Au moment où Paris et Berlin vont fêter le soixantième anniversaire du traité de l’Elysée, Olaf Scholz essaie de desserrer l’étau américain en freinant comme il peut à chaque nouvelle escalade de l’OTAN dans la guerre. Emmanuel Macron apparemment, n’entend pas le Chancelier appeler à l’aide (y compris contre les bellicistes de l’intérieur). Mais défendre les intérêts du pays est-il vraiment au centre des préoccupations du Président en ce moment ? Chacun a compris que la succession de séquences internationales (Espagne hier, Allemagne aujourd’hui) était l’arrogante réponse de Macron à ses difficultés intérieures grandissantes, après un mouvement massif de grève contre son projet de réforme des retraites, qu’il avait beaucoup sous-évalué.
Paris et Berlin s’apprêtent à marquer le 60è anniversaire du traité de l’Elysée. Il y a soixante ans, Charles de Gaulle et le Chancelier de la République Fédérale d’Allemagne, Konrad Adenauer, avaient signé un traité de coopération renforcée, qui marquait le couronnement de la réconciliation entre la France et (la partie occidentale de) l’Allemagne, après trois atroces guerres entre les deux nations (1870/71: 1914-1918; et 1940-45).
Comparés à l’espoir que suscita la signature de 1962, le soixantième anniversaire se déroule dans une atmosphère oppressante. Alors que l’Union Européenne, dont la France et l’Allemagne consituent encore une pièce essentielle du moteur, avait pour raison d’être la construction de la paix sur le continent, l’organisation de Bruxelles est engagée – de facto sinon de jure – dans une guerre avec la Russie. Surtout, l’Allemagne est confrontée à une révision déchirante dans ses relations avec les Etats-Unis.
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Olaf Scholz résiste certes, mais ce n’est ni Willy Brandt, ni Schroeder, il n’est pas capable de tenir tête aux verts , ni et encore moins aux américains. Pour cela il lui faudrait du courage, celui de dire non, qui à démissionner! Faut il rappeler que le SPD fut longtemps pacifiste et partisan du dialogue avec Moscou, Scholz dispose des arguments pour dire non, la destruction de Nord Stream 2, la nécessité pour l’Allemagne comme pour l’Europe de trouver une issue diplomatique à la guerre d’Ukraine, il n’y aura ni paix , ni sécurité sans la Russie !
D’autre part il n’y a pas de politique étrangère indépendante, sans défense indépendante, mais encore faut il avoir des hommes d’état capables de l’expliquer aux peuples et de dire non au bellicisme d’outre atlantique.
Scholz joue avec le feu, car le nationalisme allemand renait de ses cendres, instrumentalisé par Washington, n’oublions pas que les Américains sont des allemands qui ont réussi, que pour beaucoup d’Allemands se venger de l’humiliation infligée par l’URSS est indispensable, c’est pour cela aussi que les Allemands au parlement Européens ont fait voter un texte qui banalise le génocide, pour en savoir plus, nous conseillons aux germanophones de regarder la série :Bonn Alte Freunde, neue Feinde sur ARD la première chaîne allemande de télévision https://www.ardmediathek.de/suche/Bonn%20-%20Alte%20Freunde%2C%20neue%20Feinde
le nationalisme allemand restera limité par la démographie et par l’effondrement de l’industrie allemande si elle continue à se couper de l’énergie russe (et du nucléaire).
Merci de ce très bon commentaire.
Que ce soient la France de maqueron ou l’Allemagne du Spédé 2023, leur marge de manœuvre est inexistante. Toute tactique de retardement est bonne à prendre. Prima Olaf. ????
Macron se sauve en Espagne comme le faisaient les jeunes en age de travail obligatoire dès 1942, pour rejoindre les alliés d’Amérique. Il se trompe d’époque. Le véritable allié est de l’autre côté.
Pour qui d’une part observe d’un peu près le comportement de notre petit coq jupitérien mais aussi celui d’autres chefs d’État européens et d’autre part la situation économique de l’Allemagne et de l’Europe, on ne peut qu’être d’accord avec votre analyse mais aussi avec le commentaire de Jean Bachelerie. Je suis effrayé par la médiocrité de nos dirigeants politiques de tous bords et leur inculture historique et stratégique. De Gaulle n’avait pas que des qualités mais il avait une vraie vision stratégique et son désir de vivre une relation équilibrée avec les USA et la Russie reste toujours nécessaire tout en considérant que la Russie fait bien partie de la grande Europe ce que notre petit président qui aime se donner le beau rôle quand il est à l’étranger ne semble pas avoir compris.
Le couple franco allemand n’a jamais existé (voir le préambule ajouté au traité de l’Élysée par le Bundestag). La construction européenne, la réconciliation franco-allemande ne sont que des mots utilisés par la “caste” pour cacher sa soumission à l’empire américain.