Généraux français qui s’OTANisent. Généraux italiens qui protestent.
Dans un court fil twitter posté ce jour, le Colonel Jacques Hogard, que les lecteurs du Courrier des Stratèges connaissent par l’entretien qu’il a accordé à notre titre, écrit:
“#Ukraine️ On me rapporte que lors d’une inspection récente du 5ème RD à Mailly, le général #Collet IAT aurait déclaré que « l’armée devait être convaincue que non seulement il fallait se préparer au combat mais que la guerre était inévitable avec la Russie »!
Si ces propos sont exacts, il s’agit là d’une déclaration aussi grave qu’irresponsable. Le rôle des chefs militaires n’est pas d’être de dociles va-t-en-guerre inféodés à l’@NATO! Ces déclarations sont inadmissibles.
Ce général aurait également déclaré que les Russes auraient perdu 20000h en 2 mois d’opérations en Ukraine! De 2 choses l’une, soit ce général a de très mauvaises sources, soit il agit comme un agent de propagande de l’OTAN et du régime de #Zelensky. Ça manque de sérieux tout ca!”
Nous avions déjà signalé hier l’Ordre du Jour du Chef d’Etat Major des Armées, le Général Thierry Burkhard, daté du 22 avril dernier, où l’on peut lire: “Ce que nous apprend la guerre en Ukraine, c’est que nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux. Chacun doit faire le nécessaire pour s’y préparer. Le moment venu, nous n’aurons pas le droit de ne pas être au rendez-vous.” Et nous demandions: Simple posture ou bien évocation d’un potentiel engagement français plus marqué? La déclaration du Général Collet fait pencher la balance du côté d’un engagement français plus marqué.
Alors, y a-t-il une politique officielle qu’on nous cacherait? Le Président de la République qui briguait encore, il y a quelques jours, sa réélection, aurait-il oublié d’avertir les Français qu’il voulait les entraîner dans une guerre contre la Russie sans les avoir prévenus quand il en avait l’occasion?
On imagine bien, en effet, que le résultat de l’élection n’aurait pas été le même dans ce cas !
Il y a malgré tout une grosse incohérence dans les propos rapportés du Général Collet. Le chiffre de 20 000 soldats russes blessés graves et tués représenteraient des pertes absolument gigantesques puisqu’on peut estimer que les Russes ont massés 200 000 hommes aux frontières de l’Ukraine avant le 24 février mais n’en ont utilisé qu’entre 80 et 100 000 pour la bataille elle-même (hors troupes des deux républiques sécessionnistes de Lougansk et de Donetsk). On serait donc à plus de 20% de pertes. C’est un taux d’attrition que l’armée russe ne pourrait pas soutenir sans que l’on ait observé des mouvements de troupes et de recrutement beaucoup plus importants. Et l’on pense bien que les Occidentaux ne se seraient pas privés de montrer des images satellites. Par conséquent, de deux choses l’une, soit le chiffre avancé par le Général Collet est exact et l’armée russe ne représente pas un danger pour le reste de l’Europe. Soit le chiffre est pris à la propagande ukrainienne et OTANienne et il contribue à un aveuglement général sur l’armée russe. Et dans ce cas, il est pour le moins imprudent de lancer l’armée française dans une aventure à l’issue incertaine contre une armée russe redoutablement efficace, (une fois effectués les ajustements tactiques du début de la guerre, comme Scott Ritter l’explique dans l’article récent que nous citions hier).
En tout cas, on opposera aux déclarations de certains hauts gradés français, celles de ces généraux italiens qui ont pris position ces derniers jours. Comme le rapportent plusieurs médias:
“Le général Leonardo Tricarico, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air italienne et actuel président de la fondation ICSA, a déclaré à propos du conflit en Ukraine : « La neutralité ? Je suis tout à fait d’accord avec cela. Et je pense qu’avant de mettre à exécution les menaces d’extension du conflit à l’OTAN de part et d’autre, nous devons faire en sorte que ce conflit se termine. Et de ce point de vue, je ne vois personne qui s’engage, au contraire, je vois toute une série de pyromanes qui font exactement le contraire ».
