La libéralisation du marché de l’électricité est une vieille aberration idéologique, imposée par le fanatisme (tout à fait intéressé, et nourri par Mc Kinsey et compagnie) d’une caste qui y a vu une bonne façon de s’enrichir sur le dos de la bête. Lorsque cette libéralisation fut décidée, tout le monde savait qu’elle ne profiterait pas aux consommateurs et qu’elle conduirait à une augmentation rapide des prix. Mais ainsi va l’Europe, création des Lumières selon le discours de la Sorbonne prononcé par Emmanuel Macron : le profit au détriment de l’intérêt général ne s’embarrasse pas de détail pour se faire passer pour une vérité d’airain. Nous qui sommes libertariens, nous ne pouvons que nous insurger contre ce simulacre de “marché” qui n’est rien d’autre que du capitalisme de connivence : l’utilisation de l’Etat et de la réglementation pour servir la caste.
Qu’y a-t-il de plus divertissant que les simagrées de la presse subventionnée aujourd’hui, qui fait mine de découvrir l’augmentation systémique du prix de l’électricité depuis que le marché est ouvert à la concurrence, ou qui désinforme l’opinion en mettant ce phénomène plus ou moins directement sur le dos de la guerre en Ukraine, alors qu’il était tout à fait prévisible dès son origine ? Avant l’adoption de la directive européenne de 1996 sur la libéralisation du marché intérieur de l’électricité, tout le monde savait en effet que, partout où cette mesure avait été prise, les prix avaient augmenté de façon fracassante en moyenne dix ans après son entrée en vigueur.
Libéralisation de l’électricité et flambée des prix : ils savaient !
À la différence de la plupart des autres marchés où la concurrence fait baisser les prix, l’électricité présente la particularité : la libéralisation, l’ouverture à la concurrence, produisent à long terme une flambée des prix qu’aucun économiste sérieux n’a jamais contesté.
Ce constat n’est pas nouveau. Dès 1962, les économistes bien connus Stiegler et Friedland avaient mené une analyse serrée sur les tarifs de l’électricité aux USA en 1937, montrant que, dans ce domaine, la concurrence ne faisait pas baisser les prix. Cette étude eut un retentissement international, tel qu’aucun économiste sérieux ne pouvait affirmer que l’ouverture du marché intérieur de l’électricité aurait un effet positif pour le consommateur.
Lorsque, dans la foulée de l’Electricity Act britannique de 1989, la Communauté européenne adopta sa directive de 1996, les experts n’avaient aucun doute possible sur les désillusions auxquelles nous nous exposions tous. Non seulement la libéralisation ne ferait pas baisser les prix, en tout cas pas durablement, mais elle les ferait probablement augmenter très rapidement pour des raisons bien connues : remplacement d’un monopole par un simple cartel, où les producteurs augmentent les prix pour servir des dividendes, frais de commercialisation, et, sur le fond, limitation de la concurrence à la distribution, et non à la production.
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Hélas Eric Verhaeghe n’est pas le seul à le dire et à avoir raison. Un autre article qui dénonce cette électricité au prix gonflé artificiellement ( https://pgibertie.com/). L’espagne et le portugal en sont sortis et payent l’électricité moins cher que nous !.
il n’y a pas eu de libéralisation du marché de l’électricité : il y a eu obligation à EDF de vendre à perte à des intermédiaires qui ne produisent rien.
C’est juste une spoliation.
La trahison du sens des mots est une habitude chez certains…
Si l’on partage votre conclusion sur un nécessaire retour au monopole en matière d’énergie électrique, l’analyse fait l’impasse sur un élément spécifique : son impossible stockage, lequel nécessite un ajustement continuel et simultané entre production de l’offre et demande.
Le miracle du marché européen de l’électricité consiste à permettre à des acteurs (généralement non producteurs) d’acheter le produit en grande partie à prix préétabli, de pouvoir le stocker de manière virtuelle, pour le commercialiser ensuite dans les meilleurs conditions économiques.
*ou de manière marginale et au prix de pertes de rendement considérables : batteries, hydrogène
NB : j’apprécie beaucoup “Le Courrier des stratèges” sans partager votre libertarisme.
Le libre marché c’est très bien, mais il n’y a pas non plus de fatalité à ce qu’une gestion publique soit moins performante, au contraire, et surtout lorsqu’il s’agit de répondre à des besoins essentiels et d’intérêt général des citoyens.
Stockage virtuel (puisque le stockage réel est impossible, hors barrages…) : autre nom pour “spéculation”.
Entre favoriser cette dernière et assurer un bon rapport disponibilité/prix aux consommateurs, le choix a été fait.
bonjour
Soit vous êtes très mal documenté, soit vous êtes un défenseur d’une arnaque montée de toute pièce par les enarques, de plus il me semble que vous utilisez le meme langage abusif (et encore je pèse mes mots)que ceux nous combattons.
Ces fournisseurs virtuels profitent surtout de prix de gros de l’électricité q’EDF leur vend à perte pour revendre ensuite très cher aux particuliers. Celà s’appelle plutôt une arnaque favorisant de grands capitalistes. Je rappelle que notre électricité a le coût de revient le moins cher d’europe grâce aux centaines de milliards d’argent public investis sur des dizaines d’années dans les centrales nucléaires. Argent payé par le contribuable. Que l’on permette ensuite à des entreprise qui n’investissent rien et qui ne produisent rien de venir profiter de cette électricité pas chère pour ensuite la revendre aux particuliers avec un bénéfice confortable, j’appelle celà une escroquerie.
Deuxième avertissement : attention Éric, tu te rapproches de plus en plus du programme du CNR ! 😉