« J’espère ne pas être misogyne », nous dit Vincent Cassel, qui, à la différence Modeste Schwartz, n’assume pas le risque d’être ajouté à une liste incluant les noms de Voltaire, Rousseau, Kant – et, curieusement, pas celui d’Andrew Tate.
Or c’est bien de Tate et de la récupération de son buzz masculiniste qu’il est ici question. En atomisant la famille et en redéfinissant hommes et femmes comme deux catégories sociales concurrentes (ce qu’ils n’avaient jamais été nulle part dans l’histoire humaine), l’Occident finissant a créé assez de solitude et de frustration (celle de l’incel – mais aussi celle de tant de femmes vivant leur désir de l’homme dans le registre d’un masochisme coupable) que les outrances du masculinisme et du féminisme – qui ont toujours existé à titre de genres rhétoriques adolescents – sont désormais rentables.
La recette du succès est simple : on prend un acteur passable, un ancien lutteur ou un ancien playboy de bourgade carpatique, et on lui permet d’affirmer publiquement un peu de ce que, depuis la nuit des temps, les hommes hétérosexuels pensent des femmes (N.B. : ce qu’en pensent les homosexuels, c’est pire). D’éventuelles persécutions de l’État roumain (dans le cas de Tate et de Schwartz) ajoutent certes au charme musqué du personnage – mais sans suffire à assurer le buzz.
Schwartz, « trop alambiqué », surclassé par un Cassel plus « Tate »
Car la règle suivante, c’est qu’il vaut mieux éviter d’encourager les gens à penser. Il vaut mieux « choquer » Elle (tout un programme !) comme le fait Cassel, en alignant comme malgré soi quelques vérités de bon sens désormais tabouisées par le devenir-Clémentine Autain du monde, mais sans remettre en question le tabou lui-même.
Il vaut mieux jouer l’antisémite du dimanche qui a « libéré sa parole » à l’insu de son plein gré – mais qui n’en reste pas moins sympa (« d’ailleurs, j’ai plein d’amis qui sont… des femmes »). Bref : on s’efforce d’être masculiniste comme Clémentine Autain est féministe : pour raisons strictement glandulaires. Ça, c’est pardonnable. Après tout, on sait depuis des millénaires que l’homme est une créature essentiellement déchue – c’est plus récemment – grâce à des avancées théologiques de dernière génération, comme celles dues à Sandrine Rousseau – qu’on a découvert que cette déchéance est en rapport direct de ses niveaux de testostérone.
????????????????????????????????????????? ce n’est ni bon, ni bénéfique de fumer n’importe quoi.
J’aime les articles qui donnent à lire et à penser. Là, on reste au niveau de la vitupération nébuleuse. Finalement la structure scolaire de nos rédactions puis dissertations, ça avait du bon. Il y avait un propos et des propositions qui y conduisaient.
Ah, vous voyez!
Bon, je retourne à l’actualité russe, dans ce cas.
Merci pour ce feed-back!
“Il vaut mieux jouer l’antisémite du dimanche qui a « libéré sa parole » à l’insu de son plein gré – mais qui n’en reste pas moins sympa” : ???????????? : De quoi parlez vous??……
Et puis c’est quoi “buzz” et “incel”?
Ah oui, pardon pour tout ce franglais.
buzz: grosse popularité d’un contenu sur les réseaux sociaux (généralement grâce au recours à la facilité d’un thème “porteur”: obscène, m’as-tu-vu…)
incel (de “involuntaty celibate”): hommes généralement jeunes qui aimeraient avoir une sexualité hétérosexuelle, mais vivent un vie solitaire, du fait de la détérioration des rapports hommes/femmes dans les sociétés occidentales
Je ne suis pas toujours d’accord avec ce qu’écrit Modeste S. Mais je trouve ses articles intéressants, même si parfois, il laisse courir sa plume et ses pensées comme un artiste un peu fou. Dali n’était-il pas un génie, malgré ses frasques et ses déclarations surréalistes ? Einstein ne tirait-il pas la langue ? Pour le moins, les chroniques de Modeste S. font souvent polémiques, et cela est bien. Cela prouve qu’elles sont lues, contrairement à celles de beaucoup de journaleux officiels. Qui peut comprendre la langue de José-Maria de Heredia ?