Nous voici à nouveau en période de canicule. Elle est terrible où je vis. La canicule rend dépressif (pic de suicides en août), peut tuer même et causer des guerres (août quatorze...) et elle a toujours été redoutée. Les clergés païens de jadis savaient comment l'encadrer, nos écrivains aussi puisque le plus grand d'entre eux, Chrétien de Troyes consacra son meilleur roman à cette canicule, et au chevalier au lion (ou au chien) qui l'accompagne.
Canicule, j’écris ton nom
Voyons le dictionnaire :
Canicule vient du latin Canicula, qui signifie «chien», en liaison avec Sirius, étoile principale de la constellation du Grand Chien. Elle ne concerne donc à l’origine que la période annuelle du 24 juillet au 24 août, où cette étoile se couche et se lève en même temps que le Soleil, ce qui avait laissé penser aux anciens qu’il existait un lien entre l’apparition de cette étoile et les grandes chaleurs.
Le grand Pline l’Ancien ajoutait : « Quant à la Canicule, qui ignore que, se levant, elle allume l’ardeur du soleil ? Les effets de cet astre sont les plus puissants sur la terre : les mers bouillonnent à son lever, les vins fermentent dans les celliers, les eaux stagnantes s’agitent. Les chiens aussi sont plus exposés à la rage durant tout cet intervalle de temps ; cela n’est pas douteux (2). »
Encadrée car redoutée, la canicule était ainsi fêtée au temps des romains (au passage faisons la pub pour les Fastes d’Ovide, notre livre de chevet, absolument essentiel) :
Dans la Rome antique, le début de la Canicule était célébré par la fête de Neptunalia (le 24 juillet), on lui attribuait de mauvaises influences (maladies causées par la chaleur et hurlements des chiens) et on tentait de conjurer l’influence néfaste de Sirius sur les moissons en immolant des chiens roux comme le soleil. La Canicule s’achevait par la fête de Vulcania le 24 août ; c’est notre saint Barthélémy (quand je vous disais qu’il y avait un lien…).
La canicule est liée au chasseur Orion (que reprend Tolkien dans le Silmarillion) et à Sirius (Huan pour les amateurs). Le nom Sirius vient du grec « Σείριος » via le latin Sirius, signifiant « ardent ». C’était le nom du chien que possédait le personnage de la mythologie grecque Orion éponyme de la constellation Orion, qui se situe à proximité immédiate de Sirius, qui lui-même fait partie du Grand Chien. Orion et le Grand Chien furent placés dans le ciel à la suite du décès du grand chasseur.
Chrétien de Troyes et le Chevalier au Lion
Nous en venons au Chevalier au lion. Pour avoir raté un rendez-vous courtois après la saint-Jean, un chevalier est éconduit par sa Belle (une fée qui commande au Temps avec sa savante servante Lunette – petite Lune) et devient fou. Il retrouvera son équilibre avec son Lion et vaincra les épreuves. Sa vie de nudiste dégénéré dans les bois fait penser à nos vacances aoûtiennes (à poil partout, à bouffer de la viande crue ; je vois cela tous les jours).
L’universitaire Philippe Walther croit à l’inspiration folklorique. Il écrit dans sa notice de la Pléiade :
« Ce conte adapte, selon toute vraisemblance, les résidus d’un vieux mythe saisonnier d’origine celtique selon lequel un roi est appelé à être remplacé, grâce au meurtre rituel accompli sur sa personne, en période de Canicule. L’épreuve rituelle consiste en un défi cosmique (la fontaine aux tempêtes) suivi d’un combat à caractère eschatologique. En outre, selon la conception celtique, c’est l’union avec la fée qui procure au prétendant sa souveraineté. »
Philippe Walther souligne l’importance solaire et astrologique de l’événement :
« La date du premier juillet – huit jours après la Saint-Jean – retenue pour ce délai fatidique partage d’ailleurs l’année en deux moitiés égales, marquant ainsi une échéance médiane symbolique : Yvain se trouve alors au carrefour de son destin… Dans la tradition astrologique, le Lion solaire de l’ été est le signe royal par excellence. En rencontrant et en acceptant le compagnonnage du lion, Yvain découvre son affinité profonde pour cet animal conquérant ».
Et il ajoute cette note très importante : Yvain serait conçu lors de la nuit de Samain pour naître lors de la fête de Lug, le premier août donc.
« Le lion est aussi très certainement le signe zodiacal de naissance d’Yvain si l’on se fonde sur un texte gallois peu connu et qui raconte l’engendrement mythique du héros. Celui-ci s’opère sous le signe du chien, dans le comté de Denbigh, là où se trouve une paroisse appelée Llanferrys. Urien y connaît charnellement la fille du roi d’Annwn qui prend les traits d’une lavandière de la nuit. L’engendrement a lieu lors de la nuit de Samain (1er novembre) ; il donnera naissance, neuf mois plus tard, le 1er août, lors de la fête celtique de Lugnasad, à un héros solaire. Chevalier de la Canicule, Yvain rejoint ainsi les grandes figures caniculaires de la tradition mythologigue. »
Quel plaisir quand un universitaire comprend son sujet !
