J’ai eu l’immense privilège d’interviewer longuement cette figure tutélaire qu’est Alain de Benoist, l’un des fondateurs du Grece, personnalité profondément originale et figure intellectuelle majeure de notre époque, dont l’importance apparaîtra dans les années à venir. Tous les thèmes, tous les débats que Benoist a abordés dans les années 60 et 70 sont devenus des sujets majeurs de notre époque. Cette étrange préfiguration, cette intuition, pourrions-nous dire, s’est déployée en avant-scène d’un substrat intellectuel que le philosophie a bien voulu aborder avec nous : celui du polythéisme, et des racines païennes de l’Europe que je suis très heureux de partager avec vous.
Je voudrais profiter de cette interview pour lever une sorte d’ambiguïté ou d’angle mort.
De mon point de vue, Alain de Benoist est une figure centrale dans la pensée contemporaine, parce qu’il a osé “dévoiler” tous les débats qui interrogent le monde contemporain depuis 30 ans, et qui continueront encore à l’interroger pendant 30 ans. J’y place en premier lieu celui que nous abordons peu frontalement dans le Courrier, mais qui est au coeur de toutes nos problématiques : c’est celui de notre identité occidentale, qu’Alain de Benoist a largement abordé sous l’angle de l’ethno-différentialisme. De mon point de vue, cette question n’est pas centrale, elle est nodale. Autour d’elle, s’organise le reste du monde, même s’il est aujourd’hui impossible de l’aborder de façon rationnelle.
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ADB a soutenu Gabriel Matzneff, ou génération identitaire, ou Mélenchon, etc..
Pour moi , ne mérite pas de focus.
Loin s’en faut et s’est bien mal connaître sa pensée que de la résumé à ces simples assertions. Le simplisme est toujours un danger.
Je regardais l’autre soir différents reportages sur les Îles Marquises où là-bas le renouveau identitaire est très important. Pourquoi il n’en serait pas de même en France, en Europe ? Pourquoi cracher sans cesse sur nos racines spirituelles, culturelles ? Elles ont autant de valeur et de profondeur que celles des autres peuples qui habitent cette Terre.
+++
Merci @Occitania marre des commentaires mediatoc, moi!!
On ne peut pas résumer la pensée de De Benoist à son soutien ancien et récurrent à Matzneff (il suffit de parcourir la collection de la revue Éléments pour s’en convaincre) mais il n’en est pas moins choquant pour autant.
*tout
**vois
J’ai du mal sans lunettes !
M. Alain ds Benoist est un gnostique qui a créé la soi disant “Nouvelle Droite”. Il est anti catholique, soutient l’IVG et l’Europe qui montre actuellement son impuissance et sa folie. En outre, il ouvre largement les pages de son mensuel Éléments à tous les intellectuels gaucho soixantuitards maoïstes, qui ont ont largement contribué à l’effondrement générale notre éducation nationale et de notre civilisation chrétienne. Je suis surprise que M. Veraeghe soit aussi élogieux et complaisant avec un tel personnage…
Entretien pas banal qui mérite d’être réécouté tant il ouvre de portes sur des sujets nombreux d’actualité, anthropologiques et historiques.
Mes commentaires ont disparu. Sûrement un coup du Saint Esprit.
Tiens mon commentaire vient de disparaître. Décidément le courrier des stratèges aime bien la liberté mais à sens unique, et n’aime pas trop la critique, un peu comme Macron ou Poutine.
Comme s’il avait des esprits valables critiquant Poutine ! Honte à vous d’aligner Micron et le grand Vladimir Vladimirovitch Poutine … Signé : un africain qui a vécu dès sa naissance la barbarie de la colonisation armée française.
Tiens encore un qui parle sans savoir. Epargnez nous votre propagande anti-française. Vous avez été incapables de faire quoi que ce soit sans la France. Dès qu’il y a un problème vous demandez une aide militaire à la France. En plus vous ne vous gênez pas pour venir en France comme des envahisseurs. Et pour la barbarie, les massacres en Afrique comme celui du Rwanda sont nombreux. Pour ce qui est de Poutine, je préfère en rire. Vous n’avez aucune notion de ce qu’est un grand homme.
Grand homme ou pas grand homme, si votre approche c’est celle de la doxa amerloquienne et de ses caniches zéropéens qui nous mènent à la catastrophe…
Bien sûr que POUTINE est un grand homme, un très grand chef d’Etat pour la Russie et pour le reste du Monde car y’en a plus que marre de cette hégémonie meurtrière du “camp du bien” et de sa pseudo démocratie décadente en carton pâte, en décor de cinéma hollywoodien, qui n’est au fond et en réalité qu’une tyrannie de plus en plus insupportable…
Les EU ont élu un sénile à leur tête : cela en dit très long quand on veut bien y réfléchir.
A trois reprises avant son élection, il a lâché des phrases qui ne laissaient, et qui ne laissent toujours, aucun doute sur les fraudes massives qui ont permis son élection, et ce malgré les rétropédalages énormes et répétés de tous les médias occidentaux du système.
La vision du monde d’Alain de Benoist est une vision organique, globale. Seule la constitution de communautés culturelle fortes, enracinées dans les traditions européennes nous permettra de survivre à ce que nous traversons.
Vous voulez dire « comme ces traditions européennes fortes qui permettaient à nos ancêtres d’aller à Jerusalem à pied et d’en revenir » ?
L’organicisme que promeut De Benoist est une idéologie aristocratique. L’idéologie de la Nouvelle Droite (GRECE) dérive de celle de la “Révolution conservatrice allemande” des années 1920-1930 qui était profondément antirépublicaine et aristocratique. la plupart des conservateurs-révolutionnaires allemands soutinrent le régime nazi. Quant à celui qui créa l’appellation ‘Révolution conservatrice allemande”, après la guerre, Armin Mohler, il quitta sa Suisse natale pour s’engager dans la Waffen SS. Mohler était un ami de De Benoist sur lequel il eut beaucoup d’influence.
Être polythéiste de nos jours me semble bien difficile. Où sont les dieux des anciens, par quel moyen les invoquer ? Pour les anciens – comme cela est fort bien décrit dans l’Illiade et l’Odyssée – les dieux n’étaient pas une abstraction mais une présence. Lorsqu’Ulysse invoque Athéna celle-ci se présente à lui. Sinon nous devions invoquer Athéna, Taranis, Thor, Mars, seraient-ils présents ?
En Inde, ce polythéisme existe toujours. Il est vivant, pratiqué et surtout, il est transmis. En Europe, s’il est resté constitutif d’un fond culturel et spirituel, il s’est lentement dissous faute de transmission. Seules les folklores, les contes et les légendes évoquent nos lointaines racines et cela ne suffit pas, à mes yeux, à rendre le polythéisme vivant. D’autant que l’exode rural, l’individualisme prôné par la bourgeoisie et le consumérisme ont déraciné les peuples des campagnes, là où précisément perdurait une forme de polythéisme. Mais qui sait, peut-être qu’au fond des ténèbres dans lesquels nous sommes profondément plongés, une résurgence, un renouveau cyclique fera jaillir des dieux antiques et réactivera leur présence et leur culte. Qu’en savons-nous en réalité ?
Tout polythéisme professé par d’anciens chrétiens est une recomposition laborieuse, comme fut celui de Julien l’Apostat qui tentait de fabriquer une “théologie” du paganisme romain. Alain de Benoist ne rend un culte ni à Jupiter, ni à Toutatis, ni aux dieux des sources ou des serrures. En réalité, outre le fait que son antichristianisme s’explique partiellement par le virage à gauche de l’Eglise de Vatican II, il professe une sorte de philosophie panthéiste habillée en un un polythéisme vague dont il se garde bien de préciser dieux, rites, et croyances
Son anti-christianisme ne s’explique pas par le virage à gauche de l’Église, il est beaucoup plus profond que cela. Ceci dit, il a tort de penser que le christianisme est à l’origine de tous les maux de la civilisation occidentale. La philosophie individualiste, par exemple, existait déjà dans l’Antiquité pré-chrétienne, en Grèce (Sophistes, Épicuriens, Cyniques…), dans une civilisation polythéiste.
