J’appelle “fascisme gris” le système post-démocratique qui caractérise actuellement le monde nord-américain et l’Union Européenne. Du fascisme il accomplit le potentiel un moment interrompu par la victoire des Alliés dans la Seconde Guerre mondiale: culte de la guerre asymétrique pouvant aller jusqu’au génocide, dépassement du nationalisme, détestation de l’économie de marché et de l’esprit d’entreprise, destruction de la monnaie, capitalisme de connivence et de surveillance, contrôle strict de l’information, règne de la technocratie, vision inégalitaire de l’humanité, eugénisme et malthusianisme comme aboutissement du “biopouvoir”, obsession écologique, détestation du christianisme…On appellera ce système “fascisme gris” car il s’appuie sur le “pouvoir gris” là où le fascisme de la première moitié du XXè siècle s’appuyait sur un culte de la jeunesse; et il se complaît dans les “cinquante nuances de gris” de la révolution sexuelle. Aujourd’hui, troisième volet de ma série estivale consacrée à l’exploration du “fascisme gris”: je reviens sur la question du positionnement politique: en un siècle, on est passé du “ni droite ni gauche” mussolinien au “en même temps” macronien. Surtout, il est essentiel de comprendre que le”fascisme gris” vit sur un leurre grossier: il voudrait nous faire croire que le danger se trouve à “l’extrême droite” qui serait une héritière de Hitler et Mussolini; alors que le “fascisme gris” s’appuie sur le pouvoir de destruction potentiellement illimité de “l’extrême-centre”.
“L’extrême-droite” est, depuis quarante ans, l’épouvantail à gogos et à bobos. Il faudra un jour écrire une histoire parallèle du déclin de la démocratie en Occident et de l’hystérie croissante sur le thème de l’extrême-droite.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Pour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de découvrir nos offres d'abonnement.
Connectez-vous si vous avez acheté un abonnement et/ou ce contenu.
Le péché originel du FN, c’est l’adjectif “national”…
Très juste remarque. Le facisme révère par dessus tout la force. Edouard devrait essayer d’interviewer
Ariane Bilheran. Elle a beaucoup travaillé comme vous sur le facisme et pense comme vous que nous somme en plein déferlement totalitaire.
Merci. Oui, ce qu’écrit Ariane Bilheran est très intéressant.
Ariane Bilheran m’a été d’une grande aide pour comprendre le délire covidiste.
Et pour vérifier que je n’étais pas fou.
Je suis très loin d’être le seul.
Grâce lui soit rendue.
Le nazisme comme extrême-centre :
https://fboizard.blogspot.com/2020/05/et-le-bunker-etait-vide-f-bouthillon.html
Hélas, il est bien tard : le néo-fascisme est intériorisé par les peuples. Ils n’ont plus besoin que les dirigeants pervers les poussent. Ce ne sont pas des policiers qui m’ont gueulé « Le paSS ! », « Le masque ! », « Le bilan carbone ! » : Ce sont des citoyens ordinaires comme vouzémoi.
Le cocon simplificateur et maternel du néo-fascisme est douillet pour cette grande majorité de citoyens qui ont renoncé à leurs devoirs d’adultes pour se livrer aux joies éphémères et frustrantes d’un consumérisme égocentrique infantile.
https://twitter.com/Nicolas28386271/status/1685026578395172864?s=20
Qu’importe le flacon d’habillage pourvu que l’on ai l’ivresse : https://wp.me/p4Im0Q-5Z1 – (JdG N° 94 – Jr + 570) – Il y a les mots pour quémander et ceux pour exiger, en fonction de ce que l’on est : « VRP de parti » ou « représentant du Peuple ». Les deux ne sont pas compatibles
Excellent texte.
Le massacre de Christchurch est un false flag.
Article fort intéressant, merci.
