 40 suit un mouvement spéculatif, avec une résistance haute autour des 6.500 points (qu’il n’a jamais dépassé durablement), et un plancher autour des 2.500 points, qui constitue sa limite naturelle de repli depuis 20 ans.

Entre ces deux bornes, il ne cesse d’osciller avec plus ou moins d’intensité.

En franchissant le seuil des 7.000 points grâce à la crise du COVID, qui a gavé les spéculateurs d’argent public (emprunté, donc imaginaire), utile notamment pour acheter des vaccins et des produits sanitaires en tous genres, mais aussi pour « soutenir » l’activité, le CAC 40 a atteint son plafond.

Il est assez naturel qu’il redescende.

Potentiellement, cette chute peut l’entraîner autour des 2.500 points, ou vers les 2.500 points, mais nous en sommes encore loin !

Pour l’instant, il faut donc relativiser les événements.

Un modèle de profitabilité épuisé

Dans la pratique, on peut esquisser deux grandes leçons historiques pour comprendre les déterminants à long terme des marchés financiers.

La première leçon, déjà enregistrée lors de la crise de 2008, est que l’avénement d’Internet a permis le développement d’une spéculation folle, notamment du High Frequency Trading (HFT), qui est une façon de jouer en bourse en trichant.

Cette évolution se traduit par l’intensification récente des oscillations spéculatives que le graphique ci-dessus montre sans difficulté.

La deuxième leçon est que le discours sur l’environnement ne pourra très longtemps tolérer des stratégies de profit fondées sur l’appel à la consommation déraisonnable. On ne peut à la fois appeler à la réduction des gaz à effets de serre et exalter l’argent gagné à tout prix, au besoin par la production excessive de CO2.

Le ralentissement de la croissance chinoise l’a montré : l’introduction de normes environnementales cause immédiatement une crise de l’offre, parce que les usines qui manufacturent les produits ne disposent plus d’autant d’électricité et d’énergie qu’avant pour produire.

Nous évoquons régulièrement ce sujet dans nos colonnes.

Bref, malgré les effets de bord des banques centrales, nous savons bien que nous sommes au bout de quelques chose. Comme en 1914. Comme en 1933. Comme en 2001.

Crise boursière et recours à la guerre

Dans la situation qui nous occupe, la crise boursière peut effectivement être annonciatrice d’une tentation belliqueuse.

Rétrospectivement, on comprend que le COVID s’est progressivement transformé en instrument d’enrichissement pour la caste mondialisée. Nous avons cette semaine montré comment un cabinet comme Mc Kinsey avait pu tirer prétexte de l’épidémie pour gagner de l’argent, et pour pousser à la promotion de produits comme le vaccin, dont l’inefficacité devient difficile à cacher.

C’est un exemple parmi d’autres de la façon dont « l’urgence sanitaire », mise en scène comme à Hollywood par les gouvernements occidentaux, a permis un vaste transfert de la dette publique vers les profits privés, avec une soumission aveugle de la classe politique, gauchistes anticapitalistes compris.

Mais les meilleures choses ont une fin, et l’arrivée du variant OMicron signale la fin du cycle haussier.

Toute la question est de savoir désormais si la caste mondialisée a décidé d’en découdre avec la Russie pour relancer la croissance, notamment grâce à la production d’armes, ou bien si elle juge plus sage de se ranger des voitures.

Le recours à la guerre présente en effet certains avantages, comme celui d’obliger à d’importants achats publics auprès des entreprises privées. Le schéma est bien connu. Il a fait merveille après les attentats du 11 septembre 2001, où le complexe militaro-industriel américain s’est lancé dans une série de conflits rémunérateurs, en Irak, puis en Afghanistan, puis en Syrie.

Problème, depuis l’accession de Trump au pouvoir : il n’y a plus vraiment de guerre à mener.

Donc, assez logiquement, hein…

La guerre sera-t-elle la continuation du COVID par d’autres moyens ?

Reste que, face à l’épuisement des profits spéculatifs dont la caste mondialisée a tiré le meilleur jus depuis le déclenchement de la pandémie, la guerre paraît désormais la meilleure alternative pour maintenir l’opinion occidentale dans l’état de soumission et d’exposition au risque de prédation, et pour, pensent les consultants de Mc Kinsey qui ont une vision abstraite et livresque de la guerre, continuer à engranger les bénéfices.

Cette vision n’est pas loin des préjugés absurdes qui ont conduit à l’opération Barbarossa en 1941. Pour la caste Mc Kinsey, l’Ukraine est une zone de barbares à la langue impraticable, et la Russie un pays à peine mieux peuplé. Qu’ils s’entretuent, au fond, loin des Etats-Unis, tout cela ne pose pas problème si cela rapporte de nouveaux marchés et permet de faire progresser la mondialisation encore et toujours.

En ce sens, dans leur esprit naufragé, la guerre est et sera la continuation du COVID par d’autres moyens.

Ont-ils compris que tout ne se réduit pas, dans la vie, à des matrices sur des Powerpoint, et que leur monde virtuel ne peut faire éternellement abstraction de l’incarnation des choses ?

Nous n’en sommes pas bien sûrs, et c’est pourquoi nous pronostiquons que la domination de l’Occident par des consultants mondialisés et déconnectés de la réalité pour causer des dommages irréparables à nos bonnes vieilles sociétés.

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