François Martin nous revient avec un papier d'analyse sur l'atlantisme comme impensé stratégique français. Et pourtant, la guerre en Ukraine nous montre que notre suivisme vis-à-vis des Etats-Unis pourrait nous mettre en bien mauvaise posture. Mais pourquoi refusons-nous d'interroger nos relations avec les Etats-Unis ?
Il est impossible d’analyser correctement une situation ou un conflit géopolitique si l’on considère que l’une des contreparties n’est a priori pas critiquable. C’est pourtant le cas concernant le conflit ukrainien, où le fait de pointer la responsabilité américaine paraît, pour beaucoup, une violence, une indécence, presque un crime. Considérer les choses sous cette forme est pourtant une grave atteinte à la vérité, plus encore qu’à la liberté d’expression, et un grand danger pour l’avenir du monde.
Il existe à ce jour deux lectures du conflit ukrainien :
- L’une est locale, régionale. Selon cette vision des choses, la Russie a voulu envahir l’Ukraine soit pour protéger ses ressortissants russophones, soit pour augmenter son «espace vital», soit même pour reconstruire l’empire des tsars ou celui de l’URSS. Cette version des faits est évidemment conforme au «verbatim» américain1. Elle est encouragée par les images de la presse, qui ramènent les choses à l’événementiel le plus immédiat, à l’émotionnel, et parfois même à l’insupportable.
- L’autre est celle d’un conflit géopolitique, où deux adversaires, deux puissance nucléaires de premier plan, les USA et la Russie, s’affrontent sur un théâtre périphérique, l’Ukraine2.
Ces deux lectures sont évidemment antinomiques, ceux qui adoptent la première s’interdisant de fait de tirer la moindre conclusion globale du conflit autre que celle d’une réponse humanitaire ou protectrice face à une «agression» russe.
Or, on constate aujourd’hui que la plupart des observateurs et presque tous les candidats à la Présidence française ont, sous le coup du choc médiatique3, adopté la première version, qui les empêche de développer une vision géopolitique des choses et les rabaisse de ce fait au rôle de supplétifs américains. Ils valident ainsi, plus encore qu’une approche tronquée du conflit, un impensé politique français caractéristique concernant les dérives modernes de l’atlantisme.
LES CAUSES DE L’IMPENSÉ POLITIQUE FRANÇAIS DE LA CRISE UKRAINIENNE
Cet impensé a de nombreuses causes.
D’abord, d’une certaine façon, les USA sont «notre fille». En effet, l’aventure de l’indépendance américaine est l’enfant de nos combats4. La figure de La Fayette y est omniprésente5, la philosophie des Lumières en est l’âme, ainsi que l’organisation politique républicaine. Le traité qui reconnaît cette indépendance en 1783 est, ne l’oublions pas, le traité de Paris.
De même, ce pays a été présent dans les moments les plus tragiques de notre Histoire récente. Son intervention a été décisive au cours de la première guerre mondiale, en 19176, ce qui a été un moteur de son influence politique et de son extraordinaire croissance ultérieure. Il en a été de même au cours de la deuxième guerre mondiale, où les Américains ont été reconnus comme nos libérateurs7, puis les financiers de notre reconstruction8. Ensuite, grâce à l’OTAN, ils ont été gardiens de notre «monde libre» jusqu’à obtenir, selon la version historique communément acceptée, la chute de l’Union soviétique en 19919.
Même les «bons moments» de l’après-guerre ont été attribués aux Américains : l’«americain way of life», la société de consommation, le cinéma, la musique, l’anglais si pratique comme langue véhiculaire universelle, et même la contre-culture hippie, sa drogue et sa «libération sexuelle», qui ont marqué toute une génération prétendument «libre10».
Bien qu’ils en aient toujours très bien tiré profit, politiquement, commercialement et financièrement, comment en vouloir aux Américains avec de tels antécédents ?