Je résume mes commentaires effacés : le polythéisme n’est pas satanique, il est juste débile. Cf GK Chesterton.
1) « La paganisme , religion authentique de l’Occident », « Le christianisme religion du désert », « Le christianisme religion étrangère » : fadaises anti-chrétiennes du XVIIIème et XIXème siècles. Parfaitement idiotes (le christianisme a été implanté chez nous plus longtemps que la religion celte, il s’est développé dans les villes et par fusion avec la pensée grecque).
2) De même que vous pouvez vous déplacer à cheval mais que vous ne pouvez pas faire que le moteur à explosion n’est pas été inventé, vous ne pouvez pas faire que le message chrétien n’ait pas existé et que les antiques aient préféré celui-ci au paganisme.
3) Si elle existe, la divinité est unique (Platon). Est-elle directement accessible aux humains ou a-t-elle besoin de dieux intermédiaires ? Le Christ a répondu d’une manière radicale qui a enlevé toute vitalité au paganisme. Vous pouvez y croire ou pas, vous ne pouvez pas faire ce phénomène ne se soit pas produit. Placés devant le choix, les anciens païens ont préféré le Christ. En pratique, le paganisme est-il si attrayant que le croient ses modernes théoriciens ?
4) Le paganisme moderne n’est pas à inventer, il existe déjà. C’est l’écologisme, il a ses rites, ses dogmes, ses croyances et ses prêtres. Et, comme tous les paganismes, il réclame sa masse de ses sacrifices humains.
M. de Benoist, devant les millions de morts de l’écologisme, dira-t-il « C’est pas ça le vrai paganisme » comme d’autres « C’est pas ça le vrai communisme » ?
6) Bref, je le répète, quitte à voir mon commentaire effacé, les polythéistes modernes sont des clowns. On peut être athée (à leur manière, les bouddhistes le sont) ou monothéiste, mais polythéiste, c’est de la rigolade, du folklore ou une pulsion nihiliste (les écolos).
Monsieur,
Je me permets de répondre à vos différents points :
1. Non, le christianisme n’a pas été implanté plus longtemps que les spiritualités antiques. En revanche il l’a supplanté et absorbé en un long processus qui, pour ce qui concerne l’ensemble de l’Europe, pris pus d’un millénaire (christianisation des peuples slaves et scandinaves).
2. A de B ne nie pas l’importance du message chrétien dans la civilisation européenne, il dit qu’il n’en est pas le fondement. Le message christique, venu d’orient a été absorbé mais un substrat pré chrétien subsiste, en serait-ce que sur le plan philosophique.
3. Affirmer que la divinité est unique est un postulat invérifiable sauf à moins de l’avoir expérimenté. Dire, que le disent les musulmans, ” il n’y a de dieu que Dieu ” est un dogme, ni plus ni moins. Chacun est libre d’y adhérer ou non.
4. Le paganisme est un terme péjoratif inventé par les chrétiens pour moquer ou réduire les polythéistes a de simple ignorants ou a des sorciers, des mages. Dire que le paganisme moderne se réduit à l’écologisme est une assertion brutale et infondée. Le paganisme en Europe est mort car les lignées de transmission – qui existent dans d’autres peuples polythéistes, comme l’Inde, ont été coupées, détruites annihilées. Avoir une connaissance intellectuelle des traditions, des rites, des techniques spirituelles ne les rend pas pour autant effectives. D’ailleurs, que savons-nous réellement des pratiques spirituelles de ceux que l’on nomme les druides, ou des prêtres de la Rome antique ? L’écologisme moderne, que vous semblez condamner de tous les maux, n’est en rien polythéiste.
5. Dire que les polythéistes sont des nihilistes c’est insulter les milliards d’Hindous ou d’animistes. Être polythéiste ne signifie pas ne pas considérer que tout est vide et que nous actions sont sans conséquences. Dire cela est une ineptie totale. Concernant les bouddhistes, ils ne sont pas athées. Dans leur système de répartition des êtres, les dieux appartiennent au royaume supérieur. Cependant ceux-ci ne sont pas leur référence, étant eux-mêmes frappés par l’impermanence et la loi inéluctable du karma. Les dieux peuvent chuter une fois les causes et les conditions de leur état divin épuisées. Les bouddhistes se réfèrent à l’état de Bouddha, qui est au-delà de celui des dieux.
6. Je ne vois pas à quoi vous vous référez lorsque vous dites que l’écologisme sera responsable de millions de mort. En matière de massacre, les champions du monde furent incontestablement les religions monothéistes, en particulier l’islam. Suivent de peu leur engeance idéologiques que furent le communisme et le national socialisme. Engeance, car on retrouve les mêmes schémas totalitaires dans leur rhétorique et leur fonctionnement. Fondamentalement, les monothéisme ont un fonctionnement exclusif dans lequel celui qui n’entre pas dans le cadre est soumis ou anéanti. A l’inverse, les polythéismes sont inclusifs, comme c’est toujours le cas en Inde. On peut y croiser, dans la rue, un sadhu à poil recouvert de cendre et une femme voilée de la tête au pied, sans que cela ne dérange quiconque. Tant qu’à l’écologisme, où est le problème ? La vision anthropocentriste issu de la Renaissance nous a coupé du monde, comme si ce dernier était notre propriété. Mais ce n’est pas le cas. Nous faisons parti du monde, tout comme chaque cellule fait parti de l’ensemble du corps. Dire que l’écologisme est un nihilisme est encore une assertion infondée.
Avons-nous besoin d’un dieu ou de plusieurs ? Ma réponse est non. Et je ne suis pas seul à penser cela puisque les athées et les agnostiques sont majoritaires en France.
Non nullement. Le communautarisme existe déjà. Il se constitue d’ores et déjà des communautés d’européens comme il se constitue des communautés magrébines, africaines, chinoises, etc. C’est la loi anthropologique selon laquelle qui se ressemble s’assemble. Dans mon quartier c’est le cas. Pour ce qui concerne les peuples autochtones de l’Europe, c’est à dire les européens, des communautés vont se créer et elles seront d’autant plus fortes et puissantes qu’elles sauront s’ancrer dans notre culture plurimillénaire, n’en déplaise aux wokistes et autres véritables nihiliste.
1) J’ai écrit « celte », pas « antique ».
2) Bof. Ca me paraît fumeux.
3) Voir les philosophes grecs.
4) J’ai conscience que « paganisme » est péjoratif et c’est bien ainsi que je l’emploie.
5) En Occident, les polythéistes sont nihilistes car ils ont accès au Christ.
6) Tous les cultes païens pratiquaient les sacrifices humains. A partir du moment où vous ne mettez plus l’homme au centre, il devient sacrifiable, et c’est bien ce qui se passe à chaque fois, que cela vous plaise ou non (en Inde, on sacrifie les filles). L’écologisme est anti-humain et génocidaire : les écolos veulent nous ramener à un mode de vie où l’espérance de vie était de 40 ans (c’est ce qui arrive quand on supprime le pétrole et l’électricité nucléaire, donc les engrais, les transports, le chauffage et les médicaments). Ce mode de vie existe déjà, c’est la Somalie et le Burundi, est-ce vraiment ce que vous voulez ? Alors assumez le.
