Trotskysme institutionnel : Cohn-Bendit et Ménard, au secours de Macron, par Modeste Schwartz

S’instituant chef de cabinet de l’Elysée en replacement d’un Alexis Kohler un peu usé par ses aventures autoroutières, le puériculteur Cohn-Bendit conseille publiquement à Macron « d’appeler Ménard ». En d’autres termes : les grognards de Mai 68 réclament au petit jeune le respect de leur copyright sur l’œuvre, en voie de parachèvement, de détricotage du logiciel français.

A une époque où il restait, en France, un Etat national (gaulliste) à liquider, le pyromane politique Cohn-Bendit a mis trois décennies à rejoindre les rangs des pompiers autoritaristes. On comprend bien, du coup, le regard frustré qu’il doit porter sur un Emmanuel Macron qui, à l’âge du « en même temps », est en mesure d’alterner ces casquettes selon des intervalles mensuels, voire hebdomadaires.

Cohn-Bendit veut donc sa part de cette gloire anti-française des grands réconciliateurs de la révolution permanente par le bas (racailles) et par le haut (répression policière). Il vole donc au secours de Macron, en lui recommandant de s’inspirer plus étroitement du magistère d’un autre représentant d’élite du parti de l’ordre trotskyste : Robert Ménard, jamais à court lui non plus de bonnes solutions sécuritaires en vue de la rentabilisation des incendies socio-politiques allumés par sa propre clique.

« Tous fliqués, tous protégés » : le nouveau « interdit d’interdire »

Intervention salutaire, s’il en est. Il faut espérer qu’elle sera suivie d’effets, et que le faussement jeune Emmanuel 1^er – figure de proue du boomerisme mental – osera s’afficher avec ces pépés déconstructeurs de l’agitation libérale-libertaire convertis au fascisme gris de l’Etat mondial des multinationales. Car cela contribuera – il faut, du moins, l’espérer – à l’édification des jeunes gaulois qui n’auraient toujours pas compris que, dans le raidissement autoritaire de la Caste, on assiste en réalité à ce moment typique des fins de cycle au cours duquel le mort saisit le vif.

En vue de la mise sous contrôle d’Internet, on pourrait par exemple suggérer à l’exécutif (ou « Comité de protection des boomers contre les menaces virologiques, climatiques, russes, sécuritaires et autres » ?) de faire apparaître, en remplacement des contenus complotistes et factieux sur lesquels nous aurions la mauvaise idée de cliquer irresponsablement, un portrait de groupe Cohn-Bendit-Ménard-Macron, sur fond arc-en-ciel, assorti de la légende « interdit d’interdire » ?

Ou peut-être obtiendrait-on un résumé plus frappant sous la forme du rictus/sourire de la Première Trogneux ?