Mais il nous manque la vision supérieure, hérétiquement considérée par l’université, et qui nous sera commentée par René Guénon.
Voici ce qu’inspiré par le Maître je note dans mon livre:
« Dans le même texte d’Yvain, solaire et initiatique à souhait, on connaît la panique solsticiale et la peur du dérèglement cosmologique et temporel.
C’est la folie d’Yvain qui arrive trop tard après la Saint-Jean, et qui n’a pas obéi à sa Dame conçue ici comme Reine du Ciel et des cycles naturels (il n’a pas non plus été le bon gardien de la source fervente).
En réalité la folie d’Yvain est solsticiale et elle est liée à la Saint-Jean estivale qu’il n’a pas respectée. Ce terme produit le châtiment astrologique de sa Dame. Voici ce que dit Guénon sur cette Saint-Jean liée au Baptiste :
« Bien que l’été soit généralement considéré comme une saison joyeuse et l’hiver comme une saison triste, par là même que le premier représente en quelque sorte le triomphe de la lumière et le second celui de l’obscurité, les deux solstices correspondants n’en ont pas moins, en réalité, un caractère exactement opposé à celui-là… En effet, ce qui a atteint son maximum ne peut plus que décroître, et ce qui est parvenu à son minimum ne peut au contraire que commencer aussitôt à croître ; c’est pourquoi le solstice d’été marque le début de la moitié descendante de l’année, et le solstice d’hiver, inversement, celui de sa moitié ascendante ».
Guénon justifie ensuite la course malheureuse de notre Yvain arrivé après la fin juin, pardon, après la Saint Jean :
« En réalité, c’est la moitié ascendante du cycle annuel qui est la période « joyeuse », c’est-à-dire bénéfique ou favorable, et sa moitié descendante qui est la période « triste », c’est-à-dire maléfique ou défavorable ; et le même caractère appartient naturellement à la porte solsticiale qui ouvre chacune de ces deux périodes en lesquelles l’année se trouve divisée par le sens même de la marche du soleil (6)».
Notre savant impeccable explique ensuite qu’il y a autour du cercle du cycle une figure de deux tangentes (cf. Gibraltar et les piliers d’Hercule), et que ces points sont comme les bornes que le soleil ne peut jamais dépasser au cours de sa marche. Yvain l’ayant fait, il sombre dans une folie solsticiale. Nous la lions à la canicule qui déchaîne aussi les passions et prodigue la fameuse dépression estivale des aoûtiens.
Un dernier point sur le caractère solaire et celtique d’Yvain :
« Le lendemain, à midi, Owein revêtit une robe, un surcot et un manteau jaunes, rehaussé d’un large orfroi de fil d’or; ses pieds étaient chaussés de brodequins de cordwal bigarré, fermes par une figure de lion en or ».
Sources
Nicolas Bonnal – Perceval et la reine
Chrétien de Troyes (Pléiade)
Passionnant. Merci pour ces considérations saisonnières et astrales. Nous sommes si peu de chose.
Très intéressant.
Pour rester au Moyen Age, on peut remarquer, à propos des liens entre canicule et déséquilibre, que le premier accès de folie du roi Charles VI eut lieu lors d’une période caniculaire, selon les chroniqueurs du règne, sous le soleil ardent de midi, le 5 août 1392.
On va à nouveau inventer ici le fil à couper le beurre, quand le lecteur des opus (Livres) qui ont fondé les Religions du Livre sait depuis bien avant Mathusalem que ces productions littéraires à multiples auteurs sont issues de déserts, là où le stress hydrique est à son maximum. Et oui ! Ah merde ! Et l’on comprend pourquoi les livres principaux qui fondent celles-ci sont des prémisses évidents de Mein Kampkf où l’on voit et lit dans une forte proportion des textes pré chrétiens, puis post chrétiens à Medine, reprendre mots pour mots les termes et jugements contre les hérétiques, les insoumis, les impurs, les blasphémateurs, les incroyants, les athées « des animaux, des porcs, des rats, des cafards… » je cite ces textes anciens à peine expurgés de ces ordres d’éliminer des populations entières, comme le voudrait l’OTAN et l’UE dans la guerre russo-ukrainienne et précédemment la confrérie Bill Gates et OMS avec le Covid-19 et sa vaccination mengeléenne. Drôle d’ailleurs que l’auteur de l’article milite ouvertement ici pour la « sagesse arabo-islamique »(on se pince à le lire) quand on constate son appartenance visible au lobby conspirationniste d’Égalité et Réconciliation. Et pourtant, diantre ! rien n’est plus éloigné de ma démarche de raison, sauf l’honnêteté intellectuelle, que les objectifs staliniens de Conspiracy Watch sous financement sorosien qui attaque cette publication dont je suis un fidèle lecteur. Le Christianisme quant à lui est une révélation puisqu’il coupe radicalement avec ces tentations et ordres génocidaires, si nombreux dans ces trois Livres des Religions monothéistes, puisqu’ils avaient théorisé dans les moindres détails la « purification ethnique » avant qu’on la définisse et la formalise juridiquement lors du Trinunal