La réforme des retraites est une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, qui devrait se concrétiser au printemps prochain, après une opération de propagande pompeusement baptisée "concertation", selon une formule désormais consacrée. Comparée au projet de réforme du précédent quinquennat, la réforme de 2023 devrait être minimaliste et ne pas remettre en cause les privilèges des entreprises publiques (et encore moins les privilèges des fonctionnaires). Pour cette raison, elle a une chance objective de passer. Contre mauvaise fortune, faites bon coeur en exploitant cette réforme pour réaliser la sécession sociale qui appauvrira le régime général de sécurité sociale et le mènera à la faillite.
Malgré la méthode vaseuse des communicants macronistes, qui s’imaginent sortis de la cuisse de Jupiter, on commence à connaître les contours de la réforme des retraites que le gouvernement concocte. Selon toute vraisemblance, l’âge de départ à la retraite sera retardé pour les salariés du privé, et la durée de cotisations sera peut-être allongée.
On est loin, ici, de l’ambition réformatrice de la réforme portée lors du précédent quinquennat, où il était question d’unifier tous les régimes, même si le Conseil d’Etat avait débusqué les faux-semblants du texte adopté mais jamais promulgué. Comme disent les experts, Macron en a rabattu sur la réforme systémique, et se contente désormais d’une réforme paramétrique qui modérera la dépense sans toucher à l’essentiel.
Une réforme injuste
Autrement dit, ce sont les salariés relevant du régime général qui supporteront l’effort de la réforme, et ce point seul démontre l’injustice d’un système de sécurité sociale parcellaire à bout de souffle. Les fonctionnaires continueront à bénéficier d’une retraite calculée sur le salaire des six derniers mois, et les bénéficiaires des régimes spéciaux seront épargnés par la mesure. Seuls les nouveaux entrants verront les règles de calcul changer.
Dans ces conditions, on peut comprendre la réaction négative des salariés qui feront seuls les frais de la réforme.
Certaines mesures seront favorables
Toutefois, pour « acheter » la tranquillité publique, le gouvernement devrait prendre quelques mesures tout à fait favorables aux catégories les plus « sensibles » de la population, qui sont en réalité une évolution déguisée vers la transformation des retraites en un revenu universel.
Concernant les mesures d’âge, les salariés avec une carrière longue ou un métier pénible seront soumis à des règles dérogatoires.
Surtout, la retraite minimale devrait être portée à 1.100€ (pour une carrière complète) pour marquer un écart plus important avec le minimum vieillesse (devenu l’allocation de solidarité avec les personnes âgées), versé à ceux qui n’ont pas cotisé, dont le montant est de 950€ mensuels.
Autrement dit, entre quelqu’un qui n’a jamais cotisé et quelqu’un qui a cotisé toute sa vie au minimum, la différence mensuelle devrait atteindre 150€. Voilà qui souligne une fois de plus l’inutilité du travail en France, et l’intérêt qu’il y a à ne pas suivre le modèle dominant que la caste impose pour le traire comme une vache à lait.
Vive la sécession sociale
Cette réforme profondément inégalitaire devrait être combattue par tout ce que la France compte d’adeptes de la solidarité. L’objectif de tous ces bien-pensants est évidemment de préserver le caractère encore plus inégalitaire du système actuel en faisant mine démagogiquement de défendre les salariés du privé. On connaît la chanson : invoquer l’égalité et l’intérêt des travailleurs est l’arme préférée de tous ceux qui militent pour l’inégalité et combattent le travail et ceux qui le pratiquent.
Le bon sens recommande ici de n’adhérer à aucun camp, mais de faire preuve de réalisme. La réforme de Macron n’est en fait ni meilleure ni pire que les idées de la CGT ou de la CFDT. Simplement, comme elle risque de survenir, mieux vaut s’y préparer et s’en servir au mieux.
Notre recommandation est de tirer le maximum de bénéfices du système en lui accordant le moins de ressources possibles. Autrement dit, le calcul économique le plus rentable consiste à cotiser le moins possibles pour dégager des ressources permettant de se constituer une retraite individuelle par ailleurs.
