La russophobie ambiante est irrationnelle. Cependant, si l'on creuse un peu on s'aperçoit que l'assimilation entre la Russie d'aujourd'hui et l'URSS d'hier repose sur sur une incompréhension de la nature du communisme. Le communisme était supranational. Et il s'est attaqué à la Russie autant, sinon plus, qu'aux autres nations de l'URSS. Si l'on continue à fouiller, on remarque que certaines des réactions les plus russophobes d'aujourd'hui viennent de nations ou d'individus imprégnées de marxisme, à un moment ou à un autre.
Pour beaucoup de nos contemporains, la cause est entendue: la Russie est la continuatrice de l’URSS. Et la preuve en est…que Poutine est un ancien du KGB. Qui dit KGB dit communiste; communiste donc totalitaire; totalitaire donc comme nazi; voilà pourquoi Poutine, c’est Hitler. Et comme Poutine c’est Hitler, en fait il faut se défaire de toute la propagande sur la “grande guerre patriotique”. D’ailleurs, la vérité de Staline, ce n’est pas la guerre contre Hitler mais son alliance avec lui, le pacte germano-soviétique.
On ne cesse de croiser, sur les réseaux sociaux, dans les médias ou les conversations en ville, ce genre d’enchaînement incohérents, dignes d’un médecin de Molière: Monsieur Purgon ramenait tous les soucis de santé d’Argan au poumon; Benjamin Jesaistout, expert sur BFMTV ramène toute la guerre d’Ukraine à la réincarnation hybride d’Hitler et Staline que serait Vladimir Poutine.
Les sources inconscientes de la russophobie
Je me rappelle mon étonnement, dans les années 1990, après la chute de l’URSS, lorsque j’avais entendu Alain Besançon, grand expert des totalitarismes mais aussi ancien membre du parti communiste, se déchaîner contre les Russes. Et ceci alors que la Russie venait de se débarrasser du communisme! Mais au fond, quand on réfléchissait, le communisme – comme toutes les gnoses – est une idéologie suffisamment coriace pour rester accrochée à celui qui cherche à s’en débarrassée ou croit l’avoir jetée par-dessus bord.
Une des caractéristiques du communisme est d’avoir détesté les nations; d’abord parce que Marx en faisant une expression de la bourgeoisie; ensuite parce que les peuples ont résisté à la mise en place du marxisme, sous toutes ses formes.
Certes Lénine est un Russe atteint de haine de soi; mais son successeur, Staline, était géorgien; et le successeur de Staline, Khrouchtchev, était né à la frontière de la Russie et de l’Ukraine – et son père travailla longtemps dans le Donbass. Il a d’ailleurs été le bourreau de l’Ukraine, dans les années 1930, mettant en place dans sa patrie la collectivisation avec une terrible brutalité et une famine organisée. Cette famine toucha d’ailleurs autant les Russes et les Kazakhs autant que les Ukrainiens. Car le communisme ne fait pas acception de nationalité: il veut les abolir.
Mais revenons à la question du rapport des Russes au communisme: dans la première police politique, la Tchéka, les nationalités les plus représentées étaient, après les Russes, les Lettons, les Géorgiens. Et il y eut un moment où la proportion des Russes diminua largement. Ce que nos contemporains n’arrivent pas à comprendre, c’est que les Russes ont fourni des bourreaux mais ils ont aussi été les premières victimes du communisme. Le christianisme russe est celui qui a donné, dans l’histoire, le plus grand nombre de martyrs. Staline a longtemps combattu le sentiment national russe jusqu’à ce que l’attaque hitlérienne ne lui laisse pas d’autre choix que de convoquer la tradition orthodoxe et patriotique russe pour transformer son empire idéologique en un nouvel empire russe, charnel, pour lequel les Soviétiques ont accepté de se battre.
