Il n’est pas impossible de penser que la surmédiatisation de l’Islam dans la politique, la presse et même une partie de la culture française actuelle sert avant tout à dévier l’attention de problèmes encore plus délicats, comme l’invasion migratoire (qui n’est pas uniquement musulmane), la désindustrialisation, la disparition des libertés publiques – en un mot : le Great Reset. C’est, en tout état de cause, l’opinion du modeste soussigné.
On pourrait donc à la rigueur souscrire aux propos du recteur de la Grande Mosquée de Paris, quand ce dernier, comme nous l’apprend le JDD, reproche à Michel Houellebecq « la recherche d’un bouc émissaire musulman ». En revanche, lorsqu’il en déduit qu’il faut poursuivre Houellebecq en justice pour ses propos tenus dans les colonnes de Front Populaire, quand Chems-Eddine Hafiz affirme que le « message » de l’écrivain n’est « pas au-dessus des lois », il ne fait que souscrire à l’idéologie liberticide de la Macronie.
” Ceux qui ont fait du tort à eux-mêmes, les Anges enlèveront leurs âmes en disant : Où en étiez-vous ? » [Coran, 4/97]
Pour les hommes de Davos, l’Islam, détestable en tant qu’il codifie les usages d’une société patriarcale, est adorable dans la mesure où sa présence criante en terre chrétienne permet de diviser et d’humilier les fameux « Gaulois réfractaires ». Car si le message d’un écrivain (qui n’a calomnié ni menacé aucun particulier) « n’est pas au-dessus des lois », c’est donc que les tribunaux doivent devenir la courroie de transmission des décrets d’un Ministère de la vérité – glissade orwellienne des institutions françaises entamée dès les premières lois mémorielles des années 1980.
Et glissade dont les musulmans sincères vivant sous juridiction française feront tôt ou tard aussi les frais. On a donc bien du mal à s’empêcher de se poser la question : le recteur de la Grande Mosquée est-il un musulman sincère ? Si oui, comprend-il la portée de ses actes ? En d’autres termes : Chems-Eddine Hafiz est-il un complice de la Macronie, ou juste son idiot utile ?
De quelle loi s’agit-il? La charia ou la loi des droits de l’homme? Cette dernière n’impose aucune restriction à la liberté d’expression pourvu qu’elle repose sur une base factuelle suffisante. Toute ingérence publique doit justifier de sa nécessité démocratique. Le complotisme macroniste apparait ainsi bien appairé à la morale des mollahs, tous deux dépedants d’un ministère.