C’est la meilleure façon d’accélérer la faillite d’un système injuste que la bureaucratie empêche de réformer parce qu’elle en est la plus grande bénéficiaire.
L’arnaque du calcul des retraites
Sur le fond, il y a une mécanique simple à retenir pour illustrer l’injustice du système actuel. Lorsqu’un fonctionnaire part à la retraite, celle-ci équivaut à 75% de son dernier salaire. Lorsqu’un salarié du privé part à la retraite (à taux plein), sa retraite équivaut à la moitié du salaire moyen calculé à partir de ses 25 meilleures années.
On voit tout de suite l’effort qu’un salarié du privé doit fournir pour obtenir 100€ de retraite de plus. Dans la pratique, il doit obtenir une augmentation de 200€ mensuels.
Quand on connaît l’échelle des salaires en France, on mesure la difficulté de l’exercice.
On ne le dira jamais assez, mais la retraite du régime général de la sécurité sociale est l’institutionnalisation de l’inégalité propre à la société française. Comme cette inégalité est un choix imposé par les syndicats de la fonction publique, qui sont majoritaires dans les grandes centrales syndicales, le seul échappatoire dont vous disposez est de minimiser vos cotisations le plus possible pour ne plus entretenir un système destructeur, en choisissant la voie qui vous permet de dégager une trésorerie suffisante pour constituer votre propre retraite.
Le travail indépendant, ça paie
Pour parvenir à cette stratégie, vous disposez de deux choix possibles.
Le premier est de passer un concours de la fonction publique pour bénéficier du système très avantageux qui s’applique aux fonctionnaires. Simplement, il faut endosser une mentalité et une ambiance pourrie pendant toute sa carrière, avec une politisation extrême des services et un management sclérosé qui a peur de son petit doigt et promeut systématiquement les cire-pompes sans relief.
Le second choix est de devenir travailleur indépendant et de développer votre stratégie personnelle pour constituer un patrimoine en sautant de branche en branche à la recherche de la meilleure solution. C’est plus risqué, c’est, à de nombreux égards, moins confortable, mais, dans la durée, c’est beaucoup plus productif.
Toutefois, cela suppose que vous développiez une véritable stratégie patrimoniale, sur laquelle j’ai décidé de consacrer des articles réguliers. Aujourd’hui, j’ai par exemple évoqué le Plan d’Epargne Retraite individuel. Comme je ne suis financé par aucune banque sur ce produit, j’ai pu vous mettre en garde contre les tromperies qui vous guettent dans ce genre d’opération.
Rendez-vous tout au long de cet hiver, donc, pour vous montrer la voie de la sécession sociale.
La masse choisira la voix de la ponction publique (jusqu’à écroulement s’il a lieu) : la flemme est l’avenir de l’homme. Relire Le Bon et Faguet.
Satanisme et débâcle au G20 en attendant : Zelinski persiste apocalyptique ; élections truquées aux USA comme au Brésil ; Schwab et Gates présents pour imposer passes et Reset, Xi reprend Trudeau ; Macron se prend pour un modèle.
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/11/17/satanisme-et-debacle-occidentale-tous-azimuts-avec-un-g20-de-cauchemar-zelinski-persiste-dans-son-projet-apocalyptique-il-obtiendra-gain-de-cause-elections-truquees-aux-usa-comme-au-bresil-lula/
TNS (travailleur non salarié aka indépendant) ? Je me marre !!!!! Des années de cotisations totalement opaques à la CIPAV qui ne sait même pas vous expliquer leur calculs (et qui a eu 3 rapports de la cours des comptes extrêmement défavorables mais rien ne change) pour pas grand-chose. Je n’ose vous donner les chiffres des simulations que j’ai pu faire…
Et pour le reste, des taux de prélèvements ahurissants (Urssaf and co).
