L’Italie pourrait avoir une majorité politique eurasiatique en septembre, par Eric Verhaeghe

L’Italie pourrait avoir une majorité politique eurasiatique en septembre, par Eric Verhaeghe


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En Italie, la crise politique a conduit le Président à accepter la démission de Mario Draghi et à dissoudre la Chambre. Des élections anticipées auront lieu au mois de septembre. Une coalition « pro-Poutine » pourrait prendre le pouvoir, ce qui changerait sensiblement la donne en Europe.

Hier, Mario Draghi a présenté sa démission au président de la République italienne, après que trois partis de sa coalition se sont abstenus lors d’un vote de confiance. Mécaniquement, Draghi n’a pas été mis en minorité : il aurait pu continuer à gouverner. Toutefois, l’abstention de ces trois partenaires l’a conduit à jouer le tout pour le tout en présentant sa démission au Président de la République Mattarella, qui l’a acceptée et a dissous la Chambre. De nouvelles élections législatives (anticipées d’un an) auront lieu en septembre.

Draghi continuera à servir les Européens cet été

Toutefois, Mario Draghi a annoncé qu’il continuerait à travailler cet été, notamment pour préparer l’Italie au grand emprunt « Next Generation » de l’Union Européenne. Il faut dire que le départ du grand argentier italien arrive au pire moment : la remontée des taux d’intérêt, décidée en urgence par la Banque Centrale Européenne (voir notre prochain article sur le sujet) pourrait se traduire par une crise financière majeure dans la péninsule… et dans l’ensemble de l’Europe.

La grande crainte des marchés est une redite de la crise grecque… mais dans de toutes autres proportions cette fois, qui pourraient bien avoir raison de l’euro.

Une coalition eurasiatique bientôt au pouvoir ?

Alors que, il y a quelques mois seulement, Macron avait parié sur une relation privilégiée avec l’Italie en signant le traité du Quirinal, il pourrait perdre définitivement un précieux allié et voir arriver, à Rome, une coalition de droite beaucoup plus proche de la Russie que des Etats-Unis.

En particulier, la victoire pourrait revenir au parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, qui pourrait s’allier à la Ligue de Salvini et au parti de Berlusconi. Cet attelage pourrait constituer un premier point de faiblesse dans la ligne anti-russe de Draghi, qui a annoncé faire campagne sur ce thème. Rien n’exclut donc qu’une coalition eurasiatique, c’est-à-dire en accord avec le projet poutinien d’un bloc continental ouvert de Lisbonne à Vladivostok, ne trouve un écho favorable de l’autre côté des Alpes…

Nous reviendrons plus longuement dans les jours à venir sur le débat politique italien. Les événements à venir risquent en effet de provoquer un important basculement de la zone euro qui aura un impact fort sur la totalité du continent.

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