Emmanuel Macron avait préparé une belle copie de Sciences Po pour l'Assemblée Générale des Nations-Unies. Le problème, c'est qu'il était rue Saint Guillaume à l'apogée du triomphalisme occidental dans les années d'après-guerre froide; c'est que ce type de discours n'intéresse plus le monde.
En se rendant aux Nations Unies, en début de semaine, son discours, qui était présenté dans nos médias comme un élément majeur, voire refondateur de notre civilisation occidentale, a fait un « flop »
C’était prévisible pour qui s’intéresse à la marche du monde et est capable de discerner dans la multitude des messages qui lui sont adressés ce qui relève de l’information réelle et ce qui n’est,
comme on dit dans le milieu, qu’un « plan com’ ».
Deux chiffres suffisent pour poser le problème de fond auquel est confrontée la population de la planète aujourd’hui : en 1970, l’Occident représentait 25% de la population mondiale et réalisait 90% du PIB. En 2022, l’Occident ne représente plus que 12,5% et sa part de PIB a chuté de 50%, passant de 90 à 45%.
Un projet longtemps irréalisable
L’idée d’un « ordre mondial » (sous-entendu dominé par l’Occident), est très ancienne. Cependant, si l’idée existait et nul n’a de doute à ce sujet, les moyens de le mettre en œuvre faisaient défaut.
Dès la fin du 19ème siècle, un groupe de jeunes anglais, s’appuyant sur l ‘hégémonie maritime de la flotte britannique, pensaient pouvoir asseoir la suprématie britannique grâce à elle, devenue instrument de conquête, et en imposant la monnaie britannique aux peuples ainsi conquis ou déjà colonisés. Leur échec partiel devant la Chine a conduit ces jeunes Lords, dont beaucoup faisaient partie du Gouvernement de sa Majesté au début du 20ème siècle, a utiliser la puissance montante industrielle et financière américaine. Pratiquement toute l’histoire du 20ème siècle s’est écrite sur ce
projet hégémonique. Avec le recul, comment ne pas voir dans les accords de Bretton Woods qui consacraient le coté international du dollar en le substituant à la livre, la continuité de l’action entreprise par ces jeunes Anglais ?
L’ordre mondial actuel, auquel Emmanuel Macron fait référence, ne tient que sur le dollar et la puissance militaire américaine, à condition que le dollar garde son monopole en tant que monnaie internationale. Et cela, Emmanuel Macron le sait parfaitement, mais, à l’évidence, il ne peut le dire sans dévoiler à la face du monde toute la partie cachée de la machinerie mondialiste.
Le piège de l’utilisation détournée de la démocratie
Il entame son propos en disant que nous assistons
« à un retour à l’âge des impérialismes et des colonies. Cette guerre, lancée par la Russie, bafoue les principes au cœur de notre organisation. Elle a délibérément violé la Charte des Nations-Unies et le principe d’égalité souveraine des Etats ».
Cette phrase appelle quelques commentaires :
Tout d’abord, Emmanuel Macron voudrait faire croire que la Russie a brutalement décidé, comme s’il s’agissait d’une lubie de Vladimir Poutine qui, se sentant désœuvré, aurait ainsi trouvé à s’occuper. Il convient de rappeler le contexte. Sans remonter en 1991 et l’engagement de l’OTAN à limiter à l’Elbe son expansion vers l’Est, les accords de Minsk ont bien été signés par la la France en 2014. Emmanuel Macron est président de la République depuis plus de cinq ans. Pourquoi ces accords n’ont-ils jamais été appliqués ? Pourquoi n’a-t-il jamais, ne serait-ce qu’essayer, tenter de les rappeler ? C’eut été la moindre des choses.
Ensuite, pourquoi oublier volontairement tout ce qui a précédé le 24 février 2022, a commencer par une réunion de l’OTAN à Kiev en 2019 ?
Enfin, pourquoi passer en « pertes et profits » les 13000 victimes des pays séparatistes, dont il a lui-même rappelé l’existence en disant qu’ils n’avaient pas à intervenir dans des accords dans lesquels ils étaient pourtant partie prenante…
Quant au principe « d’égalité souveraine des États », si tant est qu’il eut un sens, il ne figure pas dans la charte puisqu’on ne fait références qu’aux nations.
