Officiellement, les Anglais sont des grands ennemis de la Russie, et surtout du méchant Poutine. Ils ne cessent de pousser la terre entière à abattre l’ours campé de l’autre côté de l’Europe. Mais, dans les faits, le comportement des Anglais est un peu plus nuancé et un peu plus hypocrite. Comme le fait remarquer le Times, des industriels “britanniques ont continué à fournir à la Russie des équipements industriels clés malgré l’invasion de l’Ukraine, comme le montre l’analyse des données commerciales”. Ou comment donner des leçons à la terre entière et ne surtout pas les appliquer pour soi-même.
Les Anglais ont volontiers joué aux premiers de classe en Occident dans la lutte contre la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine. Boris Johnson a notamment beaucoup moqué Emmanuel Macron pour sa prétendue complaisance vis-à-vis des Russes. Chaque fois que les dirigeants de la perfide Albion en ont eu l’occasion, ils ont poussé à la guerre et dénoncé toute tentative de paix avec Vladimir Poutine. Certains ont même murmuré que les services britanniques étaient impliqués dans le sabotage du gazoduc North Stream II.
Cela, c’est pour la partie visible de l’iceberg, pour la scène du théâtre international. Pour les coulisses, il en va un peu autrement.
Le Times, peu soupçonnable de sympathies poutiniennes, relève ainsi que l’industrie britannique continue à collaborer activement dans des domaines sensibles avec la Russie. Voilà une révélation un peu gênante pour les donneurs de leçons qui évitent bien entendu de s’en vanter.
On découvre par exemple que :
Malgré les affirmations du gouvernement selon lesquelles ces restrictions sont les “sanctions économiques les plus sévères jamais imposées à une grande économie”, les données commerciales acquises par le Times et le groupe d’enquête Data Desk montrent que les entreprises britanniques ont toujours été autorisées à exporter des équipements importants pour les combustibles fossiles et l’exploitation minière de la Russie.
The Times
Dans la pratique, des entreprises industrielles britanniques continuent à fournir du matériel d’extraction aux entreprises russes, notamment en utilisant leurs filiales à l’étranger. Officiellement, c’est interdit, donc, mais, en cachette, le gouvernement britanique sait parfaitement que ses entreprises continuent à commercer à la Russie, dans l’ombre des grandes déclarations anti-russes. Voilà une révélation sur l’hypocrisie anglo-saxonne qui ne surprendra guère les Français.
L’éthique, la morale, l’émotion, l’équité, l’idéologie, le prosélytisme et j’en passe c’est pour les gueux et les esclaves. La prédation suprême est un serpent froid, uniquement technique et seul compte l’objectif, son objectif, qu’il serait, du reste, intérressant à définir . Voilà pourquoi tout sur terre a été instrumentalisé au point d’en faire une allergie générale.