Au détour d'un entretien accordé au "Parisien", Gabriel Attal explique qu'Emmanuel Macron est en train de modifier la philosophie politique sur laquelle repose la République. Et qu'il entend bien continuer à le faire pendant cinq ans. Le porte-parole du gouvernement se réclame ouvertement d'une pensée réactionnaire que l'on n'avait plus entendu formuler ainsi depuis Vichy: le rôle de l'Etat serait de faire passer les devoirs avant les droits. Mais qui parmi les (futurs) compétiteurs de Macron est prêt à défendre sérieusement les libertés contre l'Etat? La tradition politique de Benjamin Constant a-t-elle disparu en France?
C’est une phrase au détour d’un entretien accordé au Parisien par Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement: « On veut aussi poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales » Il a osé le dire!
Et j’ai eu beau chercher, je n’ai vu que très peu de réactions à cette déclaration….proprement réactionnaire.
Faut-il croire que la liberté s’est réfugiée dans « Nantes révoltée« , chez les anarchistes:
Il y a aussi l’essayiste lucide, Matthieu Slama, sur Twitter, auteur d’Adieu la liberté, qui déclare à ses 31 000 followers:
Gabriel Attal, sur le projet du futur candidat Macron : « On veut aussi poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales. »
Gravissime.— Mathieu Slama (@MathieuSlama) January 30, 2022
Ici aussi, au Courrier des Stratèges, nous aimons la liberté, nous pensons qu’elle est le bien politique le plus précieux. Et nous demandons à Eric Zemmour, à Marine Le Pen, à Valérie Pécresse, à Christiane Taubira, à Yannick Jadot, à Jean-Luc Mélenchon, quand il prendront position contre ce qui apparaît plus qu’une déclaration. C’est un véritable projet. Vous souvenez-vous de Macron criant pendant la campagne présidentielle de 2017, « C’e que je veux, c’est que vous alliez faire gagner notre projet!« ?
Eh bien, maintenant, nous savons de quoi il s’agissait. L’homme qui avait écrit un livre intitulé Révolution, a en fait un projet politique qui s’appelle Réaction. Vouloir faire passer les devoirs avant les droits est la marque même d’un projet réactionnaire depuis la Révolution française.
Pendant longtemps la gauche a reproché aux monarchistes d’avoir la nostalgie d’une société des devoirs. Lorsque le Maréchal Pétain a tenu un discours similaire après la défaite de 1940, on avait cru qu’un tel discours politique était enterré. Récemment, tous les candidats LR – et d’autres – reprochaient à Eric Zemmour d’avoir trop d’empathie historique pour la période de Vichy. Mais où sont-ils passés les Xavier Bertrand, les Michel Barnier, les Valérie Pécresse qui rejetaient avec mépris Zemmour pour ne pas respecter l’héritage du Général de Gaulle?
Curieusement, quand il s’agit du président sortant, toutes les critiques s’évanouissent.
Peut-être croit-on, chez LR, qu’il s’agit d’un discours de droite? Mais la droite se méfie de l’Etat, du jacobinisme, de l’empiètement sur les libertés individuelles, sur la liberté d’association, la liberté de conscience. Quand la droite veut parler des devoirs, elle confie cela à l’éducation familiale (conservatisme) et à la discipline propre de l’individu et des associations libres (rule of law, tradition du « self-governement », libertarianisme).
Ce qui caractérise le macronisme, comme la famille progressiste en général, c’est une alliance d’hyperindividualisme des moeurs, des comportements économique et d’un projet autoritaire de contrôle de la société par un mélange de nudge et de contrôle numérique.
C’est ce que j’ai appelé le « fascisme gris » et qui se nomme soi-même « Great Reset ». Un nouvel autoritarisme, qui s’appuie sur le « pouvoir gris », la partie la plus âgée de la population; et qui met en place un contrôle social selon les mots d’ordre d’un groupe dirigeant mondial mondialiste, épris de crédit social, d’enfermisme sanitaire, d’écologisme autoritaire.
