Rassurez-vous : il ne s’agit que des bâtiments. La religion officielle (et totalitaire) de la France d’Emmanuel Macron restera bien la Sainte Laïcité. Cependant, du moment que la Macronie (nouvelle mouture : Darmanin/Attal) se réinvente en pseudo-droite, la Chrétienté s’étant depuis longtemps transsubstantiée en « patrimoine religieux », pourquoi ce dernier ne fournirait-il pas – à égalité de droit avec l’aide aux migrants et la promotion de la révolution trans – un bon prétexte à extorsion fiscale ?
Comment l’Etat va-t-il, cette fois, plonger sa pogne crochue dans la fouille du Très-contribuable ? Probablement via les communes – auxquelles l’inscription au patrimoine de ces grosso modo 75% d’églises rurales encore non-inscrites aujourd’hui imposera des obligations d’entretien.
C’est du moins ce qu’on peut déduire de ce que l’on sait déjà des annonces présidentielles attendues vendredi, à l’occasion (ça ne s’invente pas) des Journées européennes du patrimoine. Mais, à la rigueur, qu’importe le comment. Le pourquoi est, en l’occurrence, plus intéressant.
Car l’Europe, c’est de toute façon, et depuis longtemps, un patrimoine : un beau passé, qu’on adore célébrer à condition qu’il reste bien mort. Preuve en est le réflexe de haine viscérale que suscite, chez cette Europe du patrimoine (l’Europe post-familiale du YIN) toute confrontation avec le phénomène religieux sous sa forme anthropologiquement banale – à l’occasion, notamment, de nos contacts avec l’Islam.
Cette société sans pères qui adore le patrimoine
Paradoxalement, néanmoins, notre haine de la transmission n’a d’égale que notre adoration pour tous les restes fossilisés de ladite transmission, datant de l’époque où elle fonctionnait encore chez nous.
Epoque que nous avons d’ailleurs tendance à croire plus récente qu’elle ne l’a réellement été. Comme la plupart de ces églises que Macron veut sauver (espérons que, cette fois, on évitera de mégoter sur les poutres-maîtresses) sont des églises gothiques, rappelons que ce style gothique – en rupture avec l’architecture sacrée et communautaire de l’âge roman – n’est autre que la traduction dans la pierre de l’esthétique sons et lumières qui culmine dans le kitsch du Puy du fou.
En refusant le retour au grégorien (qui maintenait l’intelligibilité du texte liturgique) par amour des polyphonies de Palestrina, le Concile de Trente avait, dès le XVIe siècle, entériné cette réinterprétation esthétique du christianisme, comme agrément décoratif de la vie bourgeoise. En ce sens, les post-catholiques vaccinolâtres Macron et Bergoglio sont bien des conservateurs, qui conservent et perfectionnent la pourriture de l’Occident.
le mieux serait de ne plus parler de ce connard