Ensuite, il se livre à une charge en règle contre la Russie :
« Et quand j’entends la Russie se dire prête à des coopérations nouvelles, à un ordre international nouveau sans hégémonie, la belle affaire, mais sur quel principe ? L’invasion du voisin, le non-respect de celui qui ne me plaît pas, quel est cet ordre ? Qui est hégémonique aujourd’hui, si ce n’est la Russie ? »
La mémoire de notre président semble très sélective, car le nombre de pays envahis, souvent sous couvert de l’OTAN, par les États-Unis et sans l’aval de l’ONU, souvent sous des prétextes beaucoup moins bien établis, ne semblent guère l’émouvoir. En se conduisant ainsi, il rompt manifestement avec la vision « gaullienne » de cette puissance d’équilibre que devait rester la France pour que sa voix soit entendue dans le monde. Il prend ouvertement parti contre la Russie pour rejoindre le camp de ceux qui veulent, dans la réalité, la détruire.
Seulement voilà, le monde a changé, les peuples ont évolué et ce monde sous hégémonie occidentale ne leur convient plus. S’abriter aujourd’hui derrière des principes, certes magnifiques, mais qui sont restés lettre morte depuis des décennies ne convainc plus personne, hormis l’Occident qui y trouve un intérêt évident.
Il faut dès maintenant se faire une raison. Le gouvernement mondial, qui était le stade ultime de la pensée mondialiste ne verra pas le jour, pour une raison qui relève de l’ arithmétique. Si le principe démocratique doit s’appliquer, c’est bien là qu’il a toute sa place.
On peut comprendre le désarroi d’Emmanuel Macron, et il n’est pas le seul dans cet état.
La démondialisation est en marche
Et c’est Klaus Schwab, un des « mentors » présumé d’Emmanuel Macron, qui l’écrit :
« Dans les années à venir, il semble inévitable qu’une certaine dé-mondialisation se produise, stimulée par la montée du nationalisme et une plus grande fragmentation internationale. Il est inutile de tenter de rétablir le statu-quo ex ante (l’hyper-mondialisation a perdu tout son capital politique et social, et il est devenu politiquement impossible de plaider en sa faveur). Covid 19, la grande réinitialisation page 127) »
On ne peut que souscrire à ce réalisme. Et cette nouvelle distribution planétaire ne fait que suivre l’ordre logique des choses. L’Occident, et en particulier l’Angleterre et les États-Unis ont pu imposer leur tempos successifs grâce à leur prééminence industrielle, militaire et surtout financière.
Les pays émergents ont fini par émerger et réclament à leur tour, non pas la domination mondiale, mais leur souveraineté en tant que nations. Et c’est là que se situe le véritable fossé entre ces deux ordres mondiaux. Le mondialisme implique la disparition des nations, alors que le souverainisme n’existe qu’au-travers d’elles.
Après la carotte, le bâton
La suite du discours témoigne de ce désarroi. Il jette la pierre à tous les pays non-alignés simplement par qu’ils ne partagent pas sa vision. Faisant cela, qu’espère-t-il ? Leur faire peur ? De quoi peut-il les menacer, tous ces peuples aujourd’hui désabusés qui ont vraiment cru que l’Occident allait les amener au niveau de vie qu’ils souhaitaient, sans devoir pour autant renoncer à leurs propres règles de vie ?
Ils ont compris aujourd’hui qu’ils s’étaient surtout endettés jusqu’à devenir insolvables et que, souvent, leurs populations même étaient chassées de leur propre pays par la misère et la famine.
Bien-sûr, la liberté et la démocratie supposent des sacrifices, mais lorsque cette même démocratie sert essentiellement à fabriquer des élites intouchables, vaut-elle la chandelle ?
Aujourd’hui, un autre ordre mondial semble émerger, et avec lui un autre système économique. Ils se sentent plus proches des autres nations de leur continent que de celles qui sont à leurs antipodes.
