Voici la douzième d'une série de leçons libertariennes par Nicolas Bonnal. Que nous nous définissions plutôt comme "conservateur", "Old Whig" (à la Edmund Burke) républicain (tel le Romain Cincinnatus au Vè siècle avant Jésus-Christ, représenté ci-dessus par Bénouville, en 1844, qui retournait à sa charrue sans s'attarder un jour de plus à Rome quand il avait sauvé la ville des dangers qui planaient sur elle ) ou libertarien, nous partageons un constat, qui est aussi une conviction, un état d'esprit: nous voulons préserver les libertés fondatrices de nos sociétés. La France, l'Angleterre, les Etats-Unis et d'autres nations témoignent de la même expérience: leurs libertés se trouvent à l'origine de leur histoire; et beaucoup de ceux qui prétendent agir au nom du progrès ont en fait une attitude profondément liberticide! En nous faisant relire, tout au long de l'été, Goethe, Joseph de Maistre, Nietzsche, Thoreau, Burke, Tocqueville etc... - aujourd'hui le cinéma américain portraitiste de la bêtise dominante - Nicolas Bonnal se propose de renforcer nos capacités à résister aux tyrannies contemporaines, l'occidentale et les autres
Après Muray, le duo Fruttero-Lucentini ou Cipolla, l’expert russe Martyanov a rappelé la stupidité stratégique accompagnant le déclin militaire américain. On sait l’effondrement de la maison Europe et de son personnel politique, culturel, spirituel et ecclésiastique (cf. Mgr Gaume : « nous avons perdu le don du baptême »), ou même économique maintenant (dettes, déficits, désindustrialisation en attendant la clochardisation sur ordre helvéto-américain). De ce point de vue nous vivons une grande époque : la chute intégrale de l’intelligence (trois à dix points de QI en moins dit-on) qui a accompagné la montée de l’intelligence (ou de l’inintelligence) artificielle. Leur réponse à une maladie pas très mortelle c’est la dictature technologique. Et la masse d’obtempérer. Les temps que nous vivons évoquent le bas-empire tel que défini par Ortega Y Gasset : « les hommes sont devenus bêtes – tontos ». Et à la rébellion de nos masses manipulées a succédé leur prostration TMT (technologique-médiatique-télévision, comme disent les crétins de la bourse).
« Le cinéma découvre le monde. La télévision le recouvre. » (Godard)
Le cinéma a peut-être décliné depuis John Ford ou Fritz Lang, mais il reste toujours ce qui dit la vérité vingt-quatre fois par seconde, surtout quand il est d’essence commerciale, certainement plus que la réalité organisée des news et des docus. C’est que la fiction, comme disait Mark Twain rend certainement plus compte de la réalité que le journalisme, qui n’a jamais été aussi totalitaire et incompétent qu’aujourd’hui (cf. Godard : « le cinéma découvre le monde ; la télé le recouvre »).
Le règne de l’Idiotie
Que nous apprend cette crise du virus, cet idéal de frugalité énergétique, cette montée du totalitarisme technologique et du camp de concentration planétaire ? Que nous sommes des idiots et des lâches dirigés par des tyrans mal élus et débiles, dont les solutions sont criminelles, suicidaires, inefficaces. Le dénominateur commun de tout cela c’est l’idiotie. La foule mondialiste veut du reset et du vaccin, de la prison et de la mort – ce que son élite appelle par exemple la transition énergétique. Elle veut aussi de l’esclavage volontaire, et cette soumission, on le sait depuis La Boétie et depuis l’Antiquité, accompagne l’idiotie. Au sens strict de mon dictionnaire de grec ancien, l’idiot est celui qui n’a pas de vie sociale, celui qui s’est marginalisé, confiné dans la cité – du fait de sa stupidité, mais pas seulement. Aujourd’hui nous sommes tous confinés, mais devant la télé – ou les écrans. Nous sommes réunis dans le séparé, disait Guy Debord. Cette idiotie sociale s’accompagne surtout chez nos élites aussi d’un délabrement intellectuel. Tout devenant théorie de complot, on ne saurait s’intéresser à rien, sous peine…
L’homme de décision qui nuit à tous ses « prochains » par stupidité
L’imbécillité des Schwab, Gates, Macron, ne saurait nous étonner. Le maître Cipolla professeur à Oxford a brillamment défini le stupide : c’est l’homme de décision qui nuit à tous ses prochains sans forcément en tirer parti. Certes certains peuvent être achetés par Soros (les politiciens, les juges) ou Bill Gates (les médecins, les journalistes), mais cela ferait trop de gens ; et ce qui caractérise le gouvernement Macron c’est le pullulement des imbéciles. Il est évident en France ce pullulement je dirais depuis l’ère Sarkozy et peut-être même l’époque de Chirac, qui mit ce même Sarkozy et notre sorcière Lagarde aux affaires (le gouvernement Juppé de 1995 était aussi un désastre obscur). Depuis cette époque (comme je regrette mon « grand initié » Mitterrand qui m’avait même répondu !) la France n’a fait que se déliter sur le plan intellectuel, moral, matériel, économique, libéral, bref sur tous les plans.
Bill Murray, Jim Jarmush, les frères Coen, Sophie Coppola….
J’en viens au cinéma : le cinéma a reflété cette montée de l’imbécillité et des idiots. Avant les idiots faisaient rire (Laurel et Hardy) ; aujourd’hui ils sont les héros. En Espagne on a eu Torrente, en France Dujardin avec Brice ou OSS 117. En Amérique on a eu les excellents Dumb et Dumber (jouer à l’handicapé physique ou mental pour ne pas travailler devient une industrie occidentale) et puis le mouvement s’est accéléré : on a eu les débiles bourrés de Las Vegas et Hong-Kong (la trilogie de « Hangover » de l’excellent et très lucide Todd Phillips), on a eu les wedding crashers, et toutes ces comédies grand public ont accompagné le cinéma d’auteur américain.
Cela fait quarante ans en effet que Jim Jarmusch décrit l’imbécillité américaine, cela a commencé avec « Stranger than paradise », puis cela s’est prolongé avec le grand acteur de cette prostration intellectuelle et morale, j’ai nommé Bill Murray, qui chassait jadis les démons à New York (« Ghostbusters »). Exaspéré par Trump et cette montée irrésistible, Jarmusch a filmé aussi les zombies dans un film éponyme qui montre les zombies le pif toujours dans leur smartphone ! Jarmusch a aussi été le cinéaste du délitement industriel américain (qui commence à Cleveland, la ville de Voyage au bout de l’enfer) et il semble que deux décisions aient contribué à cette montée de l’imbécillité de masse : la fin de l’étalon-or qui fit enfler les programmes sociaux et la désindustrialisation (les délocalisations). Je vais vous dire une chose : je ne parle qu’aux gens qui exercent un travail manuel utile, car les autres sont devenus cons comme la lune, fonctionnaires, bureaucrates, profs, etc. Le travailleur manuel est l’avenir de l’humanité, et il en reste fort peu. Vive le marteau et la faucille, comme dirait Georges Marchais.
À côté de Jarmusch on a les frères Coen, qui ont très bien filmé l’imbécillité des riches dans « Intolerable cruelty » par exemple. Mais leur record de la stupidité cruelle à tous les niveaux reste « Fargo » ; ici on est dans la vingt-cinquième heure de Gheorghiu, dont j’ai déjà parlé. Désolé pour tout le monde, il est trop tard pour le messie et ceux qui s’aspergent d’apocalypse feraient mieux d’étudier la notion de nécro-politique ou hystérésie. Quelque chose (un pays, la démocratie, les hommes), peut être mort et vivre encore. On verra ce que le futur nous réserve quand plus de la moitié des imbéciles seront vaccinés et persécuteront cruellement ceux qui ne le sont pas ; tout ça pour une maladie qui tue une personne sur trois mille…
Je vais citer d’autres noms ; la fille Coppola, qui ne cesse de surprendre et qui est un génie incompris alors qu’elle a magnifiquement montré le devenir idiot de la mondialisation. « Lost in translation » montre l’abrutissement du grand peuple japonais, avec cet incessant bombardement médiatique qui déclenche dans chaque pays un Hiroshima intellectuel. C’est la pluie noire dont a parlé Ridley Scott dans un grand film éponyme. Coppola aussi a montré l’abrutissement des jeunes par les réseaux sociaux dans « Bling Ring ». On cambriole des stars vues dans Facebook ou Instagram puis on se fait prendre en photo avec le butin avant d’être fait prisonniers par la police… Le film « Somewhere » montre la nullité de la vie d’une vedette à Los Angeles qui couche avec toutes les filles qui l’assaillent (et ne lui ont pas fait le coup de Me Too).
Les ancêtres de la bêtise
Même « Marie-Antoinette » montrait la crétinisation de la Cour versaillaise que Taine avait magnifiquement dénoncée dans le premier tome de ses « Origines de la France contemporaine » (voyez mon texte). Taine aussi a vu l’inquiétante montée (y compris chez Molière) du fonctionnaire et bourgeois qui depuis la république tyrannisent la France. Ils avancent avec un pouvoir fort et centralisé, explique-t-il, oubliant qu’ils fabriquent leurs idiots à la chaîne ensuite, via les médias, la médecine, les études (oh, ces femmes savantes contre qui se bat la grand-mère de notre ami Boutry…).
On terminera avec Alexander Payne cinéaste américain de confession orthodoxe dont les comédies décalées (« Sideways », « les Descendants », « Nebraska ») filment sans concession mais aussi sans lourdeur et sans méchanceté, ce dumbing, downs, cet effritement intellectuel des américains et de notre humanité. Et on ajoutera ceci : ces films ne sont pas des produits critiques d’avant-garde façon « Weekend » de Godard. Ce sont des films grand public qui reflètent un affaissement ontologique intégral, et dans lesquels le grand public s’est joyeusement reconnu.
