Lorsque, sur le système de pouvoir politique en Russie, on lit les analyses d’experts occidentaux, à travers des livres, rapports, articles de presse, etc., l’on ne peut qu’être frappé par un sentiment de malaise : un mélange de méconnaissances de la réalité profonde du régime, de la philosophie russe dans son rapport au monde – c’est-à-dire le recours à une grille de lecture essentiellement fondée sur les valeurs occidentales – une quasi totale absence d’objectivité qui confine au procès à charge, une relecture historique idéologique, et une caricature du président Poutine, tantôt malade, tantôt tyran sanguinaire, tantôt à la tête d’un clan mafieux, tantôt… si bien que trop c’est trop. Cela nuit obligatoirement à une étude approfondie des situations et donc à la capacité de gérer, dans une perspective de paix, une relation constructive avec la Russie et plus particulièrement avec le Kremlin. C’est encore plus important au regard de la montée en puissance des BRICS, un mouvement géopolitique engagé par Poutine, faut-il le rappeler.
Cet article initialement publié sur le site cont.ws n’engage pas la ligne éditoriale du Courrier.
Chez la plupart des Américains, c’est encore plus grave : la Russie est restée un « pays communiste », et donc l’antagonisme actuel prend appui sur une dimension irrationnelle. Côté opposants russes à l’étranger – lesquels pourraient avoir une meilleure connaissance des rouages du pouvoir – la déception est fréquente à la lecture de leurs propos : sont-ils manipulés, sont-ils réellement bien informés ? C’est pire lorsque les médias occidentaux donnent la parole à des oligarques ayant fui le pays après avoir largement spolié leur nation. À ne s’arrêter qu’à l’opposition du parti de Navalny, qui ne pèse rien au sein de l’électorat russe, il est difficile de considérer que les émigrés politiques russes peuvent contribuer à un débat réellement démocratique, surtout lorsque la plupart font le jeu du démembrement de la Russie.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Pour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de découvrir nos offres d'abonnement.
Oui dans les grandes villes russes le mode de vie occidental s’est répandu comme une lèpre morale, art contemporain, gay pride, individualisme au dépend de la famille, admiration de l’Occident libéral décadent.
Ce n’est pas du tout ce que disent Xavier Moreau ou Tomasovitch qui vivent là bas, depuis plus de 20 ans pour l’un, très bien, très confortablement, dans la sécurité et la propreté !
Les questionnements sur le développement économique d’un pays avec le concours d’investissements étrangers sont parfaitement bien posés par cet article. La dynamique du développement se complique avec l’intervention plus ou moins coopérative des organismes internationaux comme FMI et World Bank en fonctions des cycles de crises économiques. La Russie donne l’exemple d’une souveraineté parfaitement assumée. La crise des sanctions lui a permis de récupérer tous les investissements abandonnés par les étrangers. Son modèle de développement semble faire école en Afrique.
Merci pour cet article très intéressant sur nos amis Russes.
On dirait bien qu’une révolution économique est en marche en Russie et qu’elle va à l’encontre des prescriptions imposées par l’oligarchie libérale. Entre les intérêts nationaux et ceux de cette dernière, il faut choisir. Il se pