Récemment annulé, le concert que la créature de type « iel » Bilal Hassani était censé donner dans une ancienne église est le clou du feu d’artifice de provo lancé par la Macronie dans sa hantise d’un front « rouge-brun ». Et ça marche. Et il faut se demander pourquoi.
Ça marche avant tout parce que – n’en déplaise aux français respectueux du fait religieux (dont je suis) – il existe aujourd’hui une majorité de souchiens déchristianisés, qui ne comprend pas très bien en quoi l’usage d’une église désacralisée poserait davantage problème que le fait de prélever un organe sur un corps en état de mort cérébrale. Il sera donc facile de leur faire percevoir comme « homophobes » et « racistes » les réactions viscérales de « l’autre camp » à ce projet de concert du très « intersectionnel » Hassani.
Et l’autre camp (« national » et « catholique »), en effet, s’il fréquentait encore ses églises et en avait conservé un usage rituel, se préoccuperait probablement moins du sort de celles qui sont désaffectées. Seulement voilà : les catholiques pratiquants sont eux-mêmes devenus une minorité au sein de la catégorie de ceux qui, dans les sondages, se déclarent encore catholiques. L’allergie à Hassani n’est donc pas la « conséquence » d’une identité catholique forte, mais la dernière réalité d’une identité par ailleurs morte : une douleur dans le membre-fantôme.
Crucifier Hassani pour rendre un sens à l’église ?
Voilà aussi pourquoi le RN, pour justifier son injustifiable blâme à Joris Hébrard, parle de son opposition aux « mosquées-cathédrales ». Le fait qu’on puisse tout aussi bien (et même mieux) prêcher l’Islam radical dans un garage que dans ces grandes mosquées luxueuses financées par la Turquie n’effleure même pas l’esprit post-religieux, post national (européiste) et généralement post-hétérosexuel des hooligans recyclés de la mandature RN. C’est bien logique, puisque, pour eux, « leurs » propres églises sont aussi des monuments qu’ils admirent de l’extérieur – n’y mettant jamais les pieds.
Ce conflit autour d’églises vides (ou reconverties pour leur éviter la démolition), entre ceux qui n’en ont plus rien à fiche et ceux qui éprouvent une crispation en rapport avec ce qu’ils n’assument plus, est emblématique : susciter des clivages de ce type, c’est l’arme politique parfaite, car – en l’absence de tout enjeu réel – elle ne coûte littéralement rien … en-dehors des subventions à la presse.
Saint Pierre aux Nonnains : une des plus vieilles églises de France (5ème siècle).
Oui, et alors ? Si vous voulez éviter que des crétins profanent les églises, il y a une solution simple : remplissez les tous les dimanches.
Tout à fait! C’est aussi simple que ça! Les “valeurs”, c’est pour la révolution de fauteuil devant Facebook. Quand on veut pas se faire remplacer, sa place, on l’occupe.
Pas tous les dimanches.
Beaucoup plus souvent.
C’est dans nos églises que la petite lumière France est en train de s’éteindre.
Seuls nos cœurs peuvent la ranimer.
L’article, comme tous ceux de cet auteur est brillant mais ceci “Saint Pierre aux Nonnains : une des plus vieilles églises de France” est profond. La spiritualité s’est exprimée dans la beauté, une beauté absolument singulière, et ce qui semblait choquant dans ce projet, c’était ce contraste, l’introduction de la vulgarité contemporaine dans ce qui reste un mystère. Et c’est le même choc à chaque fois, Jeff Koons ou Beyoncé au Louvre, les constructions à la Abu Dhabi en métal et résine dorés à Versailles, les installations contemporaines dans Le Colisée ou l’Acropole avec leur cortège d’épouvantables restaurations, la dévastation de la cathédrale de Chartres, les boîtes de choux et de pétunias qui “réinventent” Paris, l’exhibitionnisme au coeur du secret.
Conclusion : repeuplons les églises et ghostons ces ectoplasmes.
J’ ai pas mieux!..!
Deux chauves jaloux de la pilosité de Bilal se battent pour un peigne
Certains Français sentiraient-ils confusément qu’il y a un lien entre les fausses valeurs qu’ont veut leur imposer et la déchristianisation du pays?
Sans passer en revue tout de que notre société et notre doivent au christianisme, reconnaissons que nous sommes en train de jeter l’eau du bain avec le bébé. Et ils est bien possible que la révolution mondiale, dont la française fut le premier épisode, y soit pour quelque chose.
Dans ma région, protestante, de Suisse, pour palier au fait que les églises soient vides et pour éviter tout débordement des brebis déchristianisées, n’allant au culte que pour les mariages, les baptêmes et les éventuels cérémonies funéraires, de plus en plus, laïques sous mes latitudes, deux de celles-ci ont été vendues à la commune qui en a fait des lieux de promotion de l’art, pour des spectacles, des concerts, des expositions, des nuits du cinéma qui n’enlèvent rien aux charmes du lieu et personne n’a jamais rien eu à redire de ces désacralisations. Au contraire, nous sommes très heureux de cette seconde vie, sans doute, moins attachés aux bien terrestres, de par l’histoire des persécutions subies au travers des siècles, que le catholique.
« Les charmes du lieu »
C’est bien trouvé !
Un peu comme une péripatéticienne qui, ayant tout perdu du mystère féminin mais possédant encore quelques uns des charmes qui l’accompagnent, tromperait le chaland de ses clins d’œil sordides, et se louerait pour des étreintes fugaces où chacun, visiteurs comme visitée, se ment à lui-même.
Si j’avais encore un doute, vous l’avez levé ! Bravo !