LA TENTATION DE L’HYBRIS
Toute la difficulté est là, car la chute du Mur fait brusquement des USA «l’hyperpuissance», une force politique, commerciale et militaire immense sans contrepartie. À partir de ce moment-là, la tentation de l’hybris peut se répandre dans certains milieux politiques, intellectuels et des affaires. Avec une grande naïveté, les Européens penseront que le système démocratique suffit à maîtriser cette tentation. C’est exactement le contraire qui se produira, parce que si l’on admet que les régimes autoritaires tendent à interdire l’action, alors que les régimes totalitaires tendent à interdire la pensée, le totalitarisme se déploiera plus facilement dans un régime démocratique (par la presse, le magistère intellectuel, la consanguinité des élites, etc.), parce que ce dernier peut servir d’alibi et qu’il est très facile à dévoyer.
Cet hybris se manifestera sur le plan économique par un ultra-libéralisme débridé, par un pacte tacite entre l’État et les GAFAM consistant à utiliser la puissance phénoménale de ceux-ci au service de l’espionnage américain11, puis, finalement, par la tyrannie médiatico-politique de ces GAFAM et la monstruosité du système d’extraterritorialité du droit américain permettant d’emprisonner les dirigeants de n’importe quelle entreprise étrangère, de piller ses secrets et de lui infliger d’énormes amendes sous quelque prétexte que ce soit12.
Sur le plan politique, l’OTAN se transformera non pas en un organisme «en état de mort cérébrale», mais en une entité bien vivante, poursuivant jusqu’à aujourd’hui sa mission première, non de «protection du monde libre», mais de verrouillage et de mise au pas de l’Europe. Comment, en effet, un pays ou un groupe de pays peut-il concevoir de disposer de la moindre autonomie politique ou même commerciale, lorsqu’il confie sa défense à un autre13 ? Dans tout autre cas que celui de l’Amérique, on aurait parlé d’occupation ou de colonisation… Le comble, certainement, s’est produit avec le traité de Lisbonne de 200714, qui stipule, au titre 5, que pour tous les pays européens, y compris la France, l’OTAN reste «le fondement de leur défense et l’instance de la mise en œuvre15» de la Politique Étrangère et de Sécurité Commune16(PESC). Comment avons-nous pu laisser passer une chose pareille ? Que dire de plus après cela ?
En Russie, avant la reprise en main par Poutine17, les hommes d’affaires américains s’entendront avec les oligarques russes pour «piller» économiquement le pays pendant la «décennie maudite» de Boris Eltsine18. Sur le plan diplomatique, ils «oublieront» ensuite la promesse faite à Gorbatchev en 1991 de ne pas étendre l’OTAN vers l’est.
Sur le plan militaire, chacun connaît l’impressionnante série de guerres menées, toujours «au nom de la liberté», par les USA sur les théâtres européens et proche-orientaux19. La stratégie militaire se traduira toujours par la technique préalable du «carpet bombing20», qui a l’avantage d’être peu coûteuse en vies humaines américaines, alors qu’elle maximise les pertes civiles. Il est à remarquer par ailleurs que ces guerres sont toujours intensément préparées par des campagnes de presse, avant et pendant les conflits. Elles font partie, à proprement parler, de la mise en œuvre des opérations21.
LES AMÉRICAINS À LA CONQUÊTE DE L’EST
Pour ce qui est de l’Ukraine, la guerre s’inscrit évidemment dans le cadre de cette «conquête de l’est» américaine22. Il s’y rajoute aujourd’hui un aspect civilisationnel très important, celui de l’idéologie progressiste «woke» à laquelle l’Amérique cherche à contraindre le monde avec une très grande violence23. La Russie est le dernier «bastion» européen, chrétien et conservateur, qui résiste encore dans cette guerre idéologique que le reste de l’Europe a pratiquement perdue, et la «conquête» occidentale de l’Ukraine est évidemment une façon d’abattre ce bastion.
Nous avons facilement prouvé cette expansion24, à la suite de la Révolution du Maïdan, une opération dans laquelle les Américains ont dépensé près de 10 milliards de USD25 ! Comment peut-on penser, dans ces conditions, avoir affaire à une «jeune démocratie» et non à un gouvernement fantoche, privé, qui plus est, de 3 millions d’électeurs du Donbass ? Que dirait-on si nous avions traité de la sorte un gouvernement africain ?
Plusieurs éléments récents peuvent encore confirmer la mainmise américaine et la «conquête» de ce pays, qui ont provoqué la réaction défensive russe26 :
- L’un est le fait que l’armée ukrainienne est aujourd’hui piégée par les troupes russes le long de la ligne de contact du Donbass. Depuis 2014, 100 000 soldats ukrainiens y faisaient face aux populations retranchées. Suite aux manœuvres russes, toute l’armée ukrainienne, soit plus de 200 000 soldats, s’y est déployée, pensant que la Russie allait attaquer à cet endroit27. Pourquoi la classe politique américaine et la presse n’ont-elles parlé que des troupes russes et pas des troupes ukrainiennes qui leur faisaient face, donnant ainsi l’impression, pendant des mois, d’une menace unilatérale russe ? Pourquoi ces troupes ukrainiennes massées depuis 2014 face à leur propre peuple, en contradiction formelle avec les accords de Minsk ? Pourquoi aucune admonestation n’a-t-elle jamais été faite à l’Ukraine par l’ONU, en huit ans, pour retirer ces troupes ?
- Un autre est la mise à jour par les Russes, à l’occasion de cette guerre, de 30 laboratoires bactériologiques militaires28 créés à partir de 2014. Une existence confirmée par l’Américaine Victoria Nuland, n°3 du Département d’État américain, et «patronne» américaine de l’Ukraine depuis la Révolution du Maïdan29.
- Un autre encore est le bombardement très récent de la base de l’OTAN en Ukraine de Yavoriv30. Cette base, créée en 1991 dans le cadre du partenariat américano-ukrainien appelé PPP31 (Partenarial pour la Paix), fut renforcée après 2014. Elle servait à entraîner les soldats étrangers : allemands, anglais, italiens, baltes, roumains, etc., jusqu’à 6 000 hommes, pris en charge par des instructeurs américains et canadiens. Située à quelques kilomètres de la frontière polonaise, elle avait reçu récemment les «brigades internationales» venant se battre en Ukraine, ainsi que les armes antiaériennes et antichars (Stinger, Javelin) livrées par l’Europe. Cette base vient d’être détruite. L’OTAN est donc bien présent en Ukraine, …sous un autre nom, celui du PPP, et l’objectif stratégique de l’adhésion de ce pays à l’OTAN est absolument manifeste. Pourquoi cette organisation, après 2014, a-t-elle ainsi renforcé son emprise, alors que l’objectif «officiel», depuis cette époque, était la désescalade et le retour de la paix ?
- Enfin, le dernier signe est le fait que le Président Zelensky a officiellement demandé, le 21 février dernier, soit quelques jours avant l’attaque, la renucléarisation de son pays. Compte tenu de ce qui précède, pouvait-il faire une telle déclaration sans un aval formel des USA ? À un tel moment, n’était-ce pas un chiffon rouge agité devant un taureau ?
Dans ce conflit, tout n’est évidemment pas blanc ou noir. Il est très difficile de s’approcher de la vérité. Mais il est certain qu’on ne peut le faire que si l’on s’autorise au départ a priori la critique sans réserve des deux parties, américaine et russe, et non pas d’une seule. Faute de se tenir à cette règle stricte, et si l’on veut faire de la critique de l’Amérique, au nom d’un dogme hérité du passé, un impensé politique, on entre avec certitude – et exclusivement – dans la lecture américaine. En agissant ainsi, on se refuse à l’analyse et on se range dans un camp. Si l’on veut la séparation du monde en deux blocs irréconciliables, et un jour la troisième guerre mondiale, c’est la meilleure façon de s’y prendre.
François Martin
1 – Précisément parce qu’il sort l’Amérique de la «scénographie» du conflit, et que, par ce fait, il la dédouane de toute responsabilité directe, la positionnant uniquement à l’extérieur, dans le rôle de «défenseur des valeurs du monde libre».
2 – Comme cela était le cas au moment de la guerre froide entre les USA et l’URSS ou la Chine, en Angola, au Vietnam ou ailleurs.
3 – Savamment orchestré.