Merci à Gabriel Attal d’avoir confirmé ce que nous disons régulièrement dans le Courrier des Stratèges: le candidat le plus dangereux pour la démocratie, celui qui met à bas les institutions républicaines dont la raison d’être est la défense des libertés individuelles et collectives, c’est Emmanuel Macron.
En dehors du fait que la déclaration de l’ado fini au poignet fait doucement rigoler, quand on sait exactement ce qu’on fait, qu’on a des baloches, qu’elles sont bien accrochées et que l’on jacte le francecaille correctement, on utilise : « nous voulons aussi […] » et pas un pronom indéfini, derrière lequel ils se cachent tous puisque ce sont des irresponsables.
La vraie question est celle-ci : combien de temps une bande de tarés peut-elle perdurer au sommet d’un pays ? Cela dépend du vent, du temps, du lieu, de la quantité de moutons sur le champ…
Je n’aime pas trop le terme « taré » car en quelque sorte ce serait les excuser : « ils ne savent pas ce qu’ils font parce qu’ils sont incompétents, car ils sont tarés (déficients mentalement) ». Non, ce sont des dictateurs sournois au service de la ploutocratie qui savent très bien ce qu’ils font. Même s’ils sont loin de tout maîtriser, que leurs plans de psychopathes au final ne peuvent que mener au désastre généralisé dont ils ne réchapperont probablement pas, et même si, en effet, seuls des « tarés » rêvent d’instaurer une dictature sur autrui pour accumuler toujours plus d’argent et de pouvoir qui en définitive ne fait que masquer leur sensation psychologique de vide et d’insécurité.
Quand le pouvoir par la voix de son porte-parole appelle à enterrer le droit consitutionnel de résistance à l’oppression, c’est un crime de lèse-majesté (ici la majesté c’est le peuple souverain) ou à tout le moins une incitation à la haute trahison, n’est-il pas?
Sans mettre les devoirs avant les droits, il est tout de même bon de parler des premiers car, depuis des décennies, on ne parle plus que de droits sans jamais évoquer les devoirs qui devraient les accompagner.
Cela dit, que ce soit Macron qui les évoque ne me rassure pas.
Macron confond facilement « état de droit » et droits de l’état quand ça l’arrange, comme tout bon tyranneau-fasciste
le problème c’est qu’actuellement nous avons des Etats qui mettent en balance des droits juridiques contre des devoirs moraux imposés d’en haut, et non des droits juridiques et des devoirs juridiques. c’est toute la problématique du vaccin : il n’est pas obligatoire, il n’y a donc aucun devoir juridique et pourtant si vous n’êtes pas vaccinés on vous enlève des droits : de circulation etc… on est donc face à une talibanisation, un basculement dans la dictature morale : les droits dépendent de l’obéissance à la morale d’Etat, décidée par l’Etat.
Macron a affirmé le 9/11/2021 « être libre implique d’être responsable et solidaire » ce qui est logiquement équivalent à dire « être irresponsable ou individualiste implique de ne pas être libre ». La liberté, état de nature de tout homme, deviendrait donc conditionnelle, à sa responsabilité à sa solidarité. Qui perçoit, qui juge? L’Etat ou les autres ou les deux.
L’Etat : c’est alors le crédit social à la chinoise : l’identité numérique qui collecte toutes les données nécessaires sur chacun afin qu’une intelligence artificielle puisse décider s’il peut emprunter à la banque, travailler, quitter sa ville, voyager à l’étranger etc. ou bénéficier d’un temps de redressement social.
Les autres: le jeu de la collecte des témoignages sur les autres permet l’Etat d’entretenir une guerre sociale sans fin. Diviser pour tyranniser.
Alors la tyrannie s’organise aisément avec le devoir d’obeissance à la loi de l’Etat garante du bien commun. Si tu ne fais pas ton devoir, honte à toi et reste chez toi.
Ou est donc passée la République? Honte à Macron!