1. Les celtes étaient des peuples de l’antiquité. Il n’y a donc fondamentalement pas de différence.
2. Prouvez-le !
3. Dire que les philosophes grecs étaient déistes ne rend pas leur assertion authentique. C’est un point de vue intellectuel.
4. C’est bien là le problème, juger, catégoriser, ridiculiser autrui parce qu’il ne correspond pas à votre vision du monde.
5. En occident, le polythéisme était antérieur à l’avènement du Christ.
6. Combien de millions de mort au nom du Christ rédempteur ou au nom d’Allah le très miséricordieux ? Combien de sacrifié au nom du libéralisme, au nom du communisme, au nom de la République. La formule des sacrifices a changé mais ce sont toujours les êtres humains qui sont sacrifiés. Tant qu’à l’écologisme dont vous parlez, il est tout autant dangereux car hors sol et dépositaire d’une vision totalitaire.
Combien de morts au nom du Christ? Votre vision de l’histoire est pitoyable. Trouvez-nous des exemples qu’on s’amuse un peu. Est-ce la faute à la religion chrétienne ou à l’église? Oui, les religions polythéistes n’avaient aucun respect pour l’homme et ne faisaient rien pour qu’il soit meilleur. Bref, avec ces religions le monde occidental n’aurait jamais pu évoluer et progresser. Combien de sacrifiés au nom du libéralisme? On croit rêver quand on lit ce genre d’ineptie. Que savez-vous du libéralisme? Dans le domaine cinématographique, je vous conseille de voir l’excellent film historique “The Northman”, qui montre le mode de vie des tribus d’Europe du Nord au Xème siècle. On y voit certains cultes polythéistes. Cela fait rêver!!!
Dire combien de mort au nom du Christ ne signifie nullement que j’associe le Christ et son enseignement à ce que pratiqua l’Église, en son nom, durant des siècles. Tant qu’à des exemples, je tourne mon regard vers l’Occitanie où le Pape innocent III appela à la croisade contre les albigeois, je tourne vers le Lubéron et je me souviens du massacre des Vaudois. Plus proche dans le temps, toujours dans ma région native, je me souviens des guerres des camisards. Combien de mort au nom du libéralisme : mais que furent les guerres mondiales, si ce n’est des guerres mues par une vision libérale du monde. Que fut celle du Vietnam, celle de Corée, celle d’Irak et tant d’autres ? Combien d’entreprises se sont sont enrichies sur la souffrance des hommes endurée durant les guerres. La militarisation et l’appât du gain économique ne fut-elle point le moteur de ces conflits ? N’est ce point le cas encore en Ukraine ? Ceci étant dit, ce n’est pas parce que je ne partage pas votre opinion que je permets de l’insulter (pitoyable) et je vais, devant tant d’intolérance, cesser ce débat qui n’en est pas uns. Débattre c’est échanger des idées. Cela suppose d’être capable d’écouter et d’entendre ce que l’autre à dire, mais si cela déplait. Je vous souhaite une excellente pratique des vertus prônées par le Christ.
Je ne peux rien pour vous si vous êtes susceptible. “Pitoyable” n’est pas une insulte. En effet je suis rarement tolérant envers des individus qui ont une vision simpliste de notre monde, voire même très biaisée comme la votre. Ce n’est pas parce-que l’église a commis ou aurait commis des crimes qu’il faut remettre en cause le christianisme. Et c’est pourtant ce que vous faites sur ce fil. Pour ce qui est des albigeois, je rappellerai que le Catharisme était un courant religieux profondément nihiliste à l’opposé du christianisme, et qui était très sectaire. L’affrontement dans le contexte de l’époque était donc inévitable ainsi que les massacres. Je précise qu’au Moyen-Age les massacres de population étaient normales dans une guerre. Pour les guerres plus récentes du XXème siècle, vous accusez le libéralisme. Comment ne pas réagir face à autant de stupidité et d’ignorance crasse? La doctrine libérale n’a rien à voir avec la guerre. Ce n’est pas une doctrine guerrière. En revanche un certain nombre de ces guerres étaient justifiées face au nazisme et au communisme qui menaçaient notre civilisation. Mais vous auriez sans doute préféré la victoire de l’un ou de l’autre. Vous baignez dans le relativisme. Et le relativisme mène toujours à la destruction ou la l’arbitraire. Et pour vous relativisme rime avec tolérance.
Ai-je remis en cause dans mes propos le christianisme ? Nullement. En revanche vos propos frisent la stupidité et sont profondément intolérants, comme souvent avec les gens de votre espèce qui se pensent parés de la Vérité. Le débat d’idée est impossible avec vous et comme vous, je deviens moi-aussi intolérant devant tant de présomption. Contrairement à votre présupposé je ne souhaite ni la victoire du nazisme ni celle du communisme. Ce sont à mes yeux des idéologies totalitaires dérivées en droite ligne de la vision totalitaire imposée durant des siècles par l’Église catholique. Je suis par ailleurs très loin de penser que la guerre, quelle qu’elle soit, soit source de bienfaits. En revanche, le libéralisme économique, avec sa vision profondément matérialiste du monde, nous conduira pour sûr à la destruction. Bien à vous.
6) Des millions de morts au nom du Christ Rédempteur ? Montrez les moi.
Pour le reste, le débat a déjà eu lieu entre le 1er et le 5ème siècles, je ne me sens nullement l’envie de le refaire. Il ne peut resurgir que sur fond d’inculture et sous forme de parodie, c’est pourquoi je traite les polythéistes de 2023 de clowns (sauf si, bien entendu, ils me démontrent qu’ils ont lu tous les Pères de l’église, qu’ils ont compris et qu’ils apportent des arguments nouveaux. Auquel cas, je ne leur ménagerai pas mon admiration).
Que voulez vous ? Je préfère Tresmontant à de Benoist.
Je ne m’en repentirai. Et je ne m’en confesserai pas. ????
Les exemples historiques sont nombreux, à commencer par les guerres de religion. Cependant, je fais une différence entre la doctrine du Christ et son emploi à des fins politiques par l’Eglise. Que vous préfériez Tresmontant à de Benoist est votre liberté la plus totale. Pourquoi devriez-vous vous en repentir ou vous en confesser ? S’agit-il d’un crime, d’un acte négatif, contraire à la conscience ? Pour conclure, je ne suis pas polythéiste, cependant je considère que chacun a le droit d’adhérer à la spiritualité qui lui convient, selon sa culture, sa mentalité. Comme le dit un proverbe chinois : ” Au sommet de la montagne où que l’on tourne sa tête la vue est la même. ” Cependant les moyens d’accéder au sommet de la montagne sont multiples. Le polythéisme pratiqué en Inde est une voie. Qu’elle nous soit incompréhensible, comme devait l’être le polythéisme des anciens aux yeux des chrétiens, ne rend pas pour autant ces approches clownesques. Pourquoi ne pas tolérer que d’autres aient un chemin différent ?
Cette discussion est mal embarquée. Je l’ai lue en diagonale puis en verticale. Tous ces mots en isme sont bien ridicules. Vous vous faites du tort. Pour vous rasséréner je vous propose cet enregistrement de Radio Courtoisie auquel participait ADB en 2008. Merci:
▶️ https://youtu.be/NB5L53nM8_A
Il n’y a pas de discussion. D’ailleurs il n’y en n’a jamais eu. Les postions totalitaires font que c’est impossible. Soit on est soumis, soit annihilé soit réduit raillé et rabaissé plus bas que terre. C’est ainsi.
Bien sûr @Occitania je vous suis reconnaissant du temps consacré à clasher ces dogmatocs qui viennent délirer au Courrier.
Quand on n’est pas de votre avis, on est dogmatique.
Argument bien connu.
« En théorie, la théorie et la pratique, c’est pareil. En pratique, c’est différent. »
Yogi Berra, coach de baseball.
