Les débats autour des textes présentés par Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, à l’occcasion de la niche parlementaire à l’Assemblée Nationale, ont assez bien résumé la stratégie de divertissement politique qui devrait durer jusqu’à l’été : on occupe l’opinion avec des thèmes clivants et des joutes parfaitement symboliques et stériles. L’objectif est de tuer l’ennui en attendant le plat de résistance dont la cuisson finira lorsque les Français partiront sur les plages, et surtout en évitant coûte-que-coûte de parler des retraites. Le Président avait déjà procédé de cette façon en 2021 et, fidèle aux powerpoint de Mc Kinsey, il remet le couvert pour faire oublier que le régime est en pleine dérive. De la dénonciation du groupe Wagner jusqu’au pavoisement du drapeau européen sur les mairies, nous passons en revue ces non-sujets montés en épingle par sa majorité comme autant de rideaux de fumée pour distraire l’opinion et lui faire oublier le sujet qui fâche et qui fait retentir les casseroles.
La niche parlementaire Renaissance tombait à pic pour tenter de faire diversion dans l’opinion au beau milieu d’un gué difficile à passer. L’outrance du Président dans la réforme des retraites a suscité une colère qui paraît ingérable désormais, et qui l’oblige à se bunkériser. Les images que nous avons rappelées d’un convoi présidentiel célébrant la Victoire du 8 mai 1945 au milieu de Champs-Elysées vides et déserts a souligné cruellement le malaise politique qui fragilise désormais les soubassements du régime.
Fidèle aux recettes à la Mc Kinsey déjà éprouvées, le Président a donc imposé une pause dans les réformes jusqu’à cet été, et meuble le vide comme il peut, en suscitant des polémiques distrayantes. Tout le monde croise les doigts à l’Elysée en espérant la manoeuvre fonctionne et trouve sur son chemin assez de gogos pour s’engouffrer dans des joutes verbales d’une vacuité totale.
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Macron est l’illustration du vide absolu. Formé à l’ENA, il est cette baudruche incapable d’apporter la moindre solution au moindre problème, et pourtant il est persuadé d’être intelligent.
Il est surtout persuadé de réussir toutes ses réformes et il faut admettre que depuis 6 ans les résultats lui donnent raison. La glorieuse réussite d’un grand malade dangereux est due au crétinisme d’un peuple qui ne sait plus réfléchir sans son téléviseur.
Le peuple a été peu à peu désarmé à tous points de vue, oral, intellectuel, spirituel, il est même découragé de manifester.
La vraie révolte n’en sera que plus violente. Comme une patate chaude, Macron cherche peut-être à la refiler à son successeur…
comme du temps de Rome: du pain & des jeux le réflex de la décadence.
Pourrons-nous supporter cela encore longtemps ?
C’est aussi mon interrogation !
Tant que les mougeons n’auront pas faim. Et comme la France est encore un pays très riche, il y en a pour longtemps…
Encore 4 ans. C’est long 4 ans.
Etant un frontalier, je vois bien la manoeuvre d’un contrebandier de haute volée : on attire l’attention d’un côté pendant qu’on passe tranquillement de l’autre côté.
J’ai bien peur que mes congénères n’y voient que du feu : le réveil va être douloureux.
D’autant plus douloureux que les députés que nous avons mis sur les bancs de l’Assemblée nationale sont, au moins pour grande majorité, au courant de ce qui se trame mais n’en parlent point trop peureux de perdre leur place. Et pourtant, nous leur en rendrions grâce…
Totalement totalement d’accord avec votre commentaire
Hélas pour nous
Nous sommes tous les spectateurs d’une gigantesque pièce de théâtre dans laquelle les acteurs sont grassement payés et même odieusement payés. C’est un immense théâtre de dupes car nous savons bien que les auteurs de la pièce et les différents scénarios sont écrits et conçus à un tout autre niveau, en partie par une “élite” apatride qui se croit au-dessus de tout. Nos contemporains, largement convertis à la société des loisirs est invités dans le monde du spectacle mais je crains de découvrir bientôt le dernier acte ?