Une des nouvelles légendes à la mode pour sortir de la crise est de préconiser un “partage de la valeur ajoutée” à travers des mécanismes de participation et d’intéressement. On connaît la convergence entre les valeurs gaullistes (portées à la fin du deuxième mandat du général) et la mythologie post-marxiste d’alliance entre le capital et le travail. Mais derrière ces postures idéologiques, comment se pose concrètement, pour les entreprises dirigées par leur créateur, la question de la participation des salariés au partage de la valeur ajoutée ? Alors qu’Emmanuel Macron annonce une loi sur le sujet, et plutôt que de fournir la énième explication théorique sur le sujet, je me suis cru autoriser à fournir quelques explications “de l’intérieur” vues par un patron de très petite entreprise.
Il se trouve que, depuis un an et demi, je travaille à la mise en oeuvre d’un plan de participation et d’intéressement dans les entreprises que j’ai fondées. Je pense ne pas être complètement dépourvu d’armes théoriques et juridiques pour rédiger ces accords. Mais, même en s’y mettant à plusieurs, la lourdeur et la complexité des règles à respecter sont suffisamment importantes pour dissuader les meilleures volontés.
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Au lieu de mettre en place des dispositifs complexes comme sait parfaitement le faire le trio dirigeants politiques – cabinets de conseil – haute administration, pourquoi ne pas travailler sur une réserve de parts sociales de l’entreprise attribuées aux salariés en fonction de leur ancienneté. Si le couplé capital – travail est bien une réalité économique, cela signifie que le capital et ses revenus doivent co
Suite : doivent contribuer à fournir aux salariés les moyens de vivre tout au long de leur existence. Des parts sociales d’une entreprise devraient pouvoir être attribuées aux salariés en fonction de leur ancienneté. Par ailleurs, compte tenu du fait que le “progrès technologique” ne cesse de détruire du travail partout dans le monde, n’aurait-il pas été utile de prévoir dans une réforme des retraites que le capital et ses revenus participent au financement ? Or tout le monde a bien compris que focaliser la réforme sur l’âge de départ permettait en fait de réduire le montant des pensions versées.
La création de valeur est indispensable à la vie humaine. Quand cette valeur est monétisée puis comptabilisée, elle devient partageable. Classiquement elle est partagée entre les facteurs de production et l’Etat qui prélève 46%. La part qui revient au salarié, environ 30%, est déterminée par le marché du travail et par le bon vouloir du capital qui cherche à motiver ses employés, et le bon vouloir de l’Etat qui cherche à augmenter ses impôts et prélèvements de façon discriminatoire afin d’augmenter son emprise économique sur les citoyens et autres acteurs.
Quand l’Etat autorise le capital à transférer librement une part de la valeur ajoutée aux salariés par l’usage de la prime de partage de la valeur qui est discrétionnaire mais non discriminatoire, cela sent bon le socialisme. Mais en trompe l’oeil si les salariés ne peuvent en disposer selon leur libre arbitre et leurs intérêts propres.
Cela permettrait pourtant aux entreprises les plus productives d’attirer les meilleures compétences sans augmenter leurs engagements social et fiscal, une veritable incitation au progrès. De ce progrés là, dans le sens de la liberté et de la flexibilité adaptative, l’Etat macronant ne veut pas. Alors il met moult chicanes pour rigidifier son système et le rendre économiquement inefficace.
Bonjour, vous avez raison de souligner la complexité des accords d’intéressement qui apportent une incertitude dans le revenu du salarié, ce qui n’est pas du goût de tous.
Dans la mesure où la création de richesse dépend certes du travail mais aussi en grande partie de la stratégie, le salarié aura du mal à accepter l’intéressement s’il est tenu à l’écart de l’élaboration de la la stratégie (si on le l’écoute pas s’il pense avoir une meilleure idée).
Ayant proposé et signé un accord d’ intéressement dans ma TPE fluviale, je confirme les propos de l’auteur qui démontrent que le bon coeur ne permet pas de faire l’économie d’une réflexion profonde sur le sens et la portée de l’accord qui pourrait avoir des effets pervers, d’un dialogue prudent avec les salariés sur un sujet qui pourrait paraître d’un avantage évident pour les salariés aux yeux de la l’initiateur, qu’il ne réduit pas le risque juridique et fiscal auquel est confronté tout employeur devant l’océan d’interprétation possible des textes par les juges.
Bien lire “aux yeux de l’initiateur” et non (aux yeux de LA l’initiateur) ; merci à l’éditeur de bien vouloir corriger.
Eric verhaeghe
Je conteste votre point de vue sur la forme et le fonds.
Sur la forme vous faites bien le constat a peu pres unuversellement partage de l’usine a gaz des accords d’interessement.
Mais vous generalisez a l’inadequation de telles pratiques alors que il est certainement possible d’imaginer des methodes bcp plus simple de les mettre en oeuvre.
L’enfer de l’administration francaise ne peut etre pris comme pretexte de remttre en xause un minimum d’administratif (je n’aurais jamais umaginer utiliser cet argumznt, je dois vieillir aussi).
Par ailleurs sur le fond les societe de type scop qui constituent yn cas tres parriculier et contraint de societe fondee sur la particupation, montrent statistiquement une meilleure rentabilite et une plus grakde perennite que l’ensemble les autres societes.
Enfi l’entreprise, comme tout autre champs de construction social merite experimentation et luverte d’organisation
Battons nous non pas pour une vision a priori mais pour la necessaire biodiversité sociale et societale et la liberte de structurer avec le minimum de contraubtes utres que fondamentales.
Merci