Il a ajouté : « Tout d’abord, notre pays devrait tout faire, et je ne vois pas qu’il le fait, pour que le conflit puisse se terminer. Quand je dis « tout faire », je veux dire que nous devons nous mettre d’accord avec d’autres pays européens, notamment la France et l’Allemagne, sur une position commune vis-à-vis des pays belligérants menés par les États-Unis, pour qu’ils cessent leurs manoeuvres, pour qu’ils favorisent un cessez-le-feu et des négociations, même au risque de perturber nos relations avec les États-Unis ».
C’est un conflit dont nous devons essayer de nous tenir à l’écart le plus longtemps possible », a déclaré Marco Bertolini, lieutenant général de l’armée italienne à la retraite (…) « Dans le milieu catholique, il y a toujours eu un débat pour savoir si une guerre est juste ou non. Beaucoup de théologiens en ont discuté, Saint Augustin, Saint Thomas d’Aquin, et ont dit quels étaient les critères d’une guerre juste ou injuste. – se souvient le lieutenant-général qui commandait les forces spéciales. – Je pense que pour qu’une guerre soit considérée comme juste, elle doit avant tout être « notre » guerre. Et celle-ci ne l’est pas ».”
La bataille d’Ukraine
En nous appuyant sur la synthèse de Soutfront.org:
Le principal événement des opérations militaires en Ukraine au cours de la journée écoulée a été le bombardement massif d’installations militaires et d’infrastructures d’importance stratégique en Ukraine. Dans la soirée du 3 mai, des missiles de croisière russes ont frappé des cibles dans diverses régions de l’ouest et du centre de l’Ukraine, où étaient envoyées des fournitures militaires étrangères. Au moins six sous-stations ferroviaires et d’autres objets d’importance stratégique ont fait l’objet de frappes de missiles dans la soirée. Selon le directeur des chemins de fer ukrainiens, les dégâts sont importants. En conséquence, 14 trains ont été retardés. Il n’y a pas eu de victimes parmi les cheminots et les passagers à la suite des frappes.
L’un des missiles russes a endommagé la gare de Volovets en Transcarpathie. Les voies ferrées de la région sont utilisées pour le ravitaillement militaire de la Pologne et de la Roumanie. Il s’agit de la première attaque dans la région depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine. L’infrastructure ferroviaire de la région de Lviv a beaucoup souffert. Les forces armées de la Fédération de Russie ont frappé en même temps plusieurs stations de traction et sous-stations électriques près de la ville. Le maire local a confirmé les dommages causés à deux sous-stations électriques, à la suite desquels l’électricité a été partiellement coupée dans la ville. Selon diverses informations, les cibles étaient les sous-stations “Sknilov-transit”, “Kleparov-transit” et “Podbortsy-T”.
Dans le sud de l’Ukraine, dans la région d’Odessa, le maire de la ville d’Artsyz a confirmé une frappe de missile sur la ville. La cible était probablement la gare ferroviaire locale.
Des tirs de missiles ont également été signalés dans d’autres régions ukrainiennes. La défense aérienne fonctionnait à Kiev, des attaques ont été signalées dans les régions de Dnepropetrovsk, Kirovograd, Cherkasy et Ternopil, des explosions ont été entendues à Vinnitsa. Certains des missiles ont été interceptés.
Sur les lignes de front de l’est et du sud de l’Ukraine, la situation reste quasiment inchangée.
Dans la région de Kharkov, l’armée ukrainienne continue de renforcer son groupement, rassemblant davantage d’armes et de forces. Après une tentative infructueuse d’attaque du village de Cosaque Lopan, l’armée ukrainienne poursuit le bombardement massif de cette localité. Au nord-est de la ville de Kharkiv, l’armée ukrainienne poursuit ses tentatives de briser la défense russe et d’éloigner les forces russes des autoroutes, ce qui constitue une menace pour les arrières et les approvisionnements russes.
