Le débat (que dis-je ? l’affrontement !) sur la réforme des retraites fait affleurer à la surface, une nouvelle fois, la profonde injonction paradoxale de l’opinion française en matière de protection sociale. D’un côté, une habile campagne de propagande a sacralisé le mythe de la sécurité sociale universelle. D’un autre côté, les Français restent profondément hostile à ce système greffé artificiellement par la technostructure depuis 1941 et lui préfère l’émiettement d’un système professionnel (d’aucuns diront corporatiste) hérité de l’avant-guerre. Une fois de plus, l’inclination pour l’ordre spontané domine les fantasmes jacobins d’un monopole d’Etat et en suscite un rejet profond.
Chaque projet de réforme des retraites (et nous en avons connu un épais paquet depuis vingt-cinq ans) se déroule toujours selon le même processus opératoire : le gouvernement annonce son intention de “taper” dans le millefeuille existant (sans jamais remettre en cause, bien entendu, le sacro-saint régime des pensions civiles qui sont le privilège le plus choquant de notre époque, celui dont bénéficient les fonctionnaires), puis les victimes expiatoires de cette réforme descendent dans la rue, les Français les soutiennent, et le gouvernement recule en plus ou moins bien ordre, moyennant, dans le pire des cas (pour le contribuable) des contreparties ruineuses pour le contribuable.
Telle fut par exemple la conséquence de la “réforme Sarkozy” de 2009, qui, contrairement aux proclamations officielles triomphalistes de l’époque, s’était soldée par une lourde perte nette pour le contribuable.
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Très bon article. En plus de l’ordre spontané, certains parlent aussi de l’ordre naturel de la société ou d’un peuple. Mais pour revenir à cet ordre naturel ou spontané, il faut aussi que les mentalités changent car celles-ci ont bien été façonnées par le collectivisme socialiste.
Une partie du peuple semble n’exister vraiment que quand la rue s’agite pour des thèmes tels que le pouvoir d’achat ou l’âge de la retraite. Pour le reste, les citoyens regardent les autre défiler devant leur poste de télé, les boissons bien au frais. C’était le cas pour les anti-vax qui sont descendus dans la rue pensant des mois dans l’indifférence générale dont ces fameux syndicats. Il y a de nouvelles journées d’action prévues mais avant les vacances, il ne manquerait plus qu’ils en soient privés.