Survendu pendant des années par le cartel des medias subventionnés comme un Mozart de la politique, Macron a montré hier soir ses importantes limites, devenues évidentes malgré l’extrême protection dont il bénéficie, et malgré les efforts déployés par la caste pour construire une légende quasi-divine autour de lui. Face à la crise qu’il a savamment et méticuleusement provoquée, le Président n’a pas été capable de trouver les mots justes pour apaiser, ni pour tourner la page. La France reste donc sur une fracture béante et douloureuse, qui dément la compréhension que le caste avait du peuple français : non il ne s’agit pas d’un peuple amorphe, soumis, prêt à tout pour boire un café en terrasse, et amoureux d’un ordre aristocratique qui le commande. En réalité, nous traversons une profonde crise de la démocratie représentative, et Emmanuel Macron n’aura fait que l’accroître et la dramatiser.
Depuis 2017, la caste a investi dans un produit “marketing” clé en main appelé Emmanuel Macron, vendu au public avec un narratif à la Mc Kinsey. Enfant précoce, tombé amoureux de sa professeur de français à 17 ans, agrégé de philosophie, normalien, énarque, banquier d’affaires, surdoué en tout, “jupitérien”, c’est-à-dire d’une essence supérieure à la nôtre, donc apte à nous commander à la manière d’un empereur romain. Il y avait lui, regroupant symboliquement toutes les preuves de la supériorité méritocratique républicaine, et il y avait nous, des blaireaux juste bons à lui obéir.
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je ne suis pas d’accord pour faire prévaloir les contrats sur la loi, ou “d’utiliser la loi lorsqu’il y a des problèmes d’exécution des contrats”. C’est une vision très libérale du monde du travail et c’est précisément la manière dont fonctionne le marché qui écrase tout, et en particulier les services publics. Si on suit votre raisonnement, alors la dérégulation des marchés est justifiée et souhaitable. Mais ce qui est valable dans cette critique du marché l’est aussi pour le monde du travail. Et ce n’est absolument pas souhaitable.
Pouvez-vous donner un argument pour lequel ce n’est pas souhaitable. La religion, on la connaît. Mais les preuves ?
Il ne s’agit pas de religion, mais de faits. Il me semble assez évident que tout contrat, s’il n’est pas établi dans le cadre protecteur d’une loi, peut officialiser une relation d’abus de pouvoir ou de chantage. Pourquoi pas un contrat dans lequel la semaine est de 49 heures et les congés de 2 semaines ? Sans loi, c’est ce qui se produirait. Donc la prévalence du contrat est vraiment la porte ouverte à l’exploitation des plus démunis, qui parce qu’ils n’ont rien, sont près à tout accepter. S’il n’y avait pas le code du travail (qui a besoin d’être simplifié, je l’admets volontiers), on assisterait à une mise en esclavage progressive et “décomplexée” de la plupart des travailleurs. Il ne peut pas y avoir un code du travail par entreprise. Imaginez les conséquences sur tout le reste: les conditions de prêts bancaires, les garanties pour les loyers, etc.. sans référence légale commune, comment ferait-on ?
“Il ne peut pas y avoir un code du travail par entreprise”… “comment ferait-on”… que d’affirmations religieuses ! Comme si les “normes sociales élevées” n’étaient pas imposées par le grand capital pour tuer les petits concurrents qui n’ont pas les moyens de suivre. Comme si un salarié employé à 35 heures dans une multinationale n’était pas un esclave pendant 35 heures de la semaine… que d’affirmations péremptoires au nom de la paresse.
Je trouve cet article très intéressant et ce débat également même si le lien entre les deux ne me saute pas aux yeux.
Cela dit si les lecteurs du courrier des stratèges se rejoignent très certainement dans la détestation de la caste mondialisée et dans la défense des libertés individuelles ils ne sont sûrement pas tous de droite et libertariens.
Il semble que pour vous, le code du travail et la protection des travailleurs relèvent du domaine “religieux”. Hormis cela, vais vous ne répondez à aucun de mes arguments… Sauf à laisser entendre que puisque les travailleurs sont déjà esclaves avec la semaine de travail à 35h, on pourrait bien réduire leurs congés, supprimer la durée légale de travail, dans le cadre d’un contrat qui arrangerait encore plus l’entreprise. C’est tout ce que vous me dites. Votre philosophie dans ce domaine est celle de Macron. Je ne vois pas ce que vous lui reprochez. La loi travail qui vient devrait vous enchanter. Quant à dire que je m’exprime péremptoirement au nom de la paresse, je ne répondrais pas, mais cela vous situe définitivement du côté de la caste des esclavagistes que vous dénoncez.
ben par exemple la désindustrialisation de la france du fait de délocalisation qui permet de se faire plus de fric avec des règles moins contraignantes et une main d’oeuvre dociles et bon marché! non?
Je vais tenter d’apporter un élément de réponse. La libéralisation du marché du travail, si elle n’est pas encadrée non seulement par les lois mais avant tout par leur application, conduit (depuis qu’EM est arrivé au pouvoir) aux pires dérives possibles et à la constitution du précariat.
C’est le cas (je peux en parler étant donnè que j’en suis à mon 7e CDD en 10 mois …) pour les postes peu qualifiés (croque-mort, ambulancier dans les pompes funèbres, chauffeur PMR, chauffeur livreur, chauffeur, etc.; j’exclus les activités saisonnières telles que la restauration, etc.) mais également dans l’enseignent supérieur universitaire (vacataires, etc.).
Je crois qu’en raisonnant à partir de critères communément admis, on fait fausse route…
C’est bel et bien à une opération de dressage que se livrent Emmanuel Macron et ses sbires. Et, pour l’instant, ils y réussissent plutôt bien. Dressage de Gilets Jaunes, dressage de l’ensemble de la population à coup d’abjectes mesures covidistes et maintenant de report de l’âge légal… En attendant la suite.
Que la “suspension” (c’est-à-dire la condamnation à la mort sociale) de dizaines de milliers de personnes plongées du jour au lendemain dans la nuit et le brouillard de la société française sans devenir la colère qui catalyse toutes le autres, montre que ces cloportes ont encore de la marge…
Merci Eric pour cette analyse au vitriol de vérité (finis les sérums pourris qu’on nous a servis pendant la pandémie).
Je me permets donc d’emprunter votre montre pour vendre l’heure à d’autres (un adage de (bon) consultant) en mettant l’accent sur certains points qui me paraissent à l’heure du ‘grand remplacement d’EM’ et de sa ‘médiocratie totalitaire’:
– Retour de l’ascenceur social garant d’une société équilibrée et un peu plus juste?
– Re-valorisation de la notion de compétence vs. le seul réseau (le directeur de Sc. Po en est un excellent exemple et il y en a un paquet d’autres dans l’enseignement supérieur)?
– Re-installation de l’effort ou du dur apprentissage des savoirs dans le primaire et le secondaire?
– Chacun pour y ajouter sa contribution.
Aux 3 premières questions, je crains fort que la réponse soit négative. Ce qui signifie que, d’un point de vue global/national, il n’y a pas d’issue. En revanche, rien n’empêche d’agir au niveau local … en parallèle cad en compensation des faiblesses de l’existant.
Appeler démocratie une ploutocratie dont l’énergie est exogène est le comble du cynisme. Ce n’est même pas du libre marché car celui-ci exige une concurrence libre et non faussée et une économie financiarisée dans une mondialisation qui repose sur des inégalités fiscales, salariales, sociales, législatives, bureaucratiques et surtout monétaires dans tous les sens du terme aboutit inévitablement au monopôle du commerce et de l’industrie qui privilégie une caste internationale qui devient l’état et dont l’algorithme présidentiel ne peut-être que l’exécutant.
Donc le terme état souverain est à oublier ainsi que démocratie, opposition, parlement, séparation des pouvoirs, état de droit etc… qui ne sont que des mots-pommades sans contre-partie réelle comme la monnaie et toute parole venant de l’exécutif n’est rien d’autre que vibration soporifique accompagnant cet état de fait disons escroquerie sémantique de la prédation.
La continuation incessante du pensez-printemps de 2017.
Evidemment ce sont les merdias mainstreams qui radotent sans cesse ce mot démocratie comme un mantra de manipulation mentale.
Vous parlez d’un peuple français que je ne connais pas.
Le peuple français que je connais est vieux, peureux, atomisé, soumis à la vision de la réalité façonnée par les medias, incapable de révolte, faute de penser ce qui lui arrive et de croire en quelque chose (1). Evidement incapable de renverser Macron, qu’il a réélu (réélu !) il y a un an. Vous imaginez le peuple du selfie et de la muselière sur les barricades ?