J’aimerais bien que nos modernes théoriciens du paganisme répondent à cette question : « Pourquoi les Romains, qui connaissaient, en pratique, le paganisme, ont-ils préféré le christianisme ? ».
Comme tous les utopistes, nos modernes païens nous peignent un paysage tout en rose. Et si par hasard, les Romains avaient su que, en pratique, le paganisme n’était pas si rose ?
Allez, je ne fais pas semblant de m’interroger, la réponse je la connais.
L’empire romain était épuisé par l’esclavage :
https://fboizard.blogspot.com/2018/06/lhistoire-brisee-schiavone.html
Le paganisme, en pratique, c’est ça : l’esclavage, les sacrifices humains (les écolos nous en donnent un avant-goût).
Et le christianisme, parce que son dieu a subi un supplice d’esclave, libère de l’esclavage.
Voilà, au fond du fond, pourquoi les Romains ont préféré le christianisme : pour échapper à la dureté du paganisme.
Les romains ont adhéré au christianisme parce que cette spiritualité était celle qui correspondait à l’évolution du temps. La spiritualité des grecs, des romains étaient morbides depuis longtemps. D’ailleurs, nous ne savons que très peu de choses sur l’aspect ésotérique de leur spiritualité. Les Mystères étaient certes accessibles à tous mais mystérieux. Tant qu’aux Celtes, leur spiritualité a disparu avec ceux qui la détenait, ceux que les romains nommaient les druides. En Gaule c’est précisément la romanisation qui fit disparaître la classe des prêtes les druides). Comme leur transmission était purement orale, elle est morte avec eux. Pour le reste, toutes les néo pratiques polythéistes, comme je le disais plus haut, ne sont que des farces parce que dénuées de fondement. Ce dernier, comme dans toutes les spiritualités authentiques, existe que s’il y a eu transmission. Comme toutes les transmissions ont été coupées, les pratiques dites païennes actuelles ne sont que des foutaises. En revanche, en Inde, en Iran, en Afrique ce n’est pas le cas.
L’épuisement de l’Empire romain est multi factoriel et il remonte non à l’Empire lui-même mais à la fin de la République, période opulente qui dégrada les mentalités des élites. La chute des mœurs, la chute de la natalité, l’esclavage, les guerres civiles sont autant de facteur qui expliquent ce déclin qui conduisit à l’avènement de l’Empire puis à sa perte, du moins en Occident.
L’adhésion au christianisme ne fut pas rapide mais lente et progressive jusqu’à ce que Théodose Ier interdise le polythéisme et que les temples soient fermés. A partir de ce moment là, le christianisme devient la seule religion autorisée dans l’Empire romain et cela ne se fit pas dans la dentelle. En 435, Théodose II et Valentinien III publient un édit ordonnant la destruction des temples « s’il en reste encore d’intacts, afin qu’aucun de nos sujets n’ait la licence d’y célébrer des sacrifices » ainsi que de « supplicier par l’épée » les derniers païens « bien qu’aucun ne soit censé subsister »
En vérité, le polythéisme n’est qu’un aspect d’un monothéisme déliquescent en fin de cycle civilisationnel, ou l’expression d’une dégénérescence civilisationnelle dans et vers l’utilitaire au cours de laquelle le Pont entre le Suprême et unique Principe divin et le monde des formes est rompu.
Je ne suis pas certain que le polythéisme soit une déliquescence du monothéisme, sauf si celui-ci a perdu le lien avec le Principe suprême dont vous faits échos. En Inde ce n’est pas le cas, chaque dieu étant une facette de ce Principe suprême, nommé en cette spiritualité Brahman. En revanche, en Europe, en particulier dans le Grèce classique puis à Rome, je considère que le lien a été perdu, d’où le déclin du polythéisme en tant que spiritualité dominante.
« L’adhésion au christianisme ne fut pas rapide mais lente et progressive. »
Oui, mais elle fut. Et non-violente.
Vous ne répondez toujours pas à la question : si le paganisme est si bien, pourquoi les Romains ont-ils abandonnés volontairement pendant des siècles (au moins 3) leurs croyances traditionnelles ?
*abandonné.
Autre réponse, empruntée à René Guénon, dans sa vieille ” Crise du monde moderne “,
Cette époque est celle du début et de l’expansion du Christianisme, coïncidant, d’une part, avec la dispersion du peuple juif, et, d’autre part, avec la dernière phase de la civilisation gréco-latine ; et nous pouvons passer plus rapidement sur ces événements, en dépit de leur importance, parce qu’ils sont plus généralement connus que ceux dont nous avons parlé jusqu’ici, et que leur synchronisme a été plus remarqué, même des historiens dont les vues sont les plus superficielles. On a aussi signalé assez souvent certains traits communs à la décadence antique et à l’époque actuelle ; et, sans vouloir pousser trop loin le parallélisme, on doit reconnaître qu’il y a en effet quelques ressemblances assez frappantes. La philosophie purement « profane » avait gagné du terrain : l’apparition du scepticisme d’un côté, le succès du « moralisme » stoïcien et épicurien de l’autre, montrent assez à quel point l’intellectualité s’était abaissée. En même temps, les anciennes doctrines sacrées, que presque personne ne comprenait plus, avaient dégénéré, du fait de cette incompréhension, en « paganisme » au vrai sens de ce mot, c’est-à-dire qu’elles n’étaient plus que des « superstitions », des choses qui, ayant perdu leur signification profonde, se survivent à elles-mêmes par des manifestations tout extérieures. Il y eut des essais de réaction contre cette déchéance l’hellénisme lui-même tenta de se revivifier à l’aide d’éléments empruntés aux doctrines orientales avec lesquelles il pouvait se trouver en contact ; mais cela n’était plus suffisant, la civilisation gréco-latine devait prendre fin, et le redressement devait venir d’ailleurs et s’opérer sous une tout autre forme. Ce fut le Christianisme qui accomplit cette transformation ; et, notons-le en passant, la comparaison qu’on peut établir sous certains rapports entre ce temps et le nôtre est peut-être un des éléments déterminants du « messianisme » désordonné qui se fait jour actuellement. Après la période troublée des invasions barbares, nécessaire pour achever la destruction de l’ancien état de choses, un ordre normal fut restauré pour une durée de quelques siècles ; ce fut le moyen âge, si méconnu des modernes qui sont incapables d’en comprendre l’intellectualité, et pour qui cette époque paraît certainement beaucoup plus étrangère et lointaine que l’antiquité « classique ».
Je n’ai jamais dit que la paganisme était bien ou pas bien. Je dis que le paganisme correspondait à une époque et que cette époque était révolue au moment de l’avènement du christianisme. Lorsque ce dernier s’implanta à Rome la spiritualité polythéiste y était déjà moribonde, comme en Grèce. Ensuite dire que l’implantation du christianisme fut non violente c’est faire fi des persécutions que les polythéistes subirent à leur tour : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pers%C3%A9cution_des_pa%C3%AFens_dans_l%27Empire_romain_tardif
Selon l’anthropologue Pascal Boyer, qui est un spécialiste des religions mondialement reconnu, les “grandes” religions, qui à l’échelle de l’évolution humaine sont très récentes, ont été imposées par des aristocraties qui entendaient soumettre les populations qu’elles dominaient. Le christianisme a été imposé par l’aristocratie romaine puis par les aristocraties féodales et les monarchies qui utilisaient les religions chrétiennes pour justifier leurs pouvoirs. Selon Pascal Boyer, l’indifférence religieuse qui gagne beaucoup de terrain, en Occident notamment, n’est ni une anomalie ni la marque d’une prétendue décadence mais le retour à la normalité. Les peuples dits primitifs étaient (sont encore pour les derniers rescapés) parfaitement indifférents même quand ils pens(ai)ent qu’une puissance occulte avait créé le monde. Nous sommes en train de nous affranchir du dieu jaloux des Chrétiens mais nous n’avons nul besoin de nous embarrasser d’une multitude de dieux pour admettre la diversité du monde et en particulier du monde humain. Le monde est divers, c’est une évidence; nous ne pouvons que nous en féliciter et faire en sorte que cette diversité perdure.