Je partage la remarque de Charlotte12648 (et, donc, la réponse de M. Husson !) sur l’analyse que donne Ariane Bilheran sur ces dérives totalitaires. Et, pour reprendre un propos qui est, je crois, de Hannah Arendt, et qui me semble avoir lu dans des articles de Mme Bilheran : “les nazis n’ont pas perdu la guerre. Les allemands ont perdu la guerre.” M. Husson, pensez-vous explorer ce qui s’est passé juste après la guerre et “l’opération Paperclip” (récupération et infiltration des anciens nazis) ?
Je me permets d’indiquer deux articles de Hannah Arendt dans le livre Humanité et Terreur : (a) “les germes d’une Internationale fasciste” ; (b) “Les conséquences du régime nazi : rapport d’Allemagne”. Pour citer un extrait du premier article : “Ce n’est que lorsque le fascisme est compris comme un mouvement international antinational qu’il devient possible de comprendre pourquoi les nazis, avec une froideur sans précédent, sans se laisser distraire par une sentimentalité nationale ou de quelconques scrupules humains sur le bien-être de leur peuple, ont laissé leur pays se transformer en un champ de ruines…” Il me semble que c’est en phase avec ce que M. Husson nous dit.
Merci pour votre travail et.. continuez !
J’attends la suite de la série avec impatience. Merci pour expertise et votre travail !
Merci pour cette explication convaincante du fascisme gris, gris comme la grisaille, le brouillard, un monde sans repère, qui ne doute pas car il a pris le doute, valeur cartésienne par excellence, en horreur.
Un monde positif sans aucun doute est un monde sans croyance ou idée eschatologique sur laquelle pourrait se fonder un vrai fascisme traditionnel violent.
La maxime est celle de l’enfant roi: “je fais ce que je veux”. “Ce que je veux, c’est que vous alliez faire gagner notre projet”.
Ce projet, c’est le mouvement d’autorité, tous les mouvements en même temps. Ajouter ainsi l’action confuse des mangeurs de vent sans objectif réaliste, contribue à la grisaille ambiante., propice à l’émergence de la loi du plus fort ou loi de la jungle.
Vivement l’automne et la chute des feuilles afin que s’ouvre la chasse au gros gibier.
Où est donc passée l’éducation bienveillante qui a baigné l’enfance de cette nouvelle génération conquérante dite X (née entre 1965 et 1980) préservée de toute frustration au point qu’elle est incapable de supporter le monde réel et la véritable objectivité scientifique?
analyse implacable de la dérive de la démocratie libérale qui ose désigner ceux qui résistent comme des illibéraux! Van der Leyen nous offre un exemple pertinent de même que A.L Baerbock, ces personnes se sont glissés avec plaisir dans le fascisme gris et en offre un condensé implacable!
Entre Hitler, BHL, Mussolini, Pap Ndiaye, Jacinda, cités dans cet article intéressant je soulignerais un point commun : « détestation du christianisme », expression citée dans l’introduction de l’article. Le ‘fascisme gris’ est un combat néopaïen dirigé contre l’anthropologie catholique fondée sur Dieu-Jésus-Eglise.
En 1950, Hannah Arendt indique que nos sociétés subissent une crise de l’autorité « constante, toujours plus large et plus profonde » (Hannah Arendt, La crise de la culture (1961)). Elle définit l’autorité comme un type de pouvoir spécial, dans laquelle les hommes reconnaissent une hiérarchie. La « passion pour l’égalité », dirait Tocqueville (De la démocratie en Amérique.) est une notion qui par définition refuse toute forme de hiérarchie. La possibilité et l’acceptation même de toute autorité sont sapées. Il nous reste bien entendu la hiérarchie des 33 degrés de la secte franc-maçonne. Cette secte est probablement liée au Deep State militaro-industriel Etats-Uniens et aux fondateurs des USA. Je rappelle que les protestantismes, tout comme les paganismes, refusent la fondation de la Vie humaine en Vérité : ‘la parole eucharistiée’. C’est bien pour cela que je pense que le baptisé ‘orthodoxe’ Vladimir Vladimirovitch ne peut que gagner ce combat pour l’homme debout et libéré par le Christ-Eglise.
