« Pour l’Ukraine », les plus pauvres paieront plus, par Modeste Schwartz

Découvrant tous les jours l’eau tiède, l'INSEE (*) constatait lundi que (ô surprise !), quand les prix montent, les gens s’appauvrissent : le « revenu disponible moyen » des ménages serait en 2022 inférieur de 720€ à ce qu’il aurait été sans les hausses de prix.

Rien d’étonnant à cela, étant donné que, en l’absence de croissance, les citoyens pénalisés en tant que consommateurs par l’euro-malthusianisme camouflé en croisade russophobe ne sont pas en mesure de « se refaire » en tant que producteurs : ils ne vont pas (comme dans un vrai scénario d’inflation) extorquer des hausses de salaires à des entreprises déjà au bord de la faillite. Parler « d’inflation » n’a donc aucun sens : la pénurie organisée dans et par l’Eurogoulag n’est pas un phénomène inflationniste.
-720€ par foyer « pour l’Ukraine » (ou pour le Green Deal ?)
En dépit de l’interventionnisme fiscal du gouvernement (bouclier tarifaire etc.), on remarque au passage que – toujours d’après l’INSEE – les ménages les plus pauvres s’appauvrissent davantage (-1.6%) que les ménages les plus riches (-1.2%). Vieille malédiction du socialisme : une plus juste répartition de la misère constitue sa seule promesse crédible, mais, la plupart du temps, il ne la tient même pas. La révolution « verte et inclusive » de Klaus Schwab s’annonce donc, tout au plus, « verte ». Inutilement verte, bien entendu, puisque (comme celle de son prédécesseur Trotski) elle ne sera jamais mondiale, restant confinée à une Europe qui représente, grosso modo, 20% de l’économie mondiale : même en acceptant le récit climatique tel qu’on nous le sert, saborder 20% pendant que les 80% restants poursuivent un développement allègrement carboné – c’est pas comme ça qu’on « sauvera la planète ». Quant à l’Ukraine, à défaut de la sauver, les plus pauvres des Français pourraient bien, à force de solidarité forcée, finir au moins par lui ressembler.
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