En complément de mon propos précédent, ma vision des choses est la suivante : aucune spiritualité n’est supérieure à une autre. Chacun suit, selon sa culture, son inspiration, son intuition la voie qui lui convient. Ainsi je ne fais pas de comparaison entre telle ou telle spiritualité. Qui serais-je d’ailleurs pour le faire ?
Concernant le polythéisme des différents peuples constitutifs de l’antiquité européenne, comme dans toutes les spiritualités deux dimensions sont juxtaposées : une ésotérique, accessible aux initiés, une exotérique, accessible aux profanes. Concernant l’ésotérisme des traditions antiques (celtes, romaines, grecques), nous ne savons rien ou du moins le peu que nous savons ne permet pas d’en appréhender le contenu, de le vivre sur le plan spirituel. La dimension exotérique est plus facile à appréhender car il existe davantage de traces, en particulier chez les romains et les grecs.
et la parenthèse de l’Inquisition qu’en faites-vous ?
Aucune violence – très juste, l’hérétique avait même droit a un resto gratuit – comme en 2021.
Il avait même droit à l’auto-grillade assaisonnée de fagots.
En retour je vous adresse la question suivante : pourquoi le christianisme n’est-il pas parvenu à supplanter le polythéisme en Inde, alors que l’Inde fut sous domination européenne (donc chrétienne) durant presque 200 ans et que nombre de missionnaires et de religieux catholiques y œuvrent depuis le XVIe siècle ? Peut-être que la réponse réside ailleurs que dans une supposée supériorité du christianisme (ou du monothéisme) sur le polythéisme ?
Un élément de réponse dans cet article : https://heconomist.ch/2021/03/16/du-multiple-a-lun-lhindouisme-est-il-polytheiste-ou-monotheiste/
Ah, le doux souvenir dss campagnes de destructions des lieux de culte polythéistes : https://journals.openedition.org/assr/17883
Ah, le doux souvenir du massacre de Verden !
La violence fut de mise dans la conversion des ” païens “. Vouloir convertir autrui suppose d’emblée que le convertisseur est détenteur d’une Vérité que l’autre ne détient pas.
C’est cette attitude pleine d’arrogance, de mépris et de suffisance qui se perpétua tout au long des siècles vis à vis des autres croyances religieuses ou spirituelles qui explique en parti le rejet du christianisme actuel. L’Église récolte le fruit des graines qu’elle sema tout au long des siècles et ce n’est pas terminé. Elle récolte le fruit de la violence dont elle fit preuve.
Est ce que Dieu, dans son omnipotence et son omniprésence avait besoin d’utiliser qu’un seul vecteur pour permettre aux êtres humains de se réaliser spirituellement. Le christianisme est l’un de ses vecteurs mais d’autres existent et sont tout autant efficient. C’est l’erreur fondamentale commise par les chrétiens : se croire élus d’une mission et la conduire avec force et violence, alors qu’autrui n’a rien demandé.
Toujours dans la même veine, ce qui se passa au Rwanda : https://oeildhumanite.com/index.php/ar-aa/societe/item/135-de-la-religion-traditionnelle-a-la-religion-chretienne-au-rwanda-conflit-entre-deux-cultures-domination-de-la-religion-chretienne
Le problème n’est pas le message christique mais l’attitude condescendante de ceux qui le diffusèrent et les méthodes employées pour le propager dans le monde. Et cela commença avec ceux que vous nommez les païens avec tant de mépris.
Les jeux du cirque étaient bien organisés par les païens, il me semble, avec de préférence des Chrétiens sacrifiés. De même les Chrétiens devaient se réfugier dans les catacombes pour exercer leur culte. La cruauté avait la part belle. Quelle liberté avaient donc les premiers chrétiens ? Quelle civilisation ont apporté le paganisme et le polythéisme ? Quel statut de l’homme et de la femme ont ils créé, quelles congrégations de charité ont ils instaurées depuis la nuit des temps pour aider les pauvres, les malades et indigents. ? Ce furent, d’après G Bernanos, ce visionnaire, ” d’immenses épargnes accumulées de civilisation, d’humanité, de spiritualité, de sainteté..” Lisez donc la Doctrine Sociale de l”Eglise des papes Léon XIII et St Pie X. Revenir à notre tradition catholique sera notre seule chance de survie.
Pourquoi vouloir systématiquement opposer polythéisme et monothéisme. En Inde cette opposition n’existe pas. Nul ne nie les persécutions que subirent les chrétiens dans l’Empire romain. De même il ne faut pas nier les massacres commis au nom du Christ. Ils furent très nombreux aussi. Je me répète, il n’y a dans mon propos nulle dénonciation du christianisme en tant que spiritualité mais dénonciation du totalitarisme spirituel qu’imposa l’Église et des régimes politiques de la chrétienté qui l’utilisèrent.
Tant qu’à dire que le polythéisme ne fut pas fécond en matière de civilisation c’est très rapidement ignorer ce furent les civilisations égyptiennes, syriennes, grecques, romaines, assyriennes etc, sans parler de l’Inde, de la Chine etc pour l’Asie et de toutes les civilisations qui se sont développées dans les différents peuples qui occupent cette Terre.
Que la civilisation issue du syncrétisme du christianisme, de la philosophie des grecs et du substrat culturel et spirituel des peuples de l’Europe fut civilisatrice, seuls les wokistes le conteste. Cependant la civilisation européenne ne fut pas que civilisatrice, loin sans faut.
Je ne nie pas non plus que la tradition de base de l’Europe est le catholicisme. C’est d’ailleurs ce qu’écrivait Guénon au début du XX° siècle. Pour autant, la spiritualité catholique va devoir profondément s’interroger sur les causes et les conditions de sa désaffection, laquelle est patente au regard de l’essor de l’Islam en Occident (je précise que je ne suis ni musulman ni sympathisant de cette religion).
Les religions, tout comme beaucoup d’idéologies modernes reposant sur des croyances infondées, portent souvent au fanatisme ceux qui y adhèrent. L’idéologie libérale elle-même n’est pas exempte de danger. Les régimes libéraux contemporains sont les plus bellicistes, et de très loin. Les États-Unis, qui sont à la fois l’épicentre du libéralisme et celui d’un christianisme hystérique, l’évangélisme, sont en guerre permanente contre tous ceux qui n’adhèrent pas à leurs croyances. Tenons-nous à bonne distance des religions et des idéologies folles.
Certains sont hypnotisés par MAMON …
d’où quelques petits problèmes de société !!!!! me semble-t-il …
ici-bas !!! je précise …
Bonne chance ! aux lecteurs de cet Article
Tout le monde a reconnu le MO:
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Merci pour ce grand et passionnant panorama de nos sociétés livré ici par Alain de Benoist. Cela repose sur des études approfondies et des opinions sérieuses de grands intellectuels du siècle dernier.
Il montre bien les dangers et limites du principe d’unicité universalité. Cela n’empêche pas l’existence de la déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par les nations unies, ni le fait que la culture anglosaxonne prétende dominer un monde unipolaire.
Le fait religieux ou religiosité est ce qui distingue essentiellement l’homme des autres primates. C’est la manifestation de sa conscience propre. Quant au contenu des religions, il est très divers, que ce soit la liturgie, les sujets divins, les croyances, l’exercice de la spiritualité, la mystique, les miracles, les divinations, etc.
La diversité des tombes humaines, qui sont hélas souvent profanées et pillées, n’a pas encore révélé l’étendue historique des croyances religieuses sous-jacentes.
Au-delà des divergences d’opinion, je suis heureux de payer un abonnement au CDS pour lire les “Occitania”, “Jean-Louis D.” et autres. Cela change des commentaires d’incultes sur d’autres canaux. Une seule restriction ici : attention à ne pas déplaire au “médiateur” du site. Je rejoins Jean-Louis D. sur un point important, considérant un site qui s’affiche “libertarien” : au moindre mot esquissant l’ombre d’une critique de M. Verhaeghe, vous disparaissez (sur le canal Télégram, vous êtes banni comme un lépreux, même en restant fort poli). C’est dommage car ce site est unique et vaut vraiment de payer pour qu’il vive longtemps. Ce que je continuerai à faire, sauf si je ne lis pas ce commentaire…
Tous ces débats sont la manifestation de la tergiversation de ceux qui renâclent à rejoindre le Chemin de l’amour (je suis le chemin, la vérité et la vie…). Même Poutine, qui est du dernier pragmatisme, à déclaré : « La voie devant nous est l’amour du Christ. »… Pour leur défense, il est également vrai que Gandhi considérait que le Christianisme était la religion la plus difficile…
Avec mon pseudo, ce n’est pas moi qui vous contrarierai.
@Rtb83 : Je ne suis qu’à une heure du Lav… et j’ai aussi deux ccm des belles années… J’ai bon ?
Nul renâclement. Les chemins sont multiples. Le christianisme est l’un d’eux mais pas le seul et pour citer Ibn’Arabî, ” “Je crois en la religion de l’Amour, où que se dirigent ses caravanes car l’amour est ma religion et ma foi. ”
Ramakrisna disait ” Vous pouvez visiter toute la terre, vous ne trouverez nulle part la vraie religion. Elle n’existe pour vous que dans votre cœur. Celui qui ne L’a pas en soi ne La trouvera pas non plus hors de soi. ”
Enfin Swami Ramdas (le serviteur de Ram, de Dieu dans cette appellation) raconte dans ” Carnets de pélerinage ” qu’il emporta avec lui, lors de son grand renoncement trois livres : La Bhagavad Gita, Lumière de l’Asie et Le Nouveau Testament.
Les voies sont multiples et la tolérance doit être de mise, surtout vis à vis des voies que l’on ne comprend pas et le polythéisme est l’une d’elle.
@Occitania : Je précise – car je suis tout à fait d’accord avec vous – que ceux que je vois renâcler ne sont pas en train d’hésiter entre les différentes voies de l’amour que vous citez mais entre n’importe laquelle de ces voies et celles de l’égoïsme humain, dont les libéralismes à toutes les sauces en l’occurrence… Et là, je crois que nous nous comprenons. Je ne vous étonnerai sans doute pas si je vous dis que je ne suis pas spécialement croyant mais que j’apprécie et je fais miennes toutes les belles histoires religieuses dès l’instant qu’elles préconisent l’amour entre tous les humains, comme celle-ci : un vendredi récent, le prêtre sénégalais de mon village a lavé les pieds de mon ami, l’épicier algérien qui a sa boutique en face de l’église… Maintenant, j’ai deux amis.
Remarquable. Les voies spirituelles ne sont que des outils mis à disposition pour permettre d’accéder à l’Essence, quel que soit le nom qu’on lui donne. La voie n’est pas le but et s’y attacher s’est tourner le dos au but car on tombe alors dans l’intolérance, le refus de l’autre, la volonté de le soumettre, de le convertir, bref tout le contraire de l’Essence qui est au-delà de toute forme de dualité. L’Essence est infiniment spacieuse (omnipénétrante), lumineuse (omnisciente) et chaleureuse, la chaleur de l’amour compassion. Elle est au-delà du dicible. Le Christ en disant ” Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. ” signifie par là que pour atteindre l’Essence il l’incarnation de la voie. Sa parole a été prononcée dans un contexte particulier, celui de la Judée à la fin de la République romaine, période durant laquelle la spiritualité polythéiste était en perdition et à des auditeurs précis, des juifs, donc enclins à recevoir son enseignement et à le répandre.
La violence religieuse est un mythe créé pour justifier la toute-puissance de l’Etat :
https://www.amazon.fr/gp/product/2915988293/ref=dbs_a_def_rwt_hsch_vapi_taft_p1_i1
Je me renseignerai sur cet ouvrage.
De mon point de vue, la violence religieuse a existé de tout temps car connivente des puissances séculières. Cela ne signifie pas que la religion est systématiquement et structurellement violente (bien que les sacrifices des ” païens ” de toute obédience le furent, je pense par exemple aux trophées des celtes où les corps des vaincus, après une bataille étaient offerts aux divinités) mais que son usage l’est. La croisade contre les albigeois en est un exemple parfait.
Citons Innocent III : « En avant ! Chevaliers du Christ ! En avant, courageuses recrues de l’armée chrétienne ! Que l’universel cri de douleur de la sainte Église vous entraîne. Qu’un zèle pieux vous enflamme pour venger une si grande offense faite à votre Dieu… On dit que depuis le meurtre de ce juste, l’Église de ce pays est sans consolateur, plongée dans la tristesse et l’affliction ; la foi a disparu, la paix est morte, la peste hérétique et la rage guerrière ont pris des forces nouvelles ; la barque de l’Église est exposée à un naufrage total… Appel à la croisade d’Innocent III »
Faut-il aussi rappeler la violence des rites Aztèques afin de nourrir les dieux ! Et que dire des massacres narrés dans le Bible.
La religion, sur le plan exotérique est mêlée au politique et à tout ce qui s’y rattache, donc au fait guerrier, lequel est par essence violent. La conquête du pays de Canaan en est l’illustration. Mais de nombreux autres exemples issus d’autres peuples pourraient l’illustrer. Dans l’Islam, il s’agit du petit djihad, le djihad extérieur. ” Ô croyants ! Combattez les infidèles qui sont prêts de vous. Qu’ils trouvent en vous de la rudesse ! Et sachez que Dieu est avec ceux qui le craignent. (S 9, v.123) Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lutte doctrinale et qu’il n’y ait pas d’autre religion que celle de Dieu. (S 8, v.39) ” Il s’agit sans équivoque d’un appel à la violence de nature religieuse. Sur le plan ésotérique, la dimension est intérieure. Toujours chez les musulmans, il s’agit du grand djihad, l’est l’effort sur soi-même, effort spirituel, car le vrai jihad est celui de l’âme.
Concernant les guerres dites de religion qui agitèrent l’Europe et la France, elles prennent racine dans la Réforme protestante, réforme religieuse. Bien entendu, en fonction des ralliements et des intérêts propres à chacun, la Réforme fut combattue ou soutenue par les puissants de l’époque, Empereur (Charles Quint), Rois ou Princes. Les guerres de religion mêlent bien évidemment politique et religion. Elles furent d’une violence extrême. En France, l’un des prémices fut le massacre dit de Mérindol, une commune du Lubéron survenu au printemps 1545 dans le massif du Luberon, ordonné par le parlement d’Aix contre les Vaudois du Luberon qui venaient de se rallier à la religion protestante : https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_M%C3%A9rindol
Plus près de notre époque, les guerres dites des Camisards ou guerre des Cévennes, fut une guérilla qui ravagea les Cévennes au début du siècle et qui tenta d’obtenir par la force le rétablissement de l’édit de Nantes. J’ai grandi dans un village du Gard où les Dragons du Roi et les Camisards se livrèrent à tour de rôle à des massacres de population.
La religion n’est pas violente si elle est intérieure. A l’inverse, elle le devient sans aucun doute si elle est mêlée au fait politique.
Pour autant que je sache, les guerres de religion ont bel et bien existé ! Les croyances religieuses mais aussi certaines croyances idéologiques portent à la domination et, si besoin, à la violence parce qu’elles donnent à ceux qui y adhèrent le sentiment de détenir une vérité incontestable. On peut penser que les religions du type polythéiste n’incitent pas, ou qu’elles incitent moins, à la violence, parce qu’elles admettent naturellement la pluralité des croyances, ce qui n’est pas le cas des religions monothéistes. Ceci dit, le polythéisme est mort et il ne renaîtra pas. Il faut que nous nous contentions d’une ‘évidence, la diversité naturelle du monde, et que nous l’approuvions. Plutôt que de polythéisme, il faudrait parler de philosophie de la diversité.
Je republie ma réponse à fboizard sur la violence religieuse. Mon texte ne contient aucun éléments susceptibles d’être censuré.
Je me renseignerai sur cet ouvrage. De mon point de vue, la violence religieuse a existé de tout temps car connivente des puissances séculières. Cela ne signifie pas que la religion est systématiquement et structurellement violente (bien que les sacrifices des » païens » de toute obédience le furent, je pense par exemple aux trophées des celtes où les corps des vaincus, après une bataille étaient offerts aux divinités) mais que son usage l’est.
La croisade contre les albigeois en est un exemple parfait. Citons Innocent III : « En avant ! Chevaliers du Christ ! En avant, courageuses recrues de l’armée chrétienne ! Que l’universel cri de douleur de la sainte Église vous entraîne. Qu’un zèle pieux vous enflamme pour venger une si grande offense faite à votre Dieu… On dit que depuis le meurtre de ce juste, l’Église de ce pays est sans consolateur, plongée dans la tristesse et l’affliction ; la foi a disparu, la paix est morte, la peste hérétique et la rage guerrière ont pris des forces nouvelles ; la barque de l’Église est exposée à un naufrage total… Appel à la croisade d’Innocent III »
Faut-il aussi rappeler la violence des rites Aztèques afin de nourrir les dieux ! Et que dire des massacres narrés dans le Bible.
La religion, sur le plan exotérique est mêlée au politique et à tout ce qui s’y rattache, donc au fait guerrier, lequel est par essence violent. La conquête du pays de Canaan en est l’illustration. Mais de nombreux autres exemples issus d’autres peuples pourraient l’illustrer. Dans l’Islam, il s’agit du petit djihad, le djihad extérieur. » Ô croyants ! Combattez les infidèles qui sont prêts de vous. Qu’ils trouvent en vous de la rudesse ! Et sachez que Dieu est avec ceux qui le craignent. (S 9, v.123) Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lutte doctrinale et qu’il n’y ait pas d’autre religion que celle de Dieu. (S 8, v.39) » Il s’agit sans équivoque d’un appel à la violence de nature religieuse. Sur le plan ésotérique, la dimension est intérieure. Toujours chez les musulmans, il s’agit du grand djihad, l’est l’effort sur soi-même, effort spirituel, car le vrai jihad est celui de l’âme.
A propos des guerres dites de religion qui agitèrent l’Europe et la France en particulier, elles prennent racine dans la Réforme protestante, réforme religieuse. Bien entendu, en fonction des ralliements et des intérêts propres à chacun, la Réforme fut combattue ou soutenue par les puissants de l’époque, Empereur (Charles Quint), Rois ou Princes. Les guerres de religion mêlent bien évidemment politique et religion. Elles furent d’une violence extrême. En France, l’un des prémices fut le massacre dit de Mérindol, une commune du Lubéron survenu au printemps 1545 dans le massif du Luberon, ordonné par le parlement d’Aix contre les Vaudois du Luberon qui venaient de se rallier à la religion protestante : https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_M%C3%A9rindol
Plus près de notre époque, les guerres dites des Camisards ou guerre des Cévennes, fut une guérilla qui ravagea les Cévennes au début du siècle et qui tenta d’obtenir par la force le rétablissement de l’édit de Nantes. J’ai grandi dans un village du Gard où les Dragons du Roi et les Camisards se livrèrent à tour de rôle à des massacres de population.
La religion n’est pas violente si elle est intérieure. A l’inverse, elle le devient sans aucun doute si elle est mêlée au fait politique.
Je me renseignerai sur cet ouvrage. Le mythe de la violence religieuse est malheureusement bien réel car connivente des violences séculières. Cela ne signifie pas que la religion est systématiquement et structurellement violente (bien que les sacrifices des « païens » de toute obédience le furent, je pense notamment aux trophées des celtes où les corps des vaincus, après une bataille étaient offerts aux divinités) mais que son usage l’est.
La croisade contre les albigeois en est un exemple parfait. Citons Innocent III : « En avant ! Chevaliers du Christ ! En avant, courageuses recrues de l’armée chrétienne ! Que l’universel cri de douleur de la sainte Église vous entraîne. Qu’un zèle pieux vous enflamme pour venger une si grande offense faite à votre Dieu… On dit que depuis le meurtre de ce juste, l’Église de ce pays est sans consolateur, plongée dans la tristesse et l’affliction ; la foi a disparu, la paix est morte, la peste hérétique et la rage guerrière ont pris des forces nouvelles ; la barque de l’Église est exposée à un naufrage total… Appel à la croisade d’Innocent III »
La religion, sur le plan exotérique est mêlée au politique et à tout ce qui s’y rattache, donc au fait guerrier, lequel est par essence violent. La conquête du pays de Canaan en est l’illustration. Mais de nombreux autres exemples issus d’autres peuples pourraient l’illustrer. Dans l’Islam, il s’agit du petit djihad, le djihad extérieur. » Ô croyants ! Combattez les infidèles qui sont près de vous. Qu’ils trouvent en vous de la rudesse ! Et sachez que Dieu est avec ceux qui le craignent. (S 9, v.123) Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lutte doctrinale et qu’il n’y ait pas d’autre religion que celle de Dieu. (S 8, v.39) » Il s’agit sans équivoque d’un appel à la violence de nature religieuse. Sur le plan ésotérique, la dimension est intérieure. Toujours chez les musulmans, il s’agit du grand djihad, l’est l’effort sur soi-même, effort spirituel, car le vrai jihad est celui de l’âme.
Concernant les guerres dites de religion qui agitèrent l’Europe et le Royaume de France, elles prennent racine dans la Réforme protestante, réforme religieuse. Bien entendu, en fonction des ralliements et des intérêts propres à chacun, la Réforme fut combattue ou soutenue par les puissants de l’époque, Empereur (Charles Quint), Rois ou Princes. Les guerres de religion mêlent bien évidemment politique et religion. Elles furent d’une violence extrême. En France, l’un des prémices fut le massacre dit de Mérindol, une commune du Lubéron survenu au printemps 1545 dans le massif du Luberon, ordonné par le parlement d’Aix contre les Vaudois du Luberon qui venaient de se rallier à la religion protestante : https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_M%C3%A9rindol
Plus près de notre époque, les guerres dites des Camisards ou guerre des Cévennes, fut une guérilla qui ravagea les Cévennes au début du siècle et qui tenta d’obtenir par la force le rétablissement de l’édit de Nantes. J’ai grandi dans un village du Gard où les Dragons du Roi et les Camisards se livrèrent à tour de rôle à des massacres de population.
Si la religion n’est pas nécessairement violente en essence, elle le devient sans aucun doute dès qu’elle est mêlée au fait politique.
Faut-il aussi rappeler l’extrême violence des conquêtes musulmanes dans le sous continent indien qui durèrent 8 siècles, conquêtes qui éradiquèrent le bouddhisme (lequel fort heureusement avait pu se répandre vers d’autres contrées) : https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/440203
Cette extrême violence trouva son inspiration dans les paroles du prophète. Sourate 47.4 extraite du Coran : ” Quand vous êtes en guerre avec les impies, passez-les au fil de l’épée jusqu’à leur reddition. Enchaînez alors les prisonniers que vous pourrez ensuite libérer gracieusement ou contre rançon quand la guerre aura pris fin. Tel est l’ordre de Dieu qui, s’Il voulait, les réduirait Lui-même à l’impuissance, mais Il tient à vous éprouver les uns par les autres. Et ceux qui seront tués pour la Cause de Dieu, Il ne rendra jamais vaines leurs actions. “
Pour conclure, je relis le texte de Saint Bernard de Clairveaux : Éloge de la nouvelle chevalerie. Voici un extrait éloquent : ” Marchez donc au combat, en pleine sécurité, et chargez les ennemis de la croix de Jésus-Christ avec courage et intrépidité, puisque vous savez bien que ni la mort, ni la vie ne pourront vous séparer de l’amour de Dieu qui est fondé sur les complaisances qu’il prend en Jésus-Christ … ” Je pourrais en citer bien d’autres dans lesquels la violence (le meurtre) est justifiée par le fait religieux : ” Mais les soldats du Christ combattent en pleine sécurité les combats de leur Seigneur, car ils n’ont point à craindre d’offenser Dieu en tuant un ennemi et ils ne courent aucun danger, s’ils sont tués eux-mêmes, puisque c’est pour Jésus-Christ qu’ils donnent ou reçoivent le coup de la mort, et que, non seulement ils n’offensent point Dieu, mais encore, ils s’acquièrent une grande gloire : en effet, s’ils tuent, c’est pour le Seigneur, et s’ils sont tués, le Seigneur est pour eux ; mais si la mort de l’ennemi le venge et lui est agréable, il lui est bien plus agréable encore de se donner à son soldat pour le consoler. ” Est-il nécessaire de développer davantage le propos, surtout lorsque les faits historiques attestent les paroles de saint Bernard de Clairveaux, figure emblématique du christianisme et de la chrétienté du Moyen-Âge central.
Belle référence à Michel Villey par Alain de Benoist, qui rappelle utilement qu’ “il y a une opposition totale entre le droit naturel classique et le droit naturel des modernes”. De même, il énonce la conception classique, qui se rencontre aussi bien chez Aristote que chez saint Thomas d’Aquin, en disant : “le droit est extérieur à l’individu”. C’est fondamental. Certains pourraient objecter que dire cela, c’est donner à l’Etat un pouvoir sur l’individu en matière de droit. Or, il n’en est rien. Dans la conception classique (qui fut aussi une pratique pendant des siècles), la fonction de dire le droit n’est pas une attribution de l’Etat. Les juges ne sont pas des fonctionnaires sous la République romaine. Il faut observer le long processus au cours duquel les Etats ont outrepassé leur rôle en cherchant à exercer un contrôle de plus en plus important sur le droit. Le processus fut long parce que longtemps contrarié par une résistance de la part des provinces et des juristes locaux à ces réformes. C’est précisément l’idée de droits naturels intérieurs à l’individu qui a permis à l’Etat moderne de dominer totalement le droit, ce que manifeste notamment la “Théorie de l’Etat de droit” (“Rechtsstaatslehre”), surgie dans le monde germanique au XIXe siècle et pleinement concrétisée dans l’Occident actuel avec le bonheur que l’on sait (wokisme, immigration en roue libre, etc). On peut le noter au passage, il est fascinant que le monde germanique ait pu produire dans son histoire des juristes aux conceptions aussi radicalement antagonistes que, d’une part, Althusius (Johann Althaus), défenseur de la conception classique du droit et de la subsidiarité et, d’autre part, Hans Kelsen et sa funeste pyramide normative.
Une des idées les plus chères à Alain de Benoist, sinon la plus chère, est celle d’un empire européen post-national et régionaliste (“L’Europe aux cent drapeaux”) qui n’est pas sans rappeler la sinistre Europe Nouvelle de 1944-1945. Il hait les nations, et tout particulièrement la France, à l’exception toutefois de l’Allemagne qui, elle, serait une communauté ethnique (à la différence de notre pays qui est une construction politique dans laquelle furent fusionnés de force plusieurs peuples auxquels, selon lui, il faudrait rendre leur liberté).
Son travail, depuis 55 ans, est une tentative de recyclage des idées de certains courants de la “Révolution conservatrice allemande” laquelle était très clairement antirépublicaine et antidémocratique, certains de ses courants étant monarchistes et d’autres étant inspirés par le fascisme.
Le paganisme de De Benoist est un anti-christianisme viscéral. La lecture de son livre ”Comment peut-on être païen ? ” ne nous apprend rien sur le paganisme mais nous en dit long sur l’anti-christianisme de son auteur qui n’a jamais vraiment clarifié ce qu’il entend par paganisme. Le polythéisme qu’il tente de promouvoir est peut-être ce qu’il entend par paganisme. S’agit-il de croire à l’existence d’une multitude de divinités ou simplement de penser que le monde est divers et que la diversité est une bonne chose ? Si la deuxième hypothèse est la bonne , pourquoi coller le mot “polythéisme” sur une attitude tout à fait respectable, ce qui ne fait qu’obscurcir le débat ?
De Benoist est “radicalement” anticapitaliste; il souhaite la disparition du capitalisme et pas seulement celle du capitalisme libéral mais, semble-t-il de toute forme de capitalisme. Il est difficile de savoir quel est précisément l’objet de sa détestation parce qu’il parle indifféremment de capitalisme, de capitalisme libéral et de libéralisme économique, dans un même texte. Il existe d’autres formes de capitalisme (capitalisme coopératif, capitalisme populaire, pancapitalisme…) dont il ne parle jamais. Donc, il faudrait supprimer le capitalisme mais il n’a jamais expliqué par quoi il faudrait le remplacer, ce qui est parfaitement irresponsable. De même, il souhaite la décroissance mais il n’a jamais expliqué comment elle pourrait être organisée. Son discours n’est dans ces deux domaines importants que de la rhétorique creuse.
Le “libéralisme conservateur”, qu’il critique à juste titre, est intrinsèquement contradictoire, mais le “socialisme conservateur” qu’il lui oppose l’est tout autant . Ce concept fumeux n’est sans doute qu’un écran derrière lequel il dissimule le fond de sa pensée.
Après 55 ans de bavardages dont il n’a tiré aucune synthèse, il n’ a pas émis le moindre projet dans le domaine des institutions politiques. Il a abordé le sujet dans un tout petit ouvrage publié au cours des années 1980 et intitulé bizarrement ”Pour une démocratie organique” ! L’organicisme étant une idéologie aristocratique, on peine à comprendre le sens de cette association baroque entre démocratie et aristocratie. La lecture de l’ouvrage en question laisse le lecteur sur sa faim.
Autre bizarrerie, le fédéralisme intégral dont il se réclame de temps à autre; rappelons que les partisans du fédéralisme intégral (Alexandre Marc) ont pour objectif la création d’une fédération mondiale d’individus eux-mêmes fédérés entre eux ! Une parfaite utopie.
A l’heure où l’Union Européenne bringuebale dangereusement sans avoir réussi à faire adhérer les peuples européens au projet post-national des libéraux de Bruxelles, Alain de Benoist a échoué; les peuples européens se tournent massivement vers les nations historiques. Son projet grandiose de subversion métapolitique n’a été qu’un pétard mouillé, probablement parce que, contrairement à ce qu’il pense, la métapolitique n’est pas la solution miracle ou plus exactement parce que la métapolitique peut donner des résultats dans certaines circonstances mais qu’elle ne permet pas de rendre séduisantes n’importe quelles idées.