Le dressage a commencé avec la Manif Pour Tous, continué avec les Gilets Jaunes, connu une apothéose provisoire avec la muselière, la piquouse et le paSS et le peuple-toutou a obéi docilement. Macron aurait bien tort d’interrompre un dressage en si bonne voie.
Bien sûr, il y a des Français qui valent mieux que ma description sinistre, mais ils ne font pas un peuple.
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(1) : « On vit pour les choses pour lesquelles on est prêt à mourir. » (Saint Exupéry). A cette aune, les Français n’ont plus de raisons de vivre puisqu’ils ne veulent plus mourir pour rien. Aujourd’hui, qui est prêt à mourir pour la liberté ou pour la Franc
Pour qu’une loi soit juste et légitime , il faut qu’elle soit réciproque et que chaque citoyen soit équivalent à l’autre.
Le macronisme est la manie de considérer que certains sont “naturellement” les meilleurs, au dessus plus intelligents , mieux formés , mieux nés que le reste des citoyens .
Hélas ils se surévaluent et stupéfient le peuple par leur incompétence , leur suffisance et souvent leur infinie bêtise ! je ne nommerai même pas un fat à écharpe du figaro qui pourrait servir d’emblème.
Les manitou autoproclamés s’efforcent dans toutes les institutions locales de brider et empêcher en les encadrant toutes les initiatives foisonnant d’intelligence et de créativité .
C’est toujours au lieu d’attendre que l’on s’entendre pour résoudre un problème, devoir demander la permission à celui qui détient le pouvoir d’interdire pour garder sa prééminence .
Les sots finissent par être les seuls à décider et c’est révoltant parce qu’absurde et qu’on perd toute la richesse des débats qui permettent d’avoir plus d’idées et plus de résultats satisfaisants et utiles à tous.
Si tous y gagnent , moi aussi puisque j’en fais partie..
@Pierre 493: Bataille au dessus de nous. Monsieur Verhaeghe suscite sur le plan théorique une réaction de la caste socialo qui contrôle ????️pays et pensée. Réaction qu’il n’obtient pas sur le plan des événements car la caste rigole, ne craint PAS la RRévoloucionne.
-> Marc Agathe
Le contrat représente la libre volonté de deux personnes.
Penser que l’emploi de la contrainte par les hommes de l’Etat va favoriser le salarié (au détriment du méchant patron), c’est être naïf.
Dès lors que le ‘patron’ ne peut pas choisir des collaborateurs aux conditions qui lui conviennent, il renonce tout simplement. Ainsi qu’à l’investissement qu’il comptait faire.
Les réglementations (et non pas ‘lois’ qui ont un caractère général et abstrait, cf. ‘Droit, Législation et Liberté’, de Friedrich Hayek) démagogiques des hommes de l’Etat (‘code du travail’, salaire minimum) sont responsables du chômage de masse en France.
Il suffit d’un minimum de logique pour comprendre que le ‘salaire minimum’ est une interdiction définitive de travailler pour ceux dont la productivité est inférieure à ce salaire minimum. Sans ce barrage démagogique ces dernier pourraient mettre le pied à l’étrier et progresser ensuite.
Le marché c’est la liberté d’échanger. Entre deux personnes physiques ou morales.
Ce qui écrase tout ce sont plutôt les hommes de l’Etat et leurs entraves aux échanges libres.
Dans une économie totalement planifié, non seulement les individus n’ont plus choix de leur consommation (sauf l’oligarchie qui gère le plan, bien entendu !), mais n’ont même plus choix de leur métier (cf. ‘La route de la servitude’ de Friedrich Hayek)
Rien que le terme ‘service’ dans ‘service public’ est une imposture. Ces monopoles, sont les temples des privilèges, puisqu’ils n’existent que du fait de l’interdiction des hommes de l’Etat faite à la concurrence, d’entrer sur leur marché. Rente de situation, donc un bon fromage pour la bureaucratie, ils privent ‘l’usager’ assujetti de la liberté de choix. Et sans l’aiguillon de la concurrence, ces monopoles ne sont rien d’autre qu’une prime à la médiocrité.
De plus ceux-ci sont financés en partie par l’argent des impôts, c’est-à-dire de l’argent volé (tout ce qui est arraché par la coercition n’est ni plus ni moins que du vol). Et le comble c’est qu’une partie des spoliés par l’impôt n’utilisent même pas ces ‘services’ publics.
* Correctif: -> Marc Agate
@Roland????????bien envoyé.