J’y suis, je confirme et cela ne fait qu’augmenter
…
Notre caisse de retraite excédentaire a été absorbée par l’URSSAF il y a quelques années
Le combat a déjà été perdu depuis longtemps à ce sujet
Il faut vraiment vivre en-dessous de ces moyens pour se constituer soi-même sa retraite et espérer que l’Etat glouton n’ait pas l’idée à la fin de mettre la main dans le pot de miel individuel
Si j’avais le courage je partirais mais tout remettre en cause ce qui a été bâti c’est dur au niveau pro, familial et social
Je regarde quand même et continue d’étudier la question mais même choisir une destination depuis le Covid est difficile
La retraite par répartition est l’héritage du petainisme que De Gaulle à négocié avec le parti communiste. Héritage fondé sur un hold up et un génocide pour le financer.
Certes, mais les revenus d’un fonctionnaire sont constitués de 2 parties : un revenu indiciaire et des primes. Et le montant d’une retraite n’est calculé que sur le revenu indiciaire. Et plus on monte dans la hiérarchie, plus la part de primes augmente en proportion. Il n’est pas si facile que cela de comparer les montants des retraites d’un fonctionnaire et d’un salarié du privé.
Les fonctionnaires ne cotisent pas pour leur retraite. Ce sont les salariés du privé qui le font. Ils paient donc pour deux retraites.
Ce sont aussi les salariés du privé qui remboursent les crédits des fonctionnaires.
Les fonctionnaires cotisent aussi pour leur retraite, sauf sur les primes qui ne sont pas prises en compte pour la retraite.
Le niveau de cotisation n’est pas le même
Ce ne sont pas les salariés du privé qui cotisent pour les retraites des fonctionnaires.
La cotisation retraite payée par les fonctionnaires est dérisoire, et insuffisante pour assurer le paiement des pensions des fonctionnaires retraités. C’est l’état qui chaque année abonde le montant autant que nécessaire.
Donc au final c’est le contribuable qui paye. Mais de toute façon c’est normal puisque le contribuable est en quelque sorte l’employeur du fonctionnaire…
Que se passe-t-il si un salarié du privé ou un indépendant qui a cotisé toute sa carrière réussit à obtenir un poste dans la fonction publique pendant 12 mois dans sa fin de carrière ? Il a cotisé toute sa vie, cependant dans le public les 6 derniers mois sont pris en compte, cela donnerait quoi ?
Pour un emploi de 12 mois, il aura vraisemblablement travaillé sous statut de contractuel. Il n’aura pas été titularisé et se verra appliquer le régime général de la sécurité sociale.
Pour être titularisé, il faut soit réussir un concours (dont les limites d’âge sont assez basses puisque c’est une population jeune qui est visée), soit avoir travaillé en tant que contractuel un certain nombre d’années – je dirai de mémoire entre 3 et 6 ans – et être coopté par une commission.
Sinon, le fonctionnaire ayant cotisé une partie de sa carrière au régime général et une autre partie au régime des fonctionnaires, voit ses deux pensions liquidées séparément et il touche deux pensions de retraite, toutes les deux de niveau modeste puisqu’il n’a pas effectué de carrière complète…
Mince pas moyen de truander le système
Il ne reste plus qu’à viser un petit mandat d’élus pour avoir une retraite malgré une carrière courte
Je serais capable de faire des choses mieux pour les français en plus que ceux en place ; tout le monde est gagnant
Ne surestimons pas l’exécutant Macron, il ne fait qu’obéir aux recommandations annuelles de la commission européenne qui nous l’ordonne à travers les G.O.P.E.
Même chose pour les délocalisations, privatisations et autres transferts de richesse du public au privé.
Je ne peux pas vous laisser écrire « Simplement, il faut endosser une mentalité et une ambiance pourrie pendant toute sa carrière, avec une politisation extrême des services et un management sclérosé qui a peur de son petit doigt et promeut systématiquement les cire-pompes sans relief. « , sans sursauter.
J’ai fait les deux tiers de ma carrière professionnelle, entre 1977 et 2005 , dans les services des PTT puis de France Télécom. Jamais, je n’ai vécu la description apocalyptique que vous décrivez. Bien au contraire. Quasi totale liberté d’action , confiance de la hiérarchie. A aucun moment je n’ai eu l’occasion de m’ennuyer. Et je ne pense pas être le seul dans ce cas.
Je reconnais que les Télécoms étaient probablement un monde à part dans la « fonction publique ».