Dans la zone située au sud d’Izioum, la bataille se poursuit à la périphérie de Liman, que les forces de la République de Lougansk ont récemment atteint par l’est. Le village est bloqué par les troupes russes et les unités des forces armées des républiques sécessionnistes depuis l’est et le sud-est. La bataille pour le contrôle du village approche. Dans les zones des villages de Iatskovka et Roubtsi, près du réservoir d’Oskol, environ un millier de militaires de l’armée ukrainienne restent encerclés.
Aucun changement n’a été signalé dans la région de Severodonetsk. Les combats se poursuivent dans la zone industrielle de la périphérie sud de Rubejnoïe.. À Popasnaïa, les alliés russes continuent de repousser l’ennemi hors des rues de la ville et de sa périphérie au prix de violents combats.
Dans la région de Donetsk, les fronts d’Avdiivka et de Marïinka restent inchangés. La même situation est signalée dans la région d’Ougledar. Les forces armées de la République de Donetsk n’ont pas encore pénétré dans la ville elle-même.
Le matin du 4 mai, une explosion a eu lieu à la suite du bombardement du dépôt pétrolier de Makeïevka.
À Marioupol, plus de 126 civils ont pu quitter les installations d’Azovstal jusqu’à présent. Les assiégés ne veulent toujours pas se rendre.
Le 3 mai, une autre attaque terroriste contre le centre de télévision et de radio de Mayak a été empêchée en Transnistrie. Un quadrocoptère équipé de deux kilos d’explosifs a été abattu. La situation dans la région reste tendue. La menace d’une invasion de la Transnistrie par des forces ukrainiennes, moldaves ou d’autres forces étrangères persiste et le restera jusqu’à la percée des troupes russes dans la région.
Redressement spectaculaire du rouble face à l’euro
+ Explication intéressante des insultes proférées par le gouvernement ukrainien vis-à-vis du Chancelier allemand Scholz, qu’ils ont traité de “pâté de foie inconsistant”: lors de la rencontre de Ramstein autour du secrétaire américain à la Défense, “la partie allemande a exprimé des doutes quant à l’opportunité de fournir des armes à l’Ukraine, arguant que les armes occidentales modernes risquent très probablement de tomber entre les mains non seulement de l’armée russe et de ses alliés, mais aussi de terroristes, et même de refaire surface plus tard dans une autre partie du monde.Selon les représentants allemands, cela est dû au fait que l’armée ukrainienne est incapable de contenir les troupes russes et qu’elle est rongée par la corruption. En outre, les Allemands ont soudainement commencé à différencier les troupes régulières ukrainiennes de l’armée des volontaires, considérant ces derniers comme des formations peu fiables et douteuses“. Cela a provoqué la colère du président ukrainien, histrion enivré de son succès médiatique en Occident et qui fait un caprice à la moindre contrariété.
+ Autre exemple du déchirement de l’Union Européenne entre idéologie et principe de réalité:selon les propositions de la Commission, l’UE sanctionnerait le pétrole russe, en interdisant les importations de brut dans les six mois et de produits raffinés d’ici la fin de l’année 2022. Une dérogation spéciale a été élaborée pour la Slovaquie et la Hongrie, leur donnant jusqu’à la fin de 2023 pour “se mettre en conformité”, en raison deleur dépendance vis-à-vis du pétrole russe. “Ce n’est malheureusement pas suffisant”, a déclaré Karol Galek, vice-ministre slovaque de l’économie en charge de l’énergie. “Nous attendons au moins trois ans”.Une raffinerie clé nécessite du pétrole russe lourd et les approvisionnements alternatifs ne seront pas viables selon le calendrier proposé, a-t-il expliqué. D’ici à la fin de 2025, l’abandon du pétrole russe devrait être possible : “C’est à ce moment-là que nous pourrons rendre l’oléoduc plus solide. Et de changer la technologie”. Mais même ce délai serait serré, a-t-il ajouté. M. Galek a souligné que la proposition actuelle ne nuirait pas seulement à l’approvisionnement énergétique de la Slovaquie, mais aussi à celui de l’Autriche, de la République tchèque et de l’Ukraine. “Cela va détruire notre économie européenne”, a-t-il déclaré.
+ François Asselineau jubile sur son compte twitter. lui qui a toujours dénoncé à la fois l’OTAN et l’UE, constate que le rouble est à son plus haut face à l’euro: ‘EURO EST PASSÉ SOUS LA BARRE DES 70 ROUBLES La chute de l’euro vis-à-vis du rouble se poursuit de jour en jour. Ce 4 mai 2022 à 18h00 GMT il cotait : 1 EUR”= 69,9758 RUB Il a même atteint un plus bas à 67,89 RUB à 16h00 GMT LE ROUBLE EST AU PLUS HAUT/€ DEPUIS PLUS D’UN AN”
Pourquoi croyez-vous que Vladimir Poutine tienne autant à ce que les euros d’achat du gaz soient changés en roubles?
Les Américains sont en train de perdre des pièces importantes sur le “Grand échiquier” eurasiatique
Extraits d’un article de Matthew Ehret paru dans The Cradle. Il est urgent de commencer à comprendre le basculement géopolitique en cours:
“Alors qu’il est facile de se perdre dans l’essaim de faits chaotiques, de clips sonores, d’interprétations narratives et d’autres bruits, il est vital de garder à l’esprit les forces historiques plus larges qui façonnent notre époque en crise.
Il y a deux semaines, dans une importante interview exclusive pour The Cradle, l’influent économiste russe Sergey Glaziev a exposé les termes et les principes de fonctionnement rapidement mis en ligne par les principaux États membres du Grand Partenariat Eurasien.
Glaziev a exposé les principes fondamentaux sur lesquels reposera le nouveau système économique post-dollar américain. Bien qu’une unité commune soit convenue, elle ne sera pas basée sur une monnaie particulière comme dans l’ordre de Bretton Woods, mais plutôt sur un panier de monnaies locales liées plus profondément à un ensemble de produits réels tels que l’or et d’autres métaux précieux, les céréales, les hydrocarbures, le sucre, etc.
La vraie science, pas l’économie de casino !
La différence entre ce système et les défuntes structures économiques anglo-américaines est que la conception de Glaziev est basée sur des processus réels, tangibles et mesurables définissant la valeur économique entre les participants de l’alliance multipolaire.
Ce nouveau paradigme de la valeur contraste fortement avec le système de taux de change flottants de l’après-1971, caractérisé par une spéculation effrénée et une augmentation hyperbolique des dettes impayables, qui ont soutenu des décennies de malversations économiques occidentales.
Alors qu’un système justifie l’augmentation des flux monétaires en son sein par une logique de casinos spéculatifs dépourvue de toute amélioration mesurable des pouvoirs productifs du travail, le système eurasien opposé décrit par Glaziev est très différent. Ce système multipolaire justifie la croissance économique, l’investissement et le profit par des activités liées à l’amélioration des conditions de vie des populations par des pratiques liées au progrès agro-industriel et scientifique.
Ceux qui sont prêts à faire des recherches noteront que c’est ironiquement ainsi que l’Occident s’est comporté lorsqu’il était encore en croissance industrielle au cours du 19e siècle et de la première moitié du 20e siècle. Malheureusement, deux générations d’une logique de société de consommation post-industrielle ont détruit cet héritage antérieur. (C’est nous qui soulignons. CdS)
Glaziev n’est pas n’importe quel théoricien. Il est le ministre russe chargé de l’intégration et de la macroéconomie de l’Union économique eurasiatique (UEE) et l’un des principaux stratèges de la commission Union économique eurasiatique-Chine pour une nouvelle architecture financière. En tant que tel, ses propos ne sont pas purement académiques, mais constituent une force active de la grande stratégie qui empêche même les idéologues monétaristes de la Banque centrale russe de dormir la nuit.
Dans tous ses entretiens et écrits récents, M. Glaziev a également indiqué clairement que les principes de ce nouveau système sont déjà opérationnels sous la forme de l’approche unique de la Chine en matière de finance et de relations internationales, décrivant récemment la Chine dans les termes suivants :
“L’ensemble du système bancaire chinois appartient à l’État, il fonctionne comme une seule institution de développement, orientant les flux de trésorerie pour accroître la production et développer de nouvelles technologies. Aux États-Unis, la masse monétaire est utilisée pour financer le déficit budgétaire et est réaffectée aux bulles financières. En conséquence, l’efficacité du système financier et économique américain est de 20 % – là, seul un dollar sur cinq atteint le secteur réel, et en Chine, près de 90 % (c’est-à-dire la quasi-totalité des yuans créés par la Banque centrale de la RPC) alimentent les contours de l’expansion de la production et assurent une croissance économique ultra-haute”.
À travers l’Asie du Sud et l’Asie centrale, l’alliance sino-russe a été transformatrice, Moscou fournissant une assistance militaire et de renseignement stratégique pour empêcher les changements de régime dirigés par l’Occident au cours des sept dernières années, comme nous l’avons vu dans le cas de la Syrie depuis 2015, de la Turquie en 2016, et plus récemment du Kazakhstan en 2022.
Cependant, la Russie ne dispose pas de la liberté économique nécessaire pour mener à bien la construction de mégaprojets en raison de l’emprise persistante (pour l’instant) du FMI sur son économie – c’est là que la Chine intervient. Pékin a pu utiliser son vaste appareil bancaire d’État pour fournir des investissements à long terme pour la reconstruction de toutes les nations malmenées par la mondialisation depuis des générations.
Le “Tunxi” va transformer l’Asie occidentale !
Alors que l’initiative phare de la Chine, Belt and Road (BRI), évolue à un rythme rapide depuis qu’elle a été dévoilée en 2013, elle n’offre nulle part autant d’espoir que dans les régions de l’Asie de l’Ouest et du Sud-Ouest qui ont souffert de la manipulation anglo-américaine pendant des générations et dont les populations ont soif de progrès économique.
Avec l’accord global de Tunxi du 1er avril 2022 signé par les ministres des affaires étrangères de la Russie, du Pakistan, de la Chine, de l’Afghanistan, de l’Iran, du Tadjikistan, du Turkménistan et de l’Ouzbékistan, les projets BRI d’Asie du Sud-Ouest et d’Asie centrale ont pris une nouvelle énergie.
Parmi les nombreuses initiatives du Tunxi visant à intégrer l’Afghanistan dans la BRI tout en amplifiant l’influence de la BRI dans les régions environnantes, nous constatons qu’une priorité élevée est accordée aux projets énergétiques, aux transports/à la connectivité, à l’intégration, à l’agriculture, aux télécommunications et à l’intégration avec les nations environnantes. Parmi ses 72 points, l’accord stipule
“La Chine soutient l’extension du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) et du Corridor économique Chine-Asie centrale-Asie occidentale à l’Afghanistan, et est prête à promouvoir la synergie entre l’initiative “la Ceinture et la Route” et les stratégies de développement de l’Afghanistan, et à soutenir le bon fonctionnement des services de trains de marchandises Chine-Afghanistan, afin d’aider l’Afghanistan à mieux s’intégrer dans le processus d’intégration économique régionale”.
Les principaux projets comprendront le chemin de fer Khaf-Herat, qui sera achevé et prolongé vers les pays d’Asie centrale via la ligne ferroviaire Mazar-e-Sharif, ainsi que le port de Chabahar en Iran.
Le vice-ministre iranien des transports, Abbas Khatibi, a souligné que ce projet sera bientôt relié à la Chine et à d’autres nations régionales en déclarant : “En plus de relier le réseau ferroviaire iranien à l’Europe, le nouveau chemin de fer Khaf-Herat reliera les ports du sud du pays aux pays d’Asie centrale, au Caucase, à l’Irak et même à la Chine.” (…)
Si l’alliance Russie-Chine est solide, d’autres nations parmi les 148 qui ont jusqu’à présent signé des accords de coopération avec la BRI sont sur un terrain plus fragile. C’est dans ces zones plus faibles que des efforts sont déployés pour desserrer le tissu de l’alliance eurasienne par tous les moyens possibles.
Tel a été le cas au Pakistan, où le Premier ministre Imran Khan a été renversé le 10 avril par le Département d’État américain. Cela a jeté le doute sur le niveau d’engagement du nouveau gouvernement envers les projets CPEC et BRI, tels qu’ils ont été décrits à Tunxi et dans d’autres endroits, ainsi qu’envers les accords de sécurité pro-eurasiens plus larges conclus par l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ces dernières années. Au moins pour l’instant, le nouveau gouvernement pakistanais de Shehbaz Sharif a promis de maintenir le CPEC au rang de priorité nationale.
Quelle que soit l’issue du conflit qui se déroule en Ukraine, des manœuvres militaires des États-Unis en Asie-Pacifique ou des efforts plus larges visant à déstabiliser les alliés de la Russie, de l’Iran et de la Chine (RIC), le fait est que l’ordre actuel tel que nous le connaissons est en phase terminale de déclin, tandis qu’un nouveau système économique émergera d’une manière ou d’une autre...”
Si nous bouclons notre réflexion du jour, nous comprenons que ce qui fait le plus défaut à Paris, c’est une vision d’ensemble. On peut bien laisser des généraux français s’emballer et imaginer une implication beaucoup plus forte de la France dans la bataille d’Ukraine. Dans tous les cas cela signifie qu’à l’Elysée on n’a pas la vision globale de ce qui se passe en Eurasie avec l’émergence d’un couple sino-russe – que cela nous plaise ou non, nous l’avons bien cherché.
La puissance militaire russe avec la puissance économique chinoise: le cauchemar de Henry Kissinger réalisé ! Sans oublier l’Inde, le Pakistan, le Kazakhstan….Au coeur de l’Eurasie, surtout depuis le retrait américain d’Afghanistan, on profite du grand basculement provoqué par la guerre pour faire émerger une nouvelle réalité géopolitique.
Le duc de Richelieu (1766-1822), Gouverneur de Nouvelle Russie de 1803 à 1814. Ici sa statue face au port d’Odessa
Je m’ insurge sur la dernière partie de l’ article quand au fait de glorifier les routes de la soie .La chine par sa politique n’ est interressée que par les matières premières et les debouches eco qu’ elle peut trouver. Son gagnant gagnant est une propagande a mettre au meme titre de ce que les atlantistes ont put faire. Venez donc voir comment ils se comportent en Afrique! Ce ne sont que des nouveaux tirans. Rien ne changera si ce n’ est le maître.
Tyrans et pas tirans….
Je propose de faire comme les Ukrainiens avec les Polonais puisqu’ils soutiennent les Ukrainiens, on s’en sert comme otage pour résister en se mêlant aux civils. Après on recommence avec les Allemands. Lorsque les Russes seront proches de notre frontière, on retourne notre veste et on envoie la tête de Morawiecki, Von der Leyen, Olf et Macron dans des boites à Poutine avec nos sincères excuses pour le calmer tout en tentant de s’accaparer la Rhénanie, le Palatinat et la Wallonie.
