La Communauté des États indépendants (CEI), créée par la Russie en 1992 avec la Biélorussie et l’Ukraine, est une entité intergouvernementale composée aujourd’hui de neuf des quinze anciennes républiques soviétiques devenues indépendantes. L’objectif était de maintenir un lien entre elles, du Nord de la Baltique jusqu’en Asie centrale et, ainsi, de maintenir un courant d’influence économique, culturelle et politique de la Russie. Pour ce qui concerne le Sud, nous avons déjà évoqué le processus de déstabilisation par l’Occident de la zone centre-asiatique (Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan Kazakhstan). Celle-ci est devenue stratégique du fait du rapprochement sino-russe, de sa proximité avec l’Arménie et l’Iran, et des projets de corridors de transport en cours, reliés à la « Belt and Road Initiative ». Américains, Britanniques et l’UE sont à la manœuvre. Mais au Nord, cette démarche est également mise en œuvre par l’OTAN, bien que les trois ex-républiques soviétiques baltes aient refusé dès l’origine de rejoindre la CEI. En réalité, il s’agit de « Yougoslaviser » la région, c’est-à-dire d’établir autour de la Russie un cordon de « tributaires » chez qui l’OTAN s’autoriserait à intervenir militairement, à commencer peut-être en Ukraine.
Cet article publié en russe par le site ritmeurasia.org n’engage pas la ligne éditoriale du Courrier.
Le bloc OTAN et ses patrons ne cachent plus leur volonté et leur participation effective à la «yougoslavisation » de la partie Nord de la CEI. Le fait que les pays membres de l’OTAN puissent envoyer leurs forces armées en Ukraine a été annoncé en juin par l’ancien secrétaire général de l’organisation, Anders Fogh Rasmussen. En effet, selon le journal The Guardian, l’ancien responsable de l’Alliance avait déclaré : « Si l’OTAN ne parvient pas à s’entendre sur une voie claire pour l’Ukraine, il est possible que certains pays prennent des mesures au cas par cas ». Rasmussen estimait ainsi que la Pologne est prête à fournir une « assistance concrète » au régime actuel de l’Ukraine, et les pays baltes pourraient suivre cette démarche. Il n’excluait pas non plus l’option « avec l’envoi de troupes sur le champ de bataille ». C’est loin d’être le seul exemple des aspirations de l’Alliance de l’Atlantique Nord et de ses membres.
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C’est une bonne réponse à certains articles qui s’inquiètent et se demandent pourquoi la Russie met autant de temps à avancer et au final résoudre ce conflit. Les Russes le comprennent également, ce qui se trame face à eux. Et plus l’opération spéciale durera, plus l’Otan et les pays d’Europe en sortiront affaiblis.
Qu’en sera t-il des États-Unis ?