Miviludes : les inquisiteurs de Big Pharma, menacés de purge ? Par Modeste Schwartz

Sous un totalitarisme, le rêve du fonctionnaire, c’est d’être officier au Ministre de la vérité, ce qui permet d’envoyer la fameuse Volga noire s’arrêter à l’aube devant le domicile de tout ennemi personnel. Mais c’est aussi son cauchemar, car, tôt ou tard, c’est devant sa porte à lui que s’arrête à l’aube la fameuse Volga noire – comme pourraient assez vite le découvrir les inquisiteurs de la Miviludes…

Chargée de garantir à la gouvernance de Davos un minimum syndical de look démocratique, la Macronie est bien obligée de tenir compte des tendances lourdes de l’opinion, au risque, parfois, de devoir calmer ceux de ses serviteurs qu’elle recrute dans les milieux fortement idéologisés – en d’autres termes : les quelques ayatollahs sincères de sa police des mœurs, dont le zèle pourrait finir par porter « l’extrême-droite » à plus de 80% d’intentions de vote.

C’est visiblement le sort ingrat qui guette en ce moment la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), sorte de congrégation pour la doctrine de la foi Big Pharma, chargée de la traque des rebouteux – dont le gouvernement semble vouloir tempérer les ardeurs en la plaçant sous la supervision d’un comité incluant, du point de vue des ayatollahs Miviludes, quelques hérétiques (homéopathes ou acupuncteurs) suspects de croire en l’existence d’une espèce humaine au sein du règne animal.

Touche pas à l’ennéagramme, salope !

D’où ce délicieux commentaire confié à l’Express par un ayatollah déçu : « Les retrouver au ministère de la Santé, on peut dire que c’est une opération de lobbying réussie ». Voudrait-il dire que l’opération de lobbying des labos qu’est la Miviludes serait, elle, en train de rater ?

Quoi qu’il en soit, la Miviludes – comme tout déviationnisme de gauche au sein d’une tyrannie bolchévique – semble être sur la voie de la radicalisation. C’est ce même Express, visiblement engagé dans une campagne de démolition contrôlée, qui commente ses récents dérapages : normalement chargée de priver les sans-dents de médecines douces pour les rabattre vers l’industrie des injections, la Miviludes se met, horribili dictu, à repérer des « dérives sectaires » dans les pratiques New Age qu’affectionnent les winners de la « Silicon Vendée ».

Malheureux ! Confondre huiles essentielles et ennéagramme, c’est un peu comme passer des croisades anti-teuchi à une tentative de priver de coke le Palais Bourbon…