La chute du communisme a débouché sur le retour des nations dans l’ancien empire soviétique. Mais il faut se méfier de leur russophobie éventuelle: les pays baltes ont donné suffisamment de membres à la police politique soviétique pour être écoutés avec recul quand il s’en prennent aujourd’hui à la Russie. De même il est évident que l’agressivité polonaise envers la Russie cache une réalité inavouable: la société polonaise a bien plus collaboré avec le communisme soviétique, qui cherchait un accommodement avec elle qu’avec le nazisme, qui voulait l’exterminer. Et l’une des questions qui tourmentent l’Ukraine, c’est le nombre de ses fils qui ont servi avec zèle le régime soviétique, pour le meilleur – la lutte contre l’Allemagne nazie; et pour le pire – la participation aux politiques d’extermination communistes. Les historiens ont souvent dit, avec raison, que la manière dont Khrouchtchev charge Staline, dans son rapport de 1956 était d’abord une façon de faire oublier ses propres crimes, lui le presqu’Ukrainien.
Tout ceci demanderait bien entendu une analyse approfondie. Mais on est frappé de voir comment la russophobie est naturelle aux neocons américains qui sont souvent d’anciens trotskistes. Dans sa détestation de la Serbie naguère et de la Russie aujourd’hui, Bernard-Henri Lévy peut-il faire abstraction de la matrice maoîste dont il est issu? Le progressisme mondialiste aujourd’hui dominant peut-il faire comme s’il n’avait pas beaucoup de points communs avec le marxisme, à commencer par son antinationisme?
Dès le début de l’article on sent arriver la dernière ligne de la conclusion. L’auteur nous donne d’excellents arguments pour soutenir sa thèse. Il y a peut-être chez nos progressistes (Pro PMA, proAvortement, pro Droitsdesfemmes, pro Minorités, pro Desexués, …) une haine du christianisme, cet obscurantisme qui a fait tant de mal à leurs idéologies païennes. Or Vladimir POUTINE et le peuple russe sont ‘orthodoxes’. L’orthodoxie pensent que l’hostie est Vie, est Présence réelle. Et donc si un conservateur de l’avenir se lève et tient tête aux nihilistes de l’oligarchie médiatico-politique de l’Occident postdémocratique alors il doit être détruit et aplati comme l’est un serpent sous le talon d’une femme. Poutine défend sa nation, sa patrie devant l’avancée rampante du wokoCommunisme made in USA. Le salut vient de l’Est : ‘in Poutine we trust’.
D’après l’ouvrage de W. G. Carr (1954) intitulé “Des pions sur l’échiquier”, la “révolution mondiale” que nous appelons aujourd’hui “mondialisme”, a engendré le marxisme et le bolchévisme. Et en effet, la nation russe a été l’une de ses victimes (parmi d’autres).
La folie destructrice a commencé avec la Révolution française.
Certes, le communisme est d’abord un internationalisme, totalement apatride et qui nie les nations. Mais quand Lénine prend le pouvoir, très vite il comprend qu’avant de vouloir faire la Révolution mondiale, il faut d’abord renforcer le communisme dans le pays où il s’est implanté et la vieille Russie des Tsars, avec les immenses territoires qui avaient été conquis par la monarchie orthodoxe, devient le laboratoire mais aussi la vitrine du communisme triomphant. Lénine met tout de suite le hola à la révolution mondiale pour se consacrer à la Russie, faisant notamment des orthodoxes des martyrs de la dictature soviétique. Tous les successeurs de Lénine poursuivront sa politique. Il faut d’ailleurs tordre le cou à la fable de Lénine trahi par ses successeurs et en particulier Staline. Lénine était un sanguinaire viscéral, et il n’aurait pas été victime d’une attaque cérébrale, nous l’aurions vu être pire que Staline. Tout comme Trotski d’ailleurs.