7 – L’Histoire est bien plus complexe : d’abord, on ne le dit pas trop, parce que les banques américaines ont financé une partie de l’effort de guerre allemand, ensuite parce que le plan américain, déjoué par de Gaulle, était celui d’une mise sous tutelle politique et administrative de la France, enfin, il ne faudrait jamais l’oublier (mais on l’oublie pourtant !), nos premiers libérateurs sont… les Russes, après avoir brisé l’armée allemande, d’abord à Stalingrad (d’août 1942 à février 1943), puis à Koursk (de juillet à août 1943), au prix de sacrifices inouïs. Il est vrai que les USA ont aussi «fait le job» avec la guerre du Pacifique.
8 – Là aussi, le «deal» n’a pas été dans un seul sens, puisque le Plan nous a obligés à acheter aux Américains la totalité des biens objets du prêt. Voir sur Wikipedia.
9 – Soljenitsyne est en effet beaucoup moins «amical», puisqu’il considère que les Américains avaient passé avec l’URSS un «marché» de partage du monde qu’ils n’avaient pas l’intention de remettre en cause, et que la libération du communiste est due aux résistants, comme Sakharov ou Walesa, et non pas à la «guerre des étoiles» de Reagan. Voir : Alexandre Soljenitsyne, L’erreur de l’Occident, 1980.
10 – Certains leaders du mouvement hippie ont avoué bien plus tard que l’obligation «amicale» de la drogue et des relations sexuelles «libres» leur avait offert le parfait alibi pour une prédation sexuelle sur les filles dont ils n’auraient jamais rêvé dans leurs rêves les plus fous. Ceci relativise un peu le mythe, très bien mis en scène, de l’amour, de la paix et des fleurs.
11 – Contre la garantie de leur survie, contraire aux lois anti-trust. (Voir l’affaire Snowden).
13 – L’auteur se trouvait à Kinshasa au moment de la conquête du Zaïre par les troupes rwandaises alliées de Laurent-Désiré Kabila. Elles ont pillé absolument tout ce qu’elles ont pu trouver des caisses de l’État et du reste.
15 – «Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l’OTAN, qui reste, pour les États qui en sont membres (y compris la France, donc, puisque même sortie du Commandement militaire intégré, elle reste membre de l’Alliance…), le fondement de sa mise en œuvre».
17 – Le 31 décembre 1999.
19 – Iran (1987), Golfe (1990/91), Bosnie-Herzégovine (1992/1995), Kosovo (1998/1999), Afghanistan (2001/2021), Irak (2003/2011), Libye (2011), Syrie (2014).
20 – «Tapis de bombes» : la Serbie bombardée pendant 72 jours d’affilée. 200 000 morts, dont la moitié de civils, durant la deuxième guerre d’Irak.
21 – Pourquoi le grand élan de solidarité, certainement légitime, qui s’est formé en faveur du peuple ukrainien, ne s’est-il pas produit pour le peuple serbe, bombardé sans discontinuer par les forces de l’OTAN à partir de mars 1999 ? Pourquoi aucune compassion n’a-t-elle pas non plus accompagné les familles des 200 000 morts irakiens disparus sous les bombes en mars 2003 pour une fiole de talc agitée à l’ONU ? Pourquoi, en 2011, n’a-t-on pas demandé au peuple libyen ce qu’il pensait de la destruction de son pays ? Pourquoi, encore aujourd’hui, le peuple yéménite est-il à l’agonie dans l’indifférence générale ? Il est facile de répondre, en se demandant de quel côté était la presse lors de ces conflits. Voir cette vidéo.
22 – Voir la carte de l’expansion OTAN ci-dessous.
23 – Ainsi, il n’y a pas un conflit de civilisation, mais deux !
24 – Voir mes articles précédents dans la Smart Reading Press.
25 – 5,5 milliards de USD pour la révolution elle-même, près de 5 milliards de USD pour l’armement ultérieur, y compris les prêts les plus récents.
26 – Le pauvre peuple ukrainien payant donc les frais d’une «guerre périphérique» qui, en réalité, n’est pas la sienne, mis à part la politique du gouvernement inféodé aux USA et les milices ukro-nazies intégrées à l’armée nationale, en particulier face au Donbass.