Qu’en pensez vous, c’est un plan hypocrite à souhait pour se débarrasser de tous ces hypocrites de l’UE… 🙂
Cher lecteur,
il ne s’agit pas de glorifier mais de regarder ce qui est en train de se passer. je déteste le communisme chinois. Et je suis bien malheureux que la politique américaine remette en selle les chinois après l’épisode du COVID. Mais il faut faire connaître ce qui est en train de se passer du fait de l’incpaacité de l’Europe à incarner une voie propre entre communisme chinois et impérialisme américain.
Codialement
EH
il me semble que ce n’est pas le général Burkhard sur la photo en entête de l’article ?
C’est le général Lecointre, le prédécesseur de Burkhard.
Ces généraux “français” sont des suceurs de Yankees.
Il n’y a pas grand chose à en attendre.
Préférer la Russie belliciste et la Chine covidiste est une ineptie puérile de plus à mettre au crédit des antisystèmes prorusses. Biden se félicite de l’offensive ratée de Poutine qui a renforcé UE OTAN et Grand Reset.
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/05/04/loffensive-de-poutine-a-renforce-les-usa-comme-jamais-elle-a-regenere-lotan-suede-finlande-le-reset-les-mondialistes-apres-le-demi-echec-de-leur-vaccin-et-fait-reelire-macron-en/
On n’entend pas beaucoup parler de Tod D Wolters je trouve, pourtant mon petit doigt me dit que son rôle est aussi crucial que positif dans cette affaire. Le reste c’est du théâtre.
Donc du coup est-ce qu’il existerait des chiffres fiables sur les:
– forces en présence réelle : armées; l’armé Russe c’est 20 millions d’hommes. Ils en utilisent effectivement 10% en Ukraine. mais l’Ukraine c’est combien ?
– Combien de morts, blessés, capturés de part et d’autres
La réflexion de l’officier de l’armée italienne Marco Bertolini, citée dans cette chronique, est essentielle. Il n’y a de guerre juste que la guerre répondant à nos intérêts. Autrement dit, si nos intérêts ne sont pas en cause, nous ne devons pas nous laisser entraîner dans une guerre présentée comme juste par certaines puissances.
On sait que les Etats-Unis ont une conception de la guerre différente de la conception issue de l’Europe des temps classiques (XVII-XVIIIe siècles), laquelle place les belligérants sur un pied d’égalité en tant que belligérants. Les USA ont en effet une tendance historique à proclamer qu’ils mènent une guerre juste, prétendument civilisationnelle, une guerre du droit. C’est là une attitude qui revient à faire de leur adversaire un non-civilisé ou un délinquant. On ne s’étonne donc pas de la propagande habituelle de l’Otan qui a la manie de diaboliser l’adversaire potentiel. Ce procédé est un moyen pour les Américains de camoufler leurs intérêts sous les dehors d’une mission de sécurité et, point capital, d’agiter la bannière impérative du bien pour mobiliser d’autres nations derrière eux.
Vous avez raison de souligner la justesse de la remarque de l’officier italien et votre commentaire est lui aussi très pertinent. Merci
Les USA ont une notion de la guerre héritée directement de leur guerre d’indépendance. Et à partir du moment qu’ils ont gagné cette guerre et qu’ils ont déclaré, en toute modestie il faut bien le noter, qu’ils étaient la plus belle nation que le monde ait jamais connu, vous avez obligatoirement cette vanité de constamment mener des guerres justes. Il sont d’ailleurs devenus schizophrènes avec leur guerre de sécession – Nord et Sud étant un morceau de cette si belle nation – et ont résolu le problème dans leur guerre pour conquérir la Frontière en considérant les “Indiens” comme des sauvages – il faut d’ailleurs remarquer qu’avant de devenir des habitants de la nation américaine, les colons d’Amérique, Anglais, Français et Néerlandais, ne se sont jamais livrés au massacre des populations autochtones : ils avaient même tendance à nouer des alliances avec eux pour se faire la guerre.
Depuis, toutes les guerres menés par les USA l’ont été en-dehors du territoire américain, et derrière de beaux slogans, elles l’ont été menées pour le plus grand profit des Etats-Unis et leur intérêt exclusif. Qu’il s’agisse de la 1ère guerre mondiale, à l’issue de laquelle, alors que leur apport avait été plus que mineur dans la victoire, ils ont dicté la paix qui a été magnifiquement foirée avec le honteux traité de Versailles. Ne revenons pas sur la deuxième guerre mondiale pour laquelle ils arrivent à faire croire aux demeurés européens qu’ils ont combattu pour la liberté du monde et que c’est eux qui ont gagné la guerre.
C’est assez rigolo, si j’ose dire, de les entendre traiter la Russie d'”Etat voyou” et de voir les dirigeants européens, Macron en tête, acquieser. Pour un pays qui a semé le chaos en Afghanistan, en Irak et en Syrie, pour ne remonter qu’à ces 20 dernières années, et qui vient de se permettre de voler les avoirs russes déposés dans leur banque, c’est plutôt gonflé. De plus, qui est l’Etat voyou : celui qui défend la sécurité de son territoire à ses frontières en y envoyant ses soldats y risquer leur peau, telle la Russie ? ou l’Etat qui envoie des drones pilotés depuis des bunkers enterrés au cœur du Texas ou du Nevada pour tuer des “cibles” plus ou moins bien identifiés à des milliers de km de là, dans des pays qui n’ont même pas de frontières avec lui ? Franchement, s’il y a un voyou et un criminel de guerre, c’est plutôt Obama qui a fait assassiner des centaines de personnes au Moyen-Orient par des drones, sans souci des victimes collatérales. Lequel Obama décorait ses glorieux et courageux pilotes de drones qui n’avaient pas quitté leur base du territoire américain. Quel homme d’Etat et quels beaux soldats !!!
Que des officiers généraux français soient prêts à nous engager dans un conflit avec la Russie pour obéir aux ordres de Washington, ça s’appelle des traîtres.
Les militaires s’ennuient toute l’année, alors l’occasion serait belle de faire la guerre. Ce type a un gros melon, parle à la place de Macron chef des armées. Gravissime …
Certes Macron est le chef des armées (art15), mais le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation, et dispose de la force armée (art20). Ce général devrait être sanctionné pour manquement au devoir de réserve.
” Le Président de la République qui briguait encore, il y a quelques jours, sa réélection, aurait-il oublié d’avertir les Français qu’il voulait les entraîner dans une guerre contre la Russie sans les avoir prévenus quand il en avait l’occasion? ”
Ce n’est pas un oubli, et si les cerveaux n’étaient pas tant délavés quotidiennement, cela aurait dû être évident pour les électeurs…
Quant aux généraux va-t-en guerre…
https://reseauinternational.net/merde-stop-aux-generaux-va-t-en-guerre/
Je ne saisis pas bien l’incompréhension de l’auteur du papier M.EH, le même qui prédisait il y a qqles mois que la Russie ne pouvait pas attaquer l’Ukraine… En quoi 20 000 russes hors d’état de se battre au terme d’un conflit de plus de deux moins de haute intensité est il surprenant ? Si on fait le ratio morts/blessés de 1 pour 3 comme cela se fait actuellement, ça donne env 3500 décès… Sans connaître aucun chiffre précis sur le sujet, pas plus que n’importe quel auteur du courrier des stratèges, je pense sincèrement que la somme de morts chez les soldats russes est plus proche de 10 000 que de 3500… Donc globalement 20 000 h “d’état” ne me paraît pas un chiffre abracadabrantesque..
à Philippe Vaugeot et Thierry Bruno :
Merci à tous deux! Vos commentaires sont très intéressants car instructifs.
Merci à vous… et de ne pas relever quelques coquilles syntaxiques.
Enfin !!! Emmanuel Macron va pouvoir endosser son habit de « chef de guerre » !
Nul doute qu’il va impressionner Poutine et toute la Russie…