Paer PATRICE GIBERTIE - La France porte le bonnet d’âne en Europe pour le taux de chômage. On compte 5.700.000 personnes inscrites à Pôle emploi tenues de rechercher un emploi (20% de la population active) autant qu’en 2019 ou qu’en 2016 et un million de plus qu’au début de l’expérience hollando-macronienne. On compte donc 3 millions de personnes en sous emploi mais qui ne sont pas officiellement au chômage…
Une décennie perdue .
La presse se contente de parler du taux de chômage , elle refuse d’analyser l’emploi et pour cause , jamais il n’y a eu dans notre pays autant de petits boulots, de temps partiels contraints.
Pire seulement 22% des chômeurs disparaissent du chômage en retrouvant un emploi, 70% sont simplement … radiés ou arrètent de chercher!
Les jeunes de moins de 25 ans arrivent de plus en plus tard sur le marché du travail et si les plus de 55 ans partent plus tard à la retraite ils sont surtout un million de plus qu’il y a dix ans à être inscrits à Pôle emploi…
Je n’ai pas d’explications… 67% des 15/65 ans sans rapport avec l’immigration ont un emploi ou en cherchent un , contre 57% pour les immigrés et descendants d’immigrés.. ..
Comme si l’intégration ne passait pas par le marché du travail…
Les vrais chiffres de l’emploi et du chômage en France .
1) Taux de chômage mesuré par l’INSEE : la France réalise une des pires performances européennes
Est chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) toute personne de 15 ans ou plus qui n’a pas travaillé au moins une heure pendant une semaine de référence, est disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours et a recherché activement un emploi dans le mois précédent
Echappent donc à cette catégorie, ceux qui ne cherchent pas activement et surtout ceux qui font des petits jobs . Depuis 20 ans cette catégorie recule avec la multiplication des temps partiels contraints .
On nous explique que le quoi qu’il en coute a sauvé l’emploi, mais regardez bien en décembre 2020 la France était dans la moyenne européenne. Actuellement la zone euro a un taux de chômage inférieur au notre :7% (-1,2) contre 7,4% (-0,4%) Pire, la moyenne européenne est seulement de 6,4%.
Pas de quoi fanfaronner , seules l’Espagne, l’Italie , la Grèce font moins bien que nous !
La France a-t-elle vu sa situation s’améliorer sous Macron ? Depuis mars 2017 le chômage a baissé de 2,6 points mais la moyenne européenne a fait de même (2,5% pour la zoner euro). La comparaison avec l’Ue non euro n’a pas de sens sans le royaume Uni. Tous les pays qui allaient plus mal que nous en 2017 ont vu leur situation s’améliorer.
Chypre et la Croatie ont moins de chômeurs que nous aujourd’hui, l’Espagne et la Grèce ont vu le chômage reculer de 10 et 5 points.
2) Une dégradation de l’emploi en France.
Les demandeurs d’emploi sont des personnes qui sont inscrites à Pôle emploi.
la Dares et Pôle emploi présentent depuis 2009, à des fins d’analyse statistique, les données sur les demandeurs d’emploi selon les catégories suivantes :
– catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, sans emploi ;
– catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite courte (de 78 heures ou moins sur un mois) ;
– catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite longue (de plus de 78 heures sur un mois) ;
– catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi (en raison d’une formation, d’une maladie…) y compris les demandeurs d’emploi en contrat de sécurisation professionnelle (CSP), sans emploi ;
– catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).
La situation de la catégorie A ne s’est pas améliorée: 3,2M de personnes comme avant la covid et comme en 2013, un million de plus qu’au départ de Jacques Chirac. Une dégradation totalement expliquée par la situation des plus de 50 ans (recul de l’âge de la retraite): ils sont passés de 500.000 à un million.
Le nombre des inscrits à Pôle emploi (ABCDE) est de 6,4 millions, 1.2 millions de plus qu’en 2012.
Malheureusement la durée de l’inscription à Pôle Emploi a augmenté de 50% passant de 240jours à un an. Le nombre de demandeurs d’emplois de plus d’un an est passé de 1.6 M à 2.6M depuis qu’Emmanuel Macron est aux affaires.
En moyenne en 2016, selon l’enquête Emploi, près de 4,4 millions de salariés sont à temps partiel en France (hors Mayotte), soit 19,3 % des salariés (hors apprentis). En repli lors de la crise économique de 2008, le taux de temps partiel a repris sa progression à un rythme mesuré depuis 2010.
En 2022, ils sont 4758 000…
Il faut s’intéresser au taux d’emploi, il mesure la part, pour une catégorie d’àge oou globalement de 15 à 65 ans de ceux qui ont un emploi ou en cherchent un. Les actifs employés ou au chômage s’y trouvent. Les autres sont des inactifs qui ne cherchent pas d’emploi, des étudiants, des retraités.
Le taux d’emploi en France ne traduit donc pas la situation du chômage mais avoir un emploi ou en chercher un.
65.3% des Français de 15 à 65 ans ont un emploi ou en cherchent un contre 63 ,5% en 2012, une augmentation entierement expliquée par les 55 à 64%; ils sont 10 points de plus à travailler ou le plus souvent à chercher un emploi.
Le recul de l’âge à la retraite s’est accompagné d’une dégradation de la situation des plus âgés, un million d ‘entre eux sont inscrits à Pôle emploi.
Malheureusement le recul de l’âge de la retraite s ‘est accompagné d’une entrée plus tardive des jeunes sur le marché du travail.
Autre surprise, le taux d’emploi de 10 points inférieurs des immigrés et descendants d’immigrés comparé à celui des autres…
Je n’ai pas d’explications… 67% des 15/65 ans ont un emploi ou en cherchent un , d ‘un côté contre 57% de l’autre… Moins de femmes actives ? Une marginalisation sur le marché du travail ? Une carrière professionnelle commencée plus jeune et un départ à la retraite précoce ?
Article original paru sous le lien: Les mauvaises surprises de l’emploi et du chômage en France | LE BLOG DE PATRICE GIBERTIE (pgibertie.com)
Il y a ceux qui apportent le poisson et ceux qui apprennent à le pêcher.
Les premiers maintiennent les gens dans la dépendance en espérant un bon vote en échange, les seconds rendent les gens dignes et autonomes.
Pour les premiers, c’est ce qui se passe avec les immigrés : les considérer comme des inférieurs, les dispenser de s’intégrer par le travail depuis des décennies ne peut que très mal se terminer.
Il est intéressant de confronter les chiffres de l’INSEE basés sur une analyse statistique à partir d’enquêtes téléphoniques et ceux de Pôle Emploi qui procèdent par dénombrement (que l’on peut trouver sur le site de la DARES). Ces derniers traitent les flux de façon très fine et c’est un élément important d’analyse.
Comme d’habitude, les instances supranationales (le BIT en l’espèce) permettent un certain nombre d’arrangements avec la réalité en mettant en avant la publication des statistiques de l’INSEE.
Il ne faut donc pas s’étonner de ne pas comprendre…