Le gouvernement du chancelier Scholz a fait passer une réforme électorale controversée au Bundestag. La clause du mandat de base, dont profitait jusqu’à présent surtout la CSU bavaroise, sera supprimée. Le mécontentement est grand à Munich, on veut tenir tête à l’adversaire politique. Pour Berlin, une confrontation avec le sud n’est toutefois pas sans danger : les Bavarois représentent 20% de la performance économique totale de l’Allemagne et sont de loin le site industriel le plus développé. On peut douter que Scholz l’ait prévu.
L’émotion est grande, les mots durs ne sont pas épargnés. Alexander Dobrindt, ancien ministre des Transports, aujourd’hui président de la CSU bavaroise (Union chrétienne-sociale) au Bundestag, parle d’une « grande canaillerie ». La gauche parle du « plus grand attentat depuis des décennies contre le droit de vote, pilier décisif de la démocratie parlementaire ». L’élément central de la critique de l’opposition est la suppression de la clause de mandat de base. Cette clause stipule qu’un parti peut siéger au Bundestag avec la force d’un groupe parlementaire, même avec moins de cinq pour cent des deuxièmes voix, s’il a obtenu au moins trois mandats directs. Le parti de gauche en a profité lors des élections de 2021 (3 mandats directs pour 4,9% du total des voix). Mais la CSU pourrait également être concernée par ce changement à l’avenir – lors des élections fédérales de 2021, les chrétiens-sociaux ont certes remporté presque tous les mandats directs en Bavière, mais n’ont obtenu qu’à peine 5,2 % des voix dans toute l’Allemagne. L’ambiance se réchauffe, l’orientation politique du gouvernement suscite un grand mécontentement – surtout dans le monde économique. Et la Bavière est le grand acteur de l’Allemagne en matière d’économie.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Pour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de découvrir nos offres d'abonnement.