Les malheurs de la Silicon Valley Bank ont commencé à faire le tour de la planète financière. Le titre est accrocheur : les perles de l’économie américaine rencontrent des difficultés financières qui annoncent un plausible éclatement de la bulle Internet. Mais, derrière le fracas d’une faillite majeure (considérée comme la deuxième plus grande dans l’histoire américaine), c’est la crise obligataire, créée de toutes pièces par la remontée brutale des taux, qui pointe le bout de son nez. Et cette crise ne s’arrêtera pas à la Silicon Valley : elle contaminera tout l’Occident. Attention : tous aux abris, et suivez nos conseils (ceux que nous prodiguons depuis plus d’un an que nous alertons sur la survenue de cette crise) pour mettre votre patrimoine à l’abri.
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Merci pour cette explication financière très convaincante.
C’est balo : en gestion actif passif du bilan bancaire, on n’adosse jamais des dépôts de liquidités, par définition appelable à très court terme sur des obligations long terme. Le risque de taux serait mortel. Je ne peux pas croire qu’une banque de la silicon valley ait fait une erreur de gestion aussi grossière. Il doit y avoir autre chose à l’origine de la faillite de SVB, une fraude ? Une perte de crédit sur un client important ? Un défaut de compensation d’une contrepartie de produit dérivé (un hedge fund).
Je me pose exactement la même question. Comment se fait il que la 16eme banque US n’ait pas prévu ça! Surtout que tout le monde savait (au moins dans le monde financier…) que les taux allaient remonter cette année…
Petite erreur de formulation :
« lorsque les taux d’intérêt servis par l’obligation montent, le cours de l’obligation baisse »
Non, le taux servi par l’obligation reste fixe, et quand le taux des AUTRES obligations (celles nouvellement créées) monte, alors le marché recalcule la valeur du capital nécessaire pour que le rendement de l’ancienne obligation corresponde au nouveau taux.
Obligation au nominal de 100, rendement 1%: 1€
Nouveau taux 2%, 1€ est le rendement d’un capital de 50.
Je ne partage pas cette analyse, cet avis de tempête.
Une fois de plus, comme chaque fois depuis 2008, le Système tordra toutes les règles pour sauver le Système.
Une marche vers l’Enfer de plus aura été descendue, mais il n’y aura pas, ou pas encore, d’écroulement spectaculaire. Le Système aura gagné quelques années (pas des décennies).
La clé de tout est la dédollarisation : tant que le dollar règne, la FED règne, le Système n’est pas en danger de mort.
A terme, nous aurons probablement un effet boule de neige : la dédollarisation et la banqueroute des Etats occidentaux s’alimenteront l’une l’autre. Mais c’est techniquement trop tôt, le reste du monde n’est pas tout à fait prêt à se passer de dollars (ça vient).
https://brunobertez.com/2023/03/11/editorial-craquements-financiers-le-pari-qui-a-ete-fait-par-les-autorites-mondiales-est-un-pari-satanique/
Explicitation de mon « ça vient » :
https://institutdeslibertes.org/un-probleme-de-robinets/
Je vais être modeste (ça change !) : je pense que la catastrophe n’est pas mûre, mais, comme tous les problèmes de “timing”, c’est très difficile à évaluer, je peux très bien me tromper.
@fboizard Merci. Oui timing is everything. Comme dit Soufiane dans son commentaire au papier IDL de Charles Gave, trop tôt pour condamner l’USD mais largement temps pour se carapater de l’EUR; à ce sujet j’ai lu un scenario disparition de l’EUR il y a déjà un moment, comme quoi au moment du krach les EUR des banques de dépôt allemandes seraient mieux traités que ceux des autres. C’était dans LCDS je crois bien. Va savoir Charles. Perso j’ai ouvert un compte courant multi devise chez Wise avec des USD et des CHF en chaufferette. ⚠️
Voilà une sage décision. Vous pourriez aussi ajouter du Rouble et de la devise chinoise ou d’Arabie saoudite. Pour ma part je choisis de la terre.
Cette video, intitulée La Chine contre attaque, dit la même chose que IDL. Merci:
▶️ https://youtu.be/KBQ9d5WEitU
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D’accord avec fboizard ci-dessus.
Certes, je peux, cette fois, me tromper. Mais tant que le dollar-us “tient”, par n’importe quels moyens tordus, le risque de krach reste faible. On dirait qu’il y a une “course contre la montre” entre les antagonistes de la guerre ukrainienne, d’une part : l’OTAN et ses “alliés”, disons pour faire court fourbis par la FED, et d’autre part, les BRICS (qui sont une régénération des pays Non-alignés) comprenant la Russie. Il veulent s’affranchir du dollar-us.
Le plus grand des dangers étant que les États-Unis pourraient aller au delà du point fatal de rupture. Pour le moment, je n’y crois pas trop. Mais le sabotage dans la mer Baltique d’un des principaux gazoducs alimentant l’Europe en énergie en dit très long sur la détermination des États-Unis pour maintenir leur “suprématie” sur le monde. Là sont les vrais dangers.
Le problème de fond de ces crises récurrentes est lié au fait que la fed entre autres n’est pas une banque publique mais privée (1913), ni la banque d’Angleterre d’ailleurs. D’autre part, depuis la fin de la convertibilité or du dollar en 1971 qui en a fait une monnaie hégémonique américaine, le monde a vécu au rythme de l’économie US et de son surendettement chronique pour conserver sa domination. Par ailleurs l’écart croissant entre la productivité du travail et sa rémunération qui n’a cessé d’alimenter un endettement des agents économiques, la volatilité croissante des marchés dopée par l’utilisation de produits dérivés à effet de levier, la titrisation croissante des créances exposant au risque de liquidité et la faible lisibilité de la qualité des actifs adossés ont favorisé l’émergence de bulles spéculatives et leur éclatement. Avoir fait de la monnaie un outil de spéculation, et surtout une marchandise, n’a jamais servi l’économie réelle. L’inexistence réelle croissante de la monnaie par sa numérisation forcenée et contrôlée par un petit nombre qui tôt ou tard jouera sur “la bourse ou la vie” pour nous asservir a conduit certains idéalistes à créer une monnaie destinée à se limiter à son rôle d’unité de compte et d’instrument d’échange a conduit parfois à l’embastillement (par exemple l’actuel détenu politique A Juving-Brunet). Une autre alternative au contrôle par un tiers (système de banques centrales contrôlé par la BRI) est la cryptomonnaie, qui aurait pu être une solution pour se débarrasser du “tiers de confiance” en lequel on n’a plus confiance ! hélas, la folie spéculative l’a déjà desservie. Des applications se développent pour que les gens s’échangent bien et services localement, mais l’état de l’art est encore embryonnaire. Pourtant des solutions existent bel et bien pour limiter la monnaie à son rôle primordial de “sang de l’économie”. Mais ces solutions ne seront-elles pas traquées car allant à l’encontre du NOM ? comment faire prendre conscience à la masse de ne plus jouer le jeu ? l’ingénierie sociale reste si performante que même en en expliquant pédagogiquement les méthodes, les personnes préfèreraient encore majoritairement la servitude volontaire !