Ce qui va permettre à l’URSS d’étendre son “territoire”, ce sera Yalta où les Anglo-saxons, coincés par Staline, lui concède la partie des territoires européens où l’armée rouge a chassé les armées nazies. Nous avons plaint ces pauvres peuples alors que nous les avons livrés au joug soviétique et, ce que nous nous sommes empressés de faire, c’est de se mettre sous protectorat américain, terrifiés que nous étions par l’ogre soviétique. Pourtant, cet ogre soviétique n’a mené aucune guerre pour s’étendre, si ce n’est la guerre d’Afghanistan à partir de 1979 pour maintenir un glacis face à l’Iran, et évidemment les opérations de police dans les pays satellites qui bougeaient : Budapest 1956, Prague 1968. Dans le même temps, on va renoncer à faire le décompte des guerres menées par les USA mais on va tout de même relever un point intéressant : en Europe, les Américains se sont appuyés sur une Allemagne prétendument dénazifiée (il y aurait de longs articles à écrire sur cette action) et en Corée, ils se sont appuyés sur les groupes qui avaient collaboré avec l’occupant japonais. On oublie un peu vite, parce qu’ils sont communistes, que les Nord-Coréens sont l’équivalent de nos Résistants français ou de nos Français libres, les Sud-Coréens sont des Vichystes.
Donc, non seulement la Russophibie actuelle qui est déjà absurde l’est d’autant plus si elle fonde sur un sentiment d’anti-communisme car le peuple russe est celui qui nous a délivré le plus certainement du nazisme tout en souffrant du communisme. Alors que nous devrions souffrir au moins d’une grande défiance à l’égard de notre cher, mais vraiment très cher allié américain qui nous a fait payer le moindre centime de son aide tant en 1917 qu’en 1941 et continue d’en percevoir les intérêts grâce à la soumission de nos dirigeants.
Quant au fait qu’un BHL soit russophobe ou anti-serbe et qu’il fut maoïste, je crains fort que ce sinistre personnage, qui voudrait être Malraux mais qui n’est que lui-même, ni écrivain ni homme d’action ni penseur, ne soit surtout qu’un homme près de ses intérêts et d’abord de ses intérêts pécuniaires, et le système américain est celui qui y répond le mieux.
Exact, la russophobie n’est pas maoïste elle est globaliste et neocon. Les maoïstes étaient des criminels de masse organisés. Les neocons sont des flipettes opportunistes. Les Russes sont des Russes. Bourrins mais éclairés, généreux, pas suprémacistes pour 2 sous comme les petits bourgeois socialo d’occident.
le communisme doit sans doute se reinventer mais c’est la seule voie pour l’humanité. On constate que depuis 30 ans que le monde a succombé au capitalisme integrale on court chaque jour un peu plus a la catastrophe
La Chine est un pays communiste et aussi capitaliste (capitalisme d’Etat…).
Opposer capitalisme et communisme est une erreur
Pourquoi répondez-vous à une provocation ? L’Humanité n’existe pas. Il n’y a que des personnes placées dans des cultures, des nations, des langues, le tout sous l’empire de Dieu-Trinité-Jésus.
la grande différence c’est qu’en Chine c’est l’état qui décide alors que chez nous par exemple ce sont les milliardaires qui gouvernent. En Chine les décisions sont prises dans l’intérêt du pays et de la majorité de la population, en capitalisme les décisions sont prises dans l’intérêt d’une petite minorité…
voici un entretien de Bruno Guigue sur la Chine, trés interressant :
https://www.youtube.com/watch?v=V9RYfLgiBu8
C’est bien là le problème du capitalo-fascisme : ‘les décisions prises dans l’intérêt de la majorité de la population’. En effet une majorité peut être ‘suicidaire’ et ne pas oeuvrer pour le bien commun lié au bien des personnes. Que ce soient le parti unique, le grand timonier, LREM, Macron, les oligarques du mondialisme, ils participent tous du fascisme. Le parti chinois est une sorte de secte oligarchique qui dirige d’une main de fer et à son profit des centaines de millions de personnes non membres du parti. C’est là aussi une minorité qui impose son carcan de soumission des consciences.