27 – Ce qu’elle n’a pas fait. Elle l’a fait à la fois par le Nord et par le Sud, et a ainsi enfermé l’armée adverse dans une poche devant le Donbass. Voir sur Youtube.
28 – Les Américains disposent d’environ 250 laboratoires bactériologiques militaires dans le monde, pour lesquels ils n’acceptent aucun contrôle international. Pourquoi en ont-ils plus de 10 % en Ukraine ? Voir sur Le Grand Soir.
29 – Voir sur Sentinelle.
31 – Voir sur Wikipedia.
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Si l’objectif américain, comme le dit Biden, est de dégommer Poutine le boucher génocidaire, on comprend bien que l’Ukraine occidentale de Zelensky n’y parviendra pas seule. Ne faudra-t-il pas que la France de Macron, avec son armée coloniale, fasse quelquechose. Macron nous cache quelquechose n’est-ce pas?
L’atlantisme français n’est pas un impensé stratégique. C’est juste que le milieu dirigeant français est “tenu” et qu’il continue en toute conscience la destruction de l’autonomie géopolitique de la France.
Pour compléter votre propos, je signale deux ouvrages très éclairants sur la soumission de la France à son grand ami américain. Il s’agit justement, pour le premier, de “L’ami américain” d’Eric Branca. Il montre combien en France au XXème siècle s’est développé un lobby pro-américain qui de facto devenait anti-français. La figure de proue de ce lobby est Jean Monnet.
L’autre livre est “L’Ennemi américain. Généalogie de l’antiaméricanisme français” de Philippe Roger. L’auteur est un universitaire français qui vit à New York et y était le 11 septembre 2001. Cet ouvrage est finalement très drôle car à travers historique qui remonte au début du XIXème, l’auteur tente de nous convaincre que l’antiaméricanisme des Français relève de la psychiatrie. Sauf qu’avec tous les exemples qu’il nous donne, cela renforcerait plutôt le sentiment que les Américains ont toujours combattu la France.
Une remarque sur les impensés : tout se fonde sur un “roman” développé par les pro-américains. Par exemple, l’idée que nous avons été sauvés par l’Amérique en 1917. Militairement, c’est faux. Et Foch, finalement meilleur politique (ou patriote) que Clémenceau, refusait d’engager les forces américaines nouvellement débarquées pour deux raisons : la première était que ces troupes n’étaient pas prêtes ; la seconde, qui montre l’intelligence de Foch, est qu’il ne voulait pas que Washington puisse se vanter d’avoir gagné la guerre. Il avait tout compris, le maréchal. Clémenceau, en bon politicien, lui prétendait épargner le sang français. Et au final, c’est Clémenceau qui a signé cet infâme traité de Versailles imposé par l’américain Wilson, traité dont Foch disait que Clémenceau et lui “mériteraient d’être pendus”.
L’autre roman serait que l’Amérique nous a libéré en 1944 et a combattu pour notre liberté. C’est oublier que l’Amérique, à partir des années 30, et malgré Hitler, a soutenu les demandes allemandes contre les intérêts de la France; qu’elle a tout fait pour ne pas entrer en guerre et, en particulier, n’a pas bougé le petit doigt lors de la bataille de France en mai 1940 et qu’elle n’est finalement entré dans le conflit que contrainte et forcée par le Japon, lequel lui a collé une belle dérouillée jusque vers 1943. Les Etats-Unis ont combattu pour leurs intérêts et en aucun cas pour la liberté de l’Europe. Pour ceux qui ont du mal à le comprendre, il suffit de ne pas oublier l’hostilité constante de Roosevelt à l’égard du général de Gaulle, celui-ci refusant de faire courber la France devant l’Amérique, mais aussi avec quel empressement les Américains ont laissé tombé le rideau de fer sur l’Europe, se réservant la partie occidentale et abandonnant la partie orientale à l’URSS.
Merci, cher Monsieur, pour ces références de livres et ces intéressantes précisions.
Cordialement,
L’auteur