La crétinisation a été mal évaluée : on a vu Céline, Cipolla, on rappellera le lumineux Guy Debord : « L’ineptie qui se fait respecter partout, il n’est plus permis d’en rire ; en tout cas il est devenu impossible de faire savoir qu’on en rit ». Debord ajoutait toujours dans ses Commentaires si extraordinaires : « Et plus assurément il a été presque partout estimé que les recherches géologiques d’un gisement pétrolier dans le sous-sol de la ville de Paris, qui ont été bruyamment menées à l’automne de 1986, n’avaient pas d’autre intention sérieuse que celle de mesurer le point qu’avait pu atteindre la capacité d’hébétude et de soumission des habitants ; en leur montrant une prétendue recherche si parfaitement démentielle sur le plan économique ».
Le reset et la lutte contre le virus relèvent de la même démence et de la même hébétude : rien de nouveau au royaume du sommeil.
Terminons par une brève allusion à « Idiocracy ». Les frères Coen ont déclaré qu’ils ne pensaient pas arriver en 15 ans à une situation qu’ils pensaient voir arriver dans 500 ans. Certes, certains se défoulèrent avec Trump mais à voir ce que Biden accomplit en ce moment avec ses woke, ses BLM, son pentagone et ses errances sinophobes on ne peut qu’admirer l’accélération de cette Fin de l’Histoire décidément pas comme les autres. Il est clair me confirmait Lucien Cerise que l’on va vers un effondrement plus que vers une dictature terrifiante. « Le destin du spectacle n’est pas de finir en despotisme éclairé ». Le spectacle, c’est la démocratie libérale avancée de Giscard qui vire au fascisme vieillard et inopérant, qui laisse le pouvoir entre les mains de Young leaders trentenaires au QI de linottes. Nous sommes arrivés au temps des cabris du général.
Sources principales :
https://www.dedefensa.org/article/ortega-y-gasset-et-la-montee-eschatologique-de-la-stupidite
La productivité de la main-d’œuvre américaine dans l’ensemble de l’économie s’est effondrée (https://www.bls.gov/news.release/prod2.t01.htm) de 2,5 % en glissement annuel par heure travaillée par travailleur dans l’industrie et les services. La baisse de la productivité du travail au deuxième trimestre 2002 a été la plus forte de l’histoire moderne des États-Unis depuis au moins 75 ans.
(…)
Les incitations à travailler dur, intensément et de manière intensive sont également en baisse. Alors qu’au début du XXe siècle, c’était un honneur, un privilège, de travailler comme ouvrier industriel, ce n’est plus le cas au XXIe siècle. La jeune génération est infantilisée, abrutie et dégradée en termes de motivation et de capacité de travail.
Spydell_finance
C’est un article bien mené, cohérent mais délirant. Passer de Molière à Schwab présente une contraction de l’Histoire qui ressemble à une activité démiurgique de l’auteur déconstruit, avec ou sans aide de Sandrine. ‘Le lumineux Debord’ n’est pas con mais la majorité des autres l’est. M. Nicolas Bonnal utilisez-vous des antibiotiques du XXème siècle quand vous avez une pneumonie ? En 2022 quelle est votre espérance théorique de vie biologique en Occident ? Quand avez-vous assimilé Dieu-Eucharistie pour la dernière fois ? Quel est votre horizon ? Pensez-vous que le QI moyen des asiatiques est le même que celui des africains du nord ou du sud ? Etudiez ou enseignez au collège et vous verrez le poids de « l’idiotie » que vous décrivez. Je vous perçois plus ‘nihiliste’ que ‘libertarien’ ou ‘conservateur de l’avenir’. ‘Qui libère la liberté humaine ?’ devrait bientôt devenir une de vos préoccupations majeures. Vous dites de manière idiote ou provocatrice : « Je ne parle qu’aux gens qui exercent un travail manuel utile ». Ces personnes humaines ne vont pas lire votre présent écrit, et c’est tant mieux pour ‘l’utile’. Un film solide est ‘The Truman show’ et sa conclusion basée sur l’amour et le don de soi.
Bonnal on aime ou pas le style mais bel et rare esprit de synthèse. Son côté nihiliste comme vous dites, il le tire justement de cette présence au monde.
Par votre conclusion est excequise !
« Je ne parle qu’aux gens qui exercent un travail manuel utile ». Ces personnes humaines ne vont pas lire votre présent écrit…. Pour quelle raison ? Suis je obligé de sortir ou de changer de métier Sir ?
Un film solide est ‘The Truman show’ et sa conclusion basée sur l’amour et le don de soi. Ou est la machine à café svp ?
Je ne savais pas que les socialistes traînaient sur le site. ! On a peur pour la gamelle on s’encanaille ?
Les 3 derniers paragraphes sonnent juste à mes oreilles: le drama c’est du cinoche. En écho à cette leçon no. 12 je signale cette semaine sur Netfix l’épisode 12 saison 6 de Better Call Saul, l’épilogue. Va et vient entre Nouveau Mexique, Floride, Nebraska pour le point final. Du grand art selon moi qui prouve que Hollywood conserve ce savoir faire d’écriture et tous les métiers de cette industrie qu’est la dramaturgie.
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