Effets secondaires du vaccin : pourquoi les affiches de Toulouse sont une bonne idée, par Eric Verhaeghe

Effets secondaires du vaccin : pourquoi les affiches de Toulouse sont une bonne idée, par Eric Verhaeghe


Partager cet article

Tout le monde a désormais entendu parler des affiches de Toulouse dénonçant les effets secondaires du vaccin. La vivacité de la réaction médiatique face à cette poignée d’affiches placardées par un annonceur indépendant montre bien que, lorsque les « narratifs » de la Résistance sortent du camp culturel dans lesquels les GAFAM les ont enfermés, avec l’aide du cartel de la presse subventionnée, ils peuvent avoir un véritable impact sur l’opinion publique. J’ai interviewé Olivier Soulier, vice-président de l’association qui a mené cette campagne, pour qu’il nous en dise plus.

Les affiches de Toulouse présentant factuellement les effets secondaires des vaccins ont fait grand bruit. Comme le rappelle Olivier Soulier dans cette interview, moins de 10 affiches ont été placardées à Toulouse… et l’association Réinfo Liberté peut se targuer d’avoir obtenu un écho très important pour une campagne aussi restreinte.

Sortir du ghetto

La vivacité des réactions suscitées par cette campagne est instructive. Au fil du temps, les techniques de contre-influence que nous avons déjà décrites cet été ont permis aux services dédiés à ces missions de basse police de cantonner la résistance à une sorte de ghetto dont elle ne sort guère. Cette stratégie, qui repose très largement sur l’action stigmatisante des medias subventionnés, et sur des techniques d’endiguement partagées avec les GAFAM, s’est révélée efficace.

L’achat d’espaces publicitaires de droit commun permet de sortir de ce ghetto. Il présente l’intérêt de s’adresser en tous en utilisant les codes officiels. Il constitue donc une intéressante montée en gamme dans le domaine de ce qu’on appelle la « social proof » ou « preuve sociale ».

C’en est fini, ici, des messages tonitruants déposés sur des pages militantes ou des canaux Telegram plus ou moins confidentiels, qui ne s’adressent qu’aux convaincus. On aborde ici des choses sérieuses : de l’affichage en dur sur des panneaux grand public, « à la manière » des grands ou des annonceurs professionnels.

Un financement important

Petit problème dans cette stratégie : le recours à la campagne papier et à l’affichage en mode « monde d’avant » coûte relativement cher. Alors qu’un post sur un réseau social est quasiment gratuit, surtout s’il est déposé par un bénévole, une affiche suppose des coûts non négligeables qui constituent une véritable barrière à l’entrée.

Autrement dit, la stratégie gouvernementale d’endiguement de la résistance au seul espace numérique « ghettoïsé » s’appuie sur des facteurs économiques objectifs. Il faut de l’argent pour sortir du ghetto, et sans un engagement financier clair des résistants, leur avenir est d’être confinés (dans tous les sens du terme) aux marches de l’empire.

Cette marginalisation est accrue par les règles qui s’appliquent aux annonceurs et les pressions qu’ils subissent. La RATP, par exemple, bannit ce genre d’affiches, comme beaucoup d’annonceurs en lien avec le pouvoir. Ces barrières à l’entrée du marché compliquent singulièrement l’exercice.

Apprendre à évaluer les campagnes de communication

En l’état, la simple intuition qu’on peut avoir est de penser beaucoup de bien de cette campagne d’affichage, et d’appeler à d’autres campagnes de ce type.

Reste une inconnue : quel est son impact positif exact ? il faudrait adopter les outils de mesures en vigueur dans la caste pour évaluer la rentabilité de l’investissement. Affirmer que cette campagne a eu un écho important est une chose, mesurer précisément cet écho est une autre chose. L’écho a-t-il été positif ? durable ?

Ces questions sont importantes parce que, progressivement, nous comprenons qu’une grande partie de la popularité (très relative) de Macron s’appuie sur l’existence d’un mouvement anti-vaccin où s’expriment parfois des avis excessifs, et peu enclins au combat politique. En particulier, on notera que certaines factions de la résistance font du refus du rapport de force politique un leit-motiv qui finit par poser question.

Je préconise modestement une mesure quantitative de l’impact des pratiques en cours, pour savoir quelles sont celles qui gênent le plus le pouvoir en place, et celles qu’ils préfèrent car elles servent, parfois secrètement, ses objectifs.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

Ce 16 décembre 2025 restera sans doute gravé dans les annales de l'histoire européenne non pas comme le jour où l'Union a sauvé l'Ukraine, mais comme le moment précis où elle a décidé de sacrifier ce qui lui restait de principes fondateurs — la liberté d'expression, la sécurité juridique, et la souveraineté nationale — sur l'autel d'une guerre qu'elle ne peut plus gagner, mais qu'elle s'interdit de perdre. La machine bruxelloise, cette formidable créatrice de normes devenue une machine à broyer


Rédaction

Rédaction

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Le Premier Ministre belge, Bart de Wever, a déclaré lors d'une conférence universitaire, que non seulement la Russie ne perdrait pas la guerre, mais qu'il n'était pas souhaitable qu'elle la perde. Une vraie provocation vis-à-vis de l'OTAN. Sarcasme. Réalité. Et pas un seul kopeck de subvention. Ah, Bruxelles! Ses gaufres, son Manneken Pis, et ses bureaucrates non élus qui jouent au Monopoly avec votre compte en banque. C'est la saison des fêtes, et comme cadeau, la Commission Européenne a déci


CDS

CDS

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

Ce 16 décembre 2025, alors que le Sénat vient de rendre sa copie budgétaire, une vérité crue émerge du brouillard législatif : le gouvernement va devoir extorquer 9 milliards d'euros supplémentaires aux contribuables français (vous !) avant la Saint-Sylvestre. Pourquoi? Comment? Voici l'autopsie d'un mensonge d'État et d'une faillite annoncée. Tout commence, comme souvent, par une soumission. Vous vous demandiez si l'engagement d'un déficit à 5 % pour 2026 était réel? Il est bien pire que ce


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Et si, comme le dit désormais tout haut le FMI, le maillon faible du système financier était devenu… le marché des changes ? Vous savez, ce discret marché mondial où s’échangent pourtant chaque jour près de 10 000 Mds $ de devises et de produits dérivés sur devises, à l’instar du barbare swap cambiste, cet instrument qui permet notamment aux multinationales, ou aux plus petits exportateurs, de gérer le risque que la volatilité des changes fait courir à leur trésorerie placée en diverses monnaie


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT