Prenant de vitesse les activistes sociaux français – qui proposent une opération « Ville Morte » pour demain –, c’est pour samedi dernier que le Premier Communiste de la domesticité onusienne de Davos, António Guterres, proposait « une heure [d’obscurité] pour la planète ».
Vous ne l’avez pas remarqué ? C’est normal. Doutant même de la discipline de parti du personnel de son propre appareil kleptocratique, António le Rouge avait fixé à 20h30 heure locale le début de son petit rituel techno-ésotérique – c’est-à-dire après les horaires de bureaux. A une heure, donc, où ses employés n’ont sûrement pas touché aux interrupteurs de leurs logis – étant pour la plupart attablés à nos frais dans des restaurants de New-York (où certains auront probablement poussé le zèle jusqu’à dîner à la chandelle).
Il n’aura pas échappé aux esprits chagrins que cet horaire, situé après la tombée de la nuit du samedi (le oysgeyender shabes de la tradition yiddish), faisait de l’opération un Shabbat profanatoire du point de vue du judaïsme religieux.
La tradition dans laquelle elle s’insère semble d’ailleurs être plutôt luciférienne : « Dans l’obscurité – écrit le mage Guterres –, construisons un avenir plus lumineux et plus durable pour tous, partout dans le monde ». Il s’agit donc bien d’une prière collective pour le triomphe du bolchévisme internationaliste.
Shabbat à la gauloise : Ville Morte, ou apéro prolongé ?
Et, en effet : quoi de plus durable qu’un astre mort ?
L’initiative de Guterres, en tout état de cause, laisse dans le vent les activistes sociaux français (suffisamment verts et inclusifs pour pouvoir à tout moment s’asseoir sur le social), dont l’opération Ville Morte ne semble pas présenter les mêmes garanties « de réussite » – ou, plus exactement : de dissimulation de l’échec.
Affichant des objectifs par trop exotériques, leur action risque de se heurter à l’exceptionnelle résilience du peuple gaulois, qui démontre amplement, ces jours-ci, son aptitude à slalomer entre les poubelles en feu pour arriver sans trop de retard à son apéro en terrasse.
De quoi compliquer, en tout état de cause, le travail de la BRAV-M, qui semble d’ores et déjà avoir bien du mal à distinguer les factieux à tabasser de toute urgence des plaisanciers sans l’apport fiscal desquels il pourrait devenir difficile de payer même les pensions des électeurs (d’ores et déjà retraités, à 60 ans) d’E. Macron.
Bien dit.
Il est fascinant de constater à quel point les élites occidentales re-manufacturent ou recyclent un meli mélo de principes religieux fondateurs sur fond de lutte contre le dérèglement climatique. Ou comment s’achter une conscience à peu de frais.
Un virage ésotérique qu’il s’il n’était tout simplement dangereux serait a minima grotesque.