de Nuremberg. Alors oui, la chaleur et le soleil rendent fous les populations qui en subissent les effets (eau, agriculture, révolutions industrielles impossibles, etc.) ! Quand les Peuples industrieux, courageux et travailleurs sont TOUS rassemblés dans les zones climatiques tempérées à froides… Il faut du courage pour construire une civilisation pour lutter contre les éléments hivernaux. Relire l’Histoire du Climat de Le Roy Ladurie. Quel scoop ! Mais dernier paradoxe car il en faut, les deux corrélations « période froide période pauvre » et « période chaude période riche » ont dûment été vérifiées par l’analyse économique de l’Histoire : pas de grandes civilisations dans les périodes glaciaires… On demande donc au soleil un peu de mesure dans ses manifestations ombrageuses (je fronce les sourcils, attention je vais sévir)… Heureusement, les écologistes mondiaux (pastèques marxistes-léninistes) ont tous les arguments pour faire entendre raison à notre étoile et ses sautes d’humeur. On ne rit pas. On va donc faire payer aux humains (taxes, vexations, impôts, interdiction de circuler voire bientôt d’entreprendre en polluant, puis bientôt intoxication massive par les centrales à charbon comme aux bons temps du XIXeme siècle et de son smog londonien) les variations décennales, séculaires, millénaires, des taches solaires… À défaut de pouvoir s’en prendre à beaucoup plus fort que soi… En effet, au bilan énergétique, que pèse l’activité humaine par rapport aux milliards de bombes thermonucléaires du soleil ? « Le monde a-t-il un jour été
non rempli de fous ! » (pour paraphraser Thomas d’Aquin) Oui je le répète : un scoop que cet article ! Décidément, on ne mesure pas le retard que prend l’intelligence quand elle véhicule des truismes et des habitudes de pensée. Le grand âge venant est malheureusement la cause de ce confort mental, qui tourne assez rapidement à l’affliction, en attendant pire. Ce n’est pas la première fois que je m’insurge à la suite de ces publications d’articles où l’auteur semble attaché à détruire la réputation du blog. Un jour j’arrêterai. Les vacances n’excusent pas tout. Pourquoi ne pas envisager de publier régulièrement ici un thème astral ?
Une idée l’est venue à la suite de mon commentaire. Certains journaux d’été en manque de personnel ont tout un catalogue annuellement abondé de cacahuètes, pistaches, pastis et autres fariboles éditoriales. Pensez à la situation du bronzeur ou de la bronzeuse, étalés sur la plage avec des kilos de crèmes gluantes, situation associée avec la nécessité de déplacer l’élastique du string toutes les 10 minutes pour be pas gâcher l’homogénéité du brunissement de la peau. Le responsable éditorial doit penser au « temps de cerveau disponible » au milieu de ces questions prioritaires et primitives, manger, dormir, boire, bronzer… Merde cette année le tapis roulant est en panne entre le camping et la plage ! Donc je vais proposer quelques articles au Courrier des Stratèges, qui ne pourront qu’améliorer cette production. Quelques sujets : « en été il fait chaud » et son complémentaire « en hiver il fait froid » ; et aussi « pourquoi les déserts sont remplis d’intelligence ? parce qu’ils sont vides de cons » ; aussi « la corrélation non prouvée entre le froid de l’hiver et la chute du soleil sur l’horizon, mise en parallèle avec la corrélation non prouvée entre l’immigration arabo-africano-musulmane et les statistiques phénoménales européennes catastrophiques concernant les crimes, délits et l’insécurité ». Car chacun sait qu’il n’y a aucun rapport, l’affirmer est réputé raciste…
Trouvez-vous un psy, en urgence.
Oui.
Disons que le Courrier des Stratèges a choisi un mauvais cheval (de retour) en promouvant l’idéologie pro islamo-arabe de cet auteur ? La pression (amicale) de la bien-pensance parisienne notoirement alignée sur les financements du Golf à 18 trous ? Je ne sais… C’est un peu comme un voilier qui choisirait la seule l’option où au bout du couloir à vent il y a le pot-au-noir. Et après on veut nous conseiller ici sur les placements financiers… Certaines personne n’ont tout simplement pas le sens le l’Histoire, ce fil d’Ariane dans les catacombes. Vous en êtes un bel exemple islamo-gauchiste, ce que Bat Ye’or appelle en termes fleuris un dhimmi, un soumis, un vain-cul d’avance, un défroqué qui propose son arrière-train vaseliné. Onn ne peut rienn contre
https://ripostelaique.com/italie-giorgia-meloni-une-anti-islam-bientot-presidente-du-conseil.html
On ne peut rien contre cet esprit de la Défaite, toujours étrange. C’est génétique, c’est dans l’ADN, c’est physique, on le sent à l’affaissement des chairs du visage. Il n’y a pas de caractère dans cette publication, juste des grandes gueules lettrées, qui enverront leurs gamins se faire tuer sur les barricades pour défendre leurs appartements haussmanniens. Moi je serai aux Glières, ça rime avec mon nom.