Cela n’a rien d’anormal, et pourquoi et au nom de quoi s’y opposerait-on ?
Ils ont également compris que tous les problèmes d’ordre mondial était surtout des prétextes pour empêcher leur développement en inventant des concepts- tel que celui de la décroissance- qui font qu’ils ne participeront jamais au réel partage des richesses auquel ils aspiraient depuis si longtemps.
Ils avaient cru, pour certains, que la décolonisation de l’après-guerre avait imposée par les Etats-Unis pour des raisons humanitaires qui allaient leur donner la liberté, la dignité et la prospérité, alors qu’ils n’ont, dans la réalité, que quitté une soumission pour une autre. Celle-ci s’exerçant toujours par le contrôle monétaire. Ils ont donc toutes les raisons d’être tentés par ce nouvel ordre économique et cela se traduit par l’intérêt grandissant qu’ils portent à toutes ces réunions internationales que les médias occidentaux « mainstream » s’ingénient à passer sous silence.
Voila pourquoi le parterre des auditeurs d’Emmanuel Macron au siège des Nations Unies était si…parsemé.
Nos démocraties occidentales sont en fait dominées et dirigées par une aristocratie intrinsèquement malhonnête qui s’est donnè les moyens de court-circuiter toutes les vélléités et tentatives de lui échapper, ce qui la rend parfaitement illégitime. La nébulosité et le verrouillage du système sont tels qu’on ne saurait se réjouir du résultat des élections italiennes, habitués que nous sommes à être régulièrement dupés.
Je pense que, quoiqu’il arrive, le temps du mensonge, de la corruption et du vol au niveau des gouvernements est arrivé à sa fin tant on en a abusé. Les peuples découvrent peu à peu l’immensité du cynisme dans lequel ils ont été plongés.
Oui c’est bien tourné pour décrire la réalité actuelle, elle est aussi une réalité adamique qui traverse l’histoire.
Le fascisme gris mourra de sa belle mort avec les boomers. Les pressions extérieures sont toujours de nature esclavagiste. Je serais aux Usa, supposés en paix intérieure, je sourirais de voir les nations européennes aplaties, avachies, prisonnières de leurs errements. Demain on dira : “la construction idéologique européenne supranationale a été la ruine pour tous” et non plus ‘l’Europe c’est la paix et le massacre des hommes-embryons sans voix électorale’. Regardez les invasions subies : western, le jour le plus long, France algérienne. Vue de Moscou, l’aliénation française est vraiment ce qu’il faut éviter. Moscou ne veut pas être sous la botte des larves otanisées. Poutine nous ouvre les yeux et dévoile les URSSula et autres fascistes antidémocratiques à la mode BHL qui nous ont kidnappés.
NOUS allons vraiment vers un ” fin de règne ” de la caste satanique : n’ayons pas peur de dénoncer cette caste qui ne vise qu’à nous assassiner à 90% de l’humanité ! REVEILLONS-NOUS il en est grand temps avant le CHAOS final !!!
Tant mieux si la caste occidentale ne fait plus recette à l’onu. Encore un instrument de domination américaine rendu obsolète. C’est de l’extérieur du monde occidental que viendra leur chute. Du dedans aussi si l’on veut avec les guignols petits bourgeois socialo donneurs de leçons.
L’article de Jean G. est intéressant car il explique clairement les rouages bien ficelés par le monde anglo-saxon protestant.
Jean dit : « les peuples ont évolué et ce monde sous hégémonie occidentale ne leur convient plus.» Je serais tenté de dire : ces peuples païens ne comprennent pas l’anthropologie woke, lgbt, etc… et ils ne veulent pas de ce purin du ‘Collectif occidental décadent’ pour leurs peuples. Ils refusent ce changement fou né en Occident ‘protestant’ depuis 1973 ou 1975. Ce n’est pas uniquement le dollar qui est remis en cause mais les monstruosités qui se cachent sous ‘In god we trust’. Croyez-vous qu’un coréen ou un vietnamien ou un russe puisse comprendre que l’on puisse baiser avec sa maman-prof en toute légalité ou même simple humanité ? C’est la nouvelle anthropologie occidentale qui est répulsive pour les personnes humaines matures.
Jean dit : « réclame leur souveraineté en tant que nations. » Oui peut-être mais surtout : le peuple veut des jeux, une voiture, du chauffage, des rayons de nourriture bien achalandés, un sac LVMH, une école, un droit positif juste, une absence de corruption, un refus du statut d’esclave et éventuellement une souveraineté nationale. Or ‘l’Occident collectif’ veut imposer aux peuples non otanisés le deshumanisme nihiliste. Cela les révulse et ils ne s’alignent pas sur cette culture de mort de l’homme debout. Ils ne veulent pas l’animalisation des personnes en individus, ils veulent le Christ comme on cherche à tâtons la lumière dans une caverne sombre. La dédollarisation du monde en 2022 est un phénomène de puissance religieuse en marche. C’est la fin du lumineux ‘Monde contemporain’, période ouverte en ‘1789’ ou ‘1815’ ou ? en fonction des romans historiques nationaux.
Extraordinaire discours de Meloni – citant Chesterton – contre la dictature des marchés financiers et l’interdiction programmée de notre humanité (liens).
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/09/26/question-a-mille-milliards-etes-vous-climato-sceptique-ou-climato-genocidaire/
Bravo Chesterton ???? Depuis toujours cité par Éric Zemmour aussi comme un visionnaire.
Le démocratie russe on en parle ???
Autant pour les référendums bidons que interne à Russie…
Sinon un discours de Poutine vous le citez en intégralité sans annotation.
Deux poids deux mesures de votre part…
Soyons réalistes. Peut-on encore parler de démocratie dans notre pays aprés le référendum de 2005?
Voila 8 mois que nous sommes cobelligérants en Ukraine. Où et quand le peuple français a-t-il été consulté, ne serait-ce que pour en connaître la raison?
Les commissaires européens sont-ils élus démocratiquement?
Non mais en 2005 la question n’a jamais été “voulez-vous sortir de l’Europe ? ”
Tu parles de réaliste il faut déjà apprendre à lire.
La question de 2005 était “Approuvez-vous le projet de constitution européenne ? ”
La réponse a été non.
Résultat => On n’a pas de constitution européen !
La Russie livre des armes et des mercenaires à séparatistes depuis 2014 en violation de l’article 10 des Accords de Minsk.
Donc la notion cobelligérant qu’ils balaye déjà devant leur porte…
Surtout que officiellement la Russie n’a déclarer aucun guerre, donc cobelligérant de quoi ?
Le peuple français a élu des responsables pour prendre des décisions.
Le parlement à validé cela.
De plus dans les sondages les français approuvent.
En matière militaire il faut une réponse rapide, pas un référendum fixer au mieux à l’année prochaine…
Les responsables européens sont tous élu.
Soit directement aux élections européennes.
Soit indirectement par vote du parlement.
Mais tous les cas c’est démocratique.
“Résultat => On n’a pas de constitution européen !”
Argument non recevable car le Traité de Lisbonne nous a été imposé aprés modification de la Constitution.
“En matière militaire il faut une réponse rapide, pas un référendum fixer au mieux à l’année prochaine…”
Relisez la Constitution sur l’information à donner au Parlement en cas de déclaration de guerre
“Les responsables européens sont tous élu”
Vous êtes sérieux?
Ces bureaucrates comme McRon accumulent les couches de droit et de règlementation sans jamais revenir aux sources du droit des peuples: le droit à l’autodétermination. Le droit des personnes évolue dans le même sens avec l’élimination progressive du droit des personne à disposer d’elles mêmes et de leurs biens, avec la collectivisation du droit civil.
Vivement que la Russie passe à l’auto détermination des peuples.. avec le nombre de minorités sur ce vaste territoire, on aura plein de nouveaux Etats indépendants… Pour paraphraser qui vous savez (ou pas!), j’aime tellement la Russie que je me réjouirais qu’il y en ait plusieurs … bon de toute façon, la Russie orientale sera colonisée par la Chine dans la décennie qui vient… C’est M. Douguine qui va être content… il verra (ou pas) sa théorie à l’envers.