La confrontation sino-américaine semble chaque jour un peu plus probable, alors que les tensions sont de plus en plus fortes autour de Taïwan. Mais c’est en mer de Chine du Sud que l’affrontement pourrait débuter, tant les incidents sont fréquents dans des eaux de plus en plus contrôlées par Pékin.
L’affaire du ballon-espion chinois ayant survolé les Etats-Unis à haute altitude en février dernier a, on le sait, provoqué un incident diplomatique entre Pékin et Washington. Antony Blinken, le Secrétaire d’Etat américain, qui devait se rendre en visite en Chine, a reporté sa visite, suscitant l’ire de la diplomatie chinoise. Celle-ci, pour sa part, vient de réussir une médiation historique entre l’Iran et l’Arabie saoudite, le pire ennemi et le plus ancien allié des Etats-Unis au Moyen-Orient, qu’elle a convaincu de rétablir leurs relations diplomatiques sans que l’Amérique soit en quoi que ce soit partie prenante des négociations. Un véritable camouflet pour la Maison Blanche qui a fait du golfe Persique sa chasse gardée depuis 1943. Supportant de moins en moins d’être contestée sur la scène internationale par la montée en puissance chinoise, l’Amérique s’est décidée à la contenir dans ses limites géographiques, en s’appuyant sur un cordon d’Etats alliés, ou partageant les mêmes appréhensions vis-à-vis de Pékin. Japon, Corée du Sud, Taïwan, Philippines, Vietnam constituent la première ligne de cette défense multicouche, intégrant également un second rempart constitué de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, des petites nations insulaires de la région (Fidjis, Samoas, Tonga…) et des archipels français et américains du Pacifique. Une étreinte se resserrant qui n’est pas sans évoquer celle que les Etats-Unis ont patiemment tissée en Europe centrale et orientale contre la Russie depuis la disparition de l’URSS. Avec les mêmes effets.
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Cette Mer de Chine est un goulet d’étranglement géographique du commerce et des échanges mondiaux. Il est douloureux de constater que des peuples aussi différenciés et cultivés que les vietnamiens, les japonais, les coréens, etc. qui parlent des langues différentes et bordent la mer de Chine sont incapables de vivre en paix, et que des champions du commerce venant d’ailleurs y entretiennent la zizanie depuis des siècles à leur profit. Mutatis mutandis pour la Méditerranée, la mer du Nord, la Baltique, la mer Noire etc.