Robert Ménard, biopoliticien de la crotte, par Modeste Schwartz

Le Lycurgue de Béziers a encore une fois réussi à s’élever de la nullité de sa personnalité jusqu’au vide des news, en prescrivant – dans le cadre d’une héroïque chasse à la crotte – un fichage génétique des quadrupèdes biterrois. Le moment est en effet venu d’analyser le produit terminal connu sous le nom de Robert Ménard.

Comme s’il avait reçu pour mission de concrétiser le concept de fascisme gris d’Edouard Husson, Robert Ménard, dont l’extrême-droiture affichée n’a d’égale que le trotskysme discrètement relégué, réussit, en un seul arrêté municipal, à synthétiser : manie de la surveillance généralisée, hygiénisme de l’hystérie verte, culte technolâtre et névrose sécuritaire !

Déjà analysé (en rapport avec un autre Mozart de la modernité davosienne) ici même par Husson, le refoulé brun de l’hystérie verte prend, dans cet arrêté, la forme oblongue de ce lointain cousin philosophique de la menace terroriste, des virus tueurs et de l’urgence climatique : la crotte de chien.

Comme le sperme prisonnier des préservatifs usagés (qui ne fécondera jamais personne), la crotte de chien – produite par cet animal tertiarisé, qui ne garde plus aucun troupeau, mais sert, la plupart du temps, à remplacer l’objet naturel d’instincts parentaux frustrés par le néo-malthusianisme – est un autre emblème possible de cet Occident terminal qui, ne produisant plus rien d’utile ou d’exportable, fait face dans l’angoisse au sous-produit terminal de cette consommation qui lui tient désormais lieu d’existence.

Retour du refoulé fécal : Rien sur Robert

Car – pour autant qu’on puisse déplorer l’incivilité de ceux qui, dans leurs promenades, laissent derrière eux les déjections de leurs amis poilus – l’idée d’un fichage génétique des chiens rejoint, dans la psychose, celle de l’éradication du rhume, de la fin de la violence – ou encore cette recongélation artificielle du Groenland pour laquelle plaide Georges Soros depuis qu’il a rejoint Joe Biden dans l’âge de l’innocence terminale.

Comme tel n’est pas, néanmoins, l’âge de Robert Ménard, ni même celui de la majorité de ses électeurs biterrois, il faut se rendre à l’évidence : nous sommes en présence d’un phénomène religieux.

Le démagogue Ménard flatte le même fantasme apocalyptique que la prophétesse ex-adolescente Greta : le recyclage intégral, le reste zéro, la stérilité parfaite – autre nom de cette table rase chère à tous les jacobins, et notamment aux trotskystes, qui ont élevé ce Robert prodigue avant qu’il ne prenne le chemin rémunérateur de l’extrême-droite islamophobe.