“Tout dans l’État, rien hors de l’État, rien contre l’État”
Tout plein de gens de droite comme de gauche peuvent se réclamer de cette maxime mussolinienne.
Roland Gaucher qui interviewe Le Pen dans la première vidéo est un trotskiste passé par la collaboration. Comme la montré le livre de Simon Epstein, Un Paradoxe français, une grande partie de la gauche à toujours été perméable aux idées fascistes. Ce n’est pas un hasard si le ministère de l’instruction publique est devenu en 1932 celui de l’éducation nationale sur le modèle mussolinien.
Le fascisme est un socialisme qui refuse la guerre civile permanente ou lutte des classes. Son plus proche parent en est la sociale démocratie. Comme Hitler, la gauche au pouvoir en France subventionne les autoroutes, la sécurité sociale, l’industrie.
Les gens dans la zone grise, ceux qui ne disent ni oui ni non, les ni-ni du parti de la force tranquille façon Mitterand, sont le plus grand danger pour la démocratie face au fascisme gris. Que ton oui soit oui, et que ton non soit non. Il faut choisir! entre l’idéal de fermeté et le défaut de fidélité sous l’emprise de la violence.
Je n’ ai jamais lu manière solidement documentée, hors qqes propos révisionnistes dispersés de ci-delà, qu’ Hitler était anti chrétiens. Il s’ agit plus souvent de post ..vérités comme celles rapportées par Rauschning pour enrichir le débat fourbi par la caste sur Hitler. Plus solidement, j’ invite tout un chacun à lire “Les offres de paix faites par Hitler entre 1933 et 1939
par FRIEDRICH STIEVE, publié en 1940″.
Nonobstant, j suis assez d’ accord sur le cheminement de ce ‘fascisme gris” aux mains des mêmes et qui consiste à recycler l’ existant à travers l’ histoire, et ce, depuis toujours..
L’extrême centre apparaît comme celui du “ni oui ni non, je n’ai pas le choix”, celui du conformisme intégral, celui de la raison à bon compte ou du plus fort, celui du ensemble tous responsables.
L’Etat sans contrôle démocratique efficient ou sans inspiration divine est un Léviathan sanguinaire qui vogue au fil de l’eau.
Hitler était un anti-chrétien fanatique. Ses déclarations à ce propos sont innombrables. J’en parlerai dans un texte dédié.
Je ne le pense tout simplement pas au vu de ses propres déclarations .
« Je suis personnellement convaincu de la grande puissance et de la profonde signification du Christianisme et je ne laisserai pas une autre religion être promue. C’est pourquoi je me suis détourné de Ludendorff et c’est pourquoi je rejette ce livre (Le mythe du 20ème siècle/pamphlet anti-chrétien) de Rosenberg »
Adolf Hitler/ discours d’ Osnabrück du 26 avril 1933
2500 églises auront été construites durant le temps où IL sera au pouvoir..
Bravo si vous êtes l’inventeur du terme ‘extrême-centre’ car il correspond bien à ce que l’on voit.
Dommage que je ne puisse toujours pas accéder à la totalité des articles alors que j’ai réglé ma cotisation…
Monsieur Husson votre article est REMARQUABLE en tout point et je vous remercie pour votre travail acharné et votre honnêteté. J’adhère à votre définition du «fascisme gris » forte et étayée. Si l’adjectif gris renvoie à la classe des seniors et des papy boomers qui ont voté Macron, je regrette l’utilisation du mot fascisme qui est un mot usé et devenu l’injure obligée et grenade maniée par nos adversaires. Nous allons avoir du mal pour communiquer et toucher la majorité endormie qui va entendre le mot fascisme comme l’ insulte préférée des gauchistes. Ce n’est qu’un détail et je vous remercie monsieur Husson vous nous redonnez une vraie lumière dans notre cave contemporaine.