Après une primaire présidentielle où le candidat libertarien est arrivé en tête, à la surprise générale, le régime en place joue avec le feu : les autorités monétaires ont immédiatement décidé une dévaluation de 18% du peso par rapport au dollar américain. Dans le même temps, les taux directeurs sont passés à 118% d’intérêt ! Alors que l’inflation devient démente, l’Argentine est plus que jamais fragilisée et au bord de la banqueroute. Son cas de figure est intéressant, car il rassemble tous les ingrédients d’une crise qui pourrait très bien survenir en France, si la BCE décidait de ne plus éponger les effets de notre déficit commercial et de nos déficits publics.
La situation en Argentine est complexe, mais mérite qu’on s’y arrête, car elle illustre ce qui pourrait être le destin de la France si notre balance commerciale continue à battre de tristes records de déficit !
Pourquoi la France ressemble à l’Argentine
Comme l’Argentine, la France est le pays du déficit commercial record. Parce que nous sommes protégés par l’euro, nous ne subissons pas les conséquences monétaires directes de cette situation de déficit, qui devrait en principe laminer notre monnaie. Pour mémoire, voici la situation de la balance commerciale française, comparée aux mauvais élèves de la classe.
Comme on le voit de façon cruelle, avec près de 200 milliards de déficit commercial (soit 10% de notre PIB), la France est, de très loin, le pire élève de l’Europe. Il suffit de comparer notre situation à l’Allemagne pour mesurer notre naufrage :
Entre la France et l’Allemagne, le différentiel commercial approche donc les 300 milliards € ! Cette situation est tout entière due à l’absence de capacité industrielle française, qui la prive d’exportations régulières, et à l’absence de grande activité commerciale, comme les Pays-Bas peuvent se targuer d’en avoir, avec le port de Rotterdam, et la Belgique avec le port d’Anvers.
Nous comprenons ici le désastre de la désindustrialisation et de la club-médisation de la France, les deux mamelles de notre avachissement économique.
Cette situation rappelle fortement la situation argentine qui explique la dévaluation cataclysmique du peso. La COFACE avait parfaitement analysé la situation du pays, et rien n’éclaire mieux les raisons de l’implosion de l’Argentine que la fiche publiée en avril 2023 :
D’une part, le pays est très dépendant de l’extérieur, en particulier pour son approvisionnement en énergie. D’autre part, il a beaucoup souffert des mauvaises récoltes de soja, de blé et de maïs, produits qui comptent lourdement dans ses exportations.
Ce déficit nourrit une inflation galopante. Des déficits publics importants couronnent le tout : l’Argentine est un pays qui s’appauvrit, et les Argentins préfèrent détenir des dollars, plutôt que des pesos dont la valeur fond comme neige au soleil.
Pourquoi la France subirait le même sort sans l’euro
Si la France échappe à cette spirale infernale de l’inflation nourrie par la dépréciation monétaire permanente, c’est largement parce que des pays excédentaires comme l’Allemagne ou les Pays-Bas comblent la fuite de l’euro imposée par les mauvais élèves de l’Union. Globalement, l’eurozone, par le sérieux de sa monnaie, parvient à éviter le pire, même si une zone monétaire optimale devrait plutôt faire converger ses politiques économiques.
L’euro agit donc comme un mur de fumée pour l’économie française, et singulièrement pour la politique monétaire. Si le sérieux allemand ne nous sauvait pas, nous serions en butte, comme l’Argentine, à une dépréciation catastrophique de notre monnaie, qui produirait une inflation abondante.
Pourquoi un Frexit sérieux est vital aujourd’hui
On comprend l’effet pervers de l’euro, qui nourrit l’avachissement français : comme notre déficit extérieur est aujourd’hui indolore, nous pouvons nous laisser aller, sans en subir les conséquences comme l’Argentine, à la dolce vita : on laisse partir les usines, on étouffe sous l’obésité de l’Etat-Providence, qui fait exploser les coûts de production, on vilipende la planète entière, et on geint sur son sort sans mesurer les immenses avantages que nous retirons de notre posture de passager clandestin de l’Europe.
En ce sens, l’appartenance à l’Union Européenne contribue à notre abaissement progressif, et sans un Frexit brutal, les Français continueront à rêver de leur grandeur passée tout en jouissant de leur confort actuel.
Il faut donc un Frexit (je viens de consacrer une série de capsules de 10 minutes sur Youtube à ce sujet) rapide pour imposer aux Français un salutaire retour à la réalité : réindustrialisation par la diminution du coût du travail et des protections, éradication des déficits publics, sans quoi nous resterons dépendants ad vitam aeternam de l’épargnant allemand.
Échapper au sort de l’Argentine est possible, de même qu’échapper à l’avachissement européen, si et seulement si nous prenons nos responsabilités et si nous nous décidons à procéder aux réformes impopulaires et douloureuses qui sont indispensables pour nous rendre notre statut de grande puissance.
C’est bel et bien la monnaie unique € qui a lentement étranglé l’industrie française et l’anesthésie de l’état providence a rendu amorphe les français.Bravo monsieur le capitaine Verhaeghe de déclencher la sirène à la vue l’ICEBERG droit devant nous,
Cet article de RT France qui est en accord avec votre commentaire a donné des indications chiffrées et sourcées: https://francais.rt.com/economie/59553-20-ans-euro-aurait-appauvri-chaque-francais-56000-euros-selon-etude-allemande
Ceux qui viennent nous chanter que l’UE c’est la prospérité ont besoin de faire un tour chez l’ophtalmo.
Bonjour,
Pouvez-vous débattre avec monsieur Asselineau qui semble ne pas être de votre avis sur les dangers de la sortie de la France de l’U.E.
Merci pour toutes vos analyses qui me semblent très justes.
Le défi du retour à la prospérité, à tout le moins le maintien à flot d’une France pas trop affaiblie encore audible sur la scène internationale, est énorme, une course à handicap avec de lourds handicaps. Le Frexit n’est pas une solution miracle, vous avez raison de le rappeler mais c’est aussi à la fois la seule solution et une solution pérenne, pour un peu qu’on ancre dans nos mentalités le seul héritage pertinent à mes yeux que François Mitterrand nous ait laissé. Dit autrement les USA ne sont pas nos alliés et ne l’ont jamais été (cela mérite sans doute quelques articles et autres vidéos) et n’ont fait que nous mener à la ruine.
Pour votre première capsule (“Le Frexit : maintenant, mais comment ?”) j’exprime un point de désaccord quand vous parlez de la guerre que nous lancerons à l’Europe en faisant le Frexit. Ce n’est en aucun cas une guerre, c’est au contraire de manière diplomatique l’usage et le respect des traités que tous les pays membres ont signé. Vu sous un autre angle la France dira: “le club auquel nous appartenons ne nous convient plus, nous le quittons selon les modalités prévues”. Non seulement nous ne serons pas en guerre, mais il sera àmha de bon ton de ressérer des liens, avec des alliances, des pactes, des traités, pour consolider l’Europe mais cette fois ci avec des nations souveraines, la nôtre à tout le moins. Il me semble toutefois comprendre votre propos et dans ce cas je préférerais vous entendre parler de compétition, et même au delà de compétition gagnant-gagnant, un des piliers qui constituent l’édifice du monde multipolaire émergent. Par ailleurs parler de guerre en évoquant l’Allemagne est sans doute la dernière chose à faire, l’affaire du nucléaire électrique frôlant le casus belli.
Je serai soulagé quand vous arrêterez votre chamaillerie avec Asselineau: vous êtes tous les deux de brillants énarques avec l’amour de la patrie chevillée au corps et vous apportez tous les deux avec votre sensibilité votre pierre à l’édifice pour rétablir la République souveraine et la démocratie. Je souligne au passage que la vidéo phare “Le jour d’après” qui dure certes largement plus de 5 minutes en dit beaucoup plus sans angélisme ni naïveté que ce qui n’a jamais été publié et diffusé, c’est une véritable référence qui planifie de manière didactique l’après Frexit.
Le seul moyen de réussir le Frexit c’est un peuple uni avec des gens qui sont frères selon notre devise constitutionnelle “Liberté, Égalité, Fraternité”. Alors j’appelle à une attitude constructive fondée sur le respect des différences et le débat loyal si désaccord réel et profond.
Je ne partage pas votre point de vue sur la Sécurité Sociale (avec ou sans majuscule). Tout d’abord parce qu’il me semble que cela s’oppose à l’idée ou l’idéal de fraternité. Ensuite il me semble que les protections sociales si intelligemment employées aboutissent à un coût global moins élevé que si elles n’étaient pas mises en oeuvre. Je suis par contre d’accord pour dire que les protections sociales peuvent aboutir à de larges dérives, ce qui me semble être le cas dans plusieurs domaines. C’est un très large débat et c’est un système compliqué à modéliser, mais il est indéniable par exemple de faire le constat que les allocations familiales contribuent à encourager une natalité très souhaitable, de même que des ressources visant à la reconversion peuvent largement faire mieux qu’un gugusse seul dans son coin.
Vous proposez des réformes, alors pourquoi ne pas réformer la Sécu pour qu’elle soit la plus efficiente possible aussi bien en coût qu’en couvertures nécessaires ici ou là ? Votre proposition revient à jeter le bébé avec l’eau du bain et je ne peux l’approuver.
Votre série de pastilles me paraît très dense, voire longue (un peu comme chez Asselineau finalement ? arfff), je tâcherai de les commenter puisque vous faites mine de rien un travail que personne n’a jamais osé faire, sauf qui vous savez (sourire).
Frexit oui mais à condition de sortir du communisme et encore plus de ses conséquences.
Celui qui aura la charge de remettre le pays au travail devra avoir du courage.
En effet, avec tous ces gens qui voient des communistes où il n’y en a pas, ce ne sera pas simple.
Asselineau serait d’accord.
😀
J ai naivement cru que l Europe allait obliger la France à faire les reformes structurelles indispensables à sa survie et l empecher de vivre au dessus de ses moyens mais non vous avez raison cest l inverse qui sest produit,elle sest avachie,endormie sur ses lauriers et a continué à developper son etat obese,sa distribution d argent gratuit des autres pour satisfaire tous les corporatismes,toutes les revendications,les “droits à” non financés et non finançables quand on ne produit rien quon ne crée plus de richesses!Les français fachés avec les regles de base de l economie reelle ont été anesthesiés par l etat providence,biberonnés par l etat nounou qui prend tous leurs risques en charge du berceau au cercueuil,et qui ose appeler ça la solidarité!alors quil ne s agit que de spoliation légale des generations futures et des qq forces vives restantes de la nation qui croulent sous les charges,impots,taxes et que l on decourage de creer la moindre richesse.Mais n allez pas expliquer ça à un fonctionnaire,il ne vit pas dans le meme monde,et ne comprendra jamais rien au secteur marchand non protegé lui qui vit sous la prote tion de son statut immuable et n a jamais pris le moindre risque sans filet de securité comme le font les petits et moyens entrepreneurs.Je ne parle pas des grosses entreprises qui de connivence avec l etat echappent à toutes les contraintes et instillent un anticapitalisme primaire dans ce pays socialiste (de droite et de gauche)qu est devenue la France.Ce pays est foutu comme le dit H16
Excellent commentaire économique ????????
Exact le Frexit devient une necessite absolue si l’on veut retablir la Nation France en tant que telle. Mais aujourd’hui sur le paysage politique present qui est a meme de relever le defi, je ne voie pas personne, le General est mort en 1970 ! et depuis Rien
Sauf alors a passer par la case Revolution, et la ca sera sanglant….
Le Frexit était possible en 2017. Je considère par ailleurs que si Asselineau n’a pas la casquette militaire du grand général il a les compétences et surtout le courage nécessaire. Par ailleurs son programme à la sauce CNR est la meilleure idée qui soit dans cette France où chaque parti représenté n’est qu’une opposition contrôlée, un miroir aux alouettes.
FA a fait 0,92% aux élections présidentielles 2017 et quid de ses 500 parrainages pour les EP 2022
Oui tout ceci est plutôt un constat juste.
Par contre le Frexit ne nous garantie en rien une meilleure issue. Notre bureaucratie et notre technocratie franco-française ne laisseront jamais la gestion d’un nouveau franc à de nouveaux personnages politiques non issus du sérail. Il y a donc de fortes chances en quittant l’euro de suivre le chemin de l’Argentine et non celui de reconstruction saine du pays…
pour moi c’est oui sans hesitation . de plus l’argentine est un pays latin (des italiens en majorité) comme la france. mais il faut savoir que l’argentine marche si mal que cela. il est probable que si la france s’effondre, la debrouille fonctionnera.
c’est un enfer fiscal mais plein d’economie souterraine donc non fiscalisée. en france , Italie un peu moins mais ca existe
les francais blablatent de frexit, de leur futur franc lourd mais de toute facon il est trop tard