Par Jean-Frédéric Poisson, Président de VIA | la voie du peuple – Alors même que les sondages montraient, année après année, la perte d’intérêt des Français pour la chose politique, la vie démocratique de notre pays connaît à n’en pas douter, un véritable sursaut.
À moins de 80 jours des présidentielles, alors que débute officiellement la collecte des parrainages par le Conseil constitutionnel, les élus locaux ont dû percevoir, à l’instar de nombreux Français, l’importance historique de ce moment. Le paysage politique semble en totale recomposition avec l’affaissement des vieux partis et l’émergence de nouveaux acteurs dans la course vers l’Élysée. Le faible écart dans les sondages entre les compétiteurs rend l’accès au second tour plus qu’incertain, provoquant un regain d’intérêt des Français pour les candidats et leurs programmes. Enfin, l’apparition de thématiques inédites qui s’invitent dans cette campagne (insécurité, écologie, identité) rebat les cartes et pousse les différents acteurs politiques à se repositionner en fonction de ces nouveaux sujets. Alors même que les sondages montraient, année après année, la perte d’intérêt des Français pour la chose politique, la vie démocratique de notre pays connaît à n’en pas douter, un véritable sursaut.
Pourtant, le caractère exceptionnel de cette campagne qui permet de revivifier nos institutions est mis en péril. La dernière réforme imposant la fin de l’anonymat des parrains pour la présidentielle a rendu la position de ces acteurs clé, inconfortable parce que publique. À cause de cette réforme, l’esprit des institutions a été modifié. Il ne s’agit plus de permettre à un citoyen français méritant ou particulièrement populaire de candidater : désormais, tout parrainage est vu, à tort, comme un soutien partisan, voire comme une adhésion totale aux idées du candidat en question. Rien n’est plus éloigné de la réalité. On peut vouloir faire vivre la démocratie en permettant à un compétiteur représentatif d’une partie des Français de concourir sans partager ses positions. Hélas, beaucoup des potentiels parrains hésitent à passer ce cap à cause de la pression politique et médiatique, par crainte du « qu’en-dira-t-on » de leurs administrés ou sous la contrainte d’un chantage aux subventions[1]. Ainsi voit-on des candidats qui ne passent pas les 2% dans les sondages, obtenir bien plus de parrainages qu’ils n’en ont besoin pour se présenter à ce scrutin, et d’autres candidats particulièrement populaires et parvenant au-delà des 10% d’intention de vote, peiner à cause de l’image publique qui leur est attribuée par leurs adversaires politiques. L’ensemble des Français ainsi que leurs élus en conviendront : cette situation n’est pas acceptable dans un pays comme la France particulièrement attaché à la démocratie, au scrutin présidentiel et à l’élection par l’onction populaire.
Seuls les élus en capacité de parrainer ont le pouvoir de s’opposer à ce déni de démocratie en chaperonnant pour les prochaines élections présidentielles des candidats qui représentent les différentes aspirations des Français et qui ont donc des chances de faire vivre à nouveau nos institutions. Seuls ces élus ont l’opportunité de rétablir les contre-pouvoirs qui garantissent la possibilité du dialogue, le retour de la confrontation des points de vue et de la représentation du peuple français dans toute sa diversité. Au regard de l’Histoire et du choix déterminant que les Français vont avoir à prendre, jamais ils n’ont eu une telle responsabilité.
Voilà pourquoi je m’adresse à tous ces élus susceptibles de parrainer des candidats, quelles que soient leurs convictions politiques. Je leur adresse ce message du fond du cœur : « ne vous laissez pas voler la démocratie en empêchant que des candidats sérieux, populaires, plébiscités par les électeurs se présentent ». Sans eux, ces prochaines élections rendront l’issue du scrutin prévisible et le jeu démocratique sans intérêt, détournant à nouveau, et peut-être définitivement, les Français de leur profond attachement à la vie publique de leur pays. Un tel scénario serait invraisemblable. Et pourtant, c’est un péril qui se renforce chaque jour. Ces élus ainsi que les citoyens français qui connaissent de potentiels parrains encore hésitants doivent en avoir conscience : la démocratie a besoin d’eux. Ils peuvent et doivent la faire vivre à nouveau !
[1] « Pourquoi les élus refusent-ils de parrainer certains candidats à la présidentielle ? », Europe 1, le 12/01/2022.
Le pouvoir a été retiré autant que faire se peut aux maires! Alors on se demande pourquoi certains hésitent encore à parrainer Z.
Des maires sont aussi des corrompus notoires, rien à espérer de ce côté.
Quelques exceptions, comme partout.
Exigeons le RIC Constituant, outil démocratique, afin que la Constitution serve et protège les citoyens et non plus le pouvoir en place.
RIC Constituant, Clara EGGER :
https://www.espoir-ric.fr/programme/9-effets-benefiques-du-ric-contituant-pour-les-citoyens-et-les-elus-locaux
Etienne CHOUARD, ancien professeur de droit et d’économie : “Le RIC Constituant pour une Constitution Citoyenne écrite par et pour les Citoyens
Une démocratie digne de ce nom, ça s’institue.
Et jamais des élus ne le feront. Jamais. À cause du conflit d’intérêts.
Ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire les règles du pouvoir.
Seuls les citoyens eux-mêmes sont légitimes et aptes à écrire une vraie Constitution.
Quand les politiciens modifient la Constitution, c’est un crime : ils volent la souveraineté qui ne leur appartient pas.”
https://www.chouard.org/dossiers/creation-monetaire/
Interview du 31 mai 2021 et d’actualité :
https://www.francesoir.fr/videos-lentretien-essentiel/prendre-le-pouvoir-pour-le-peuple-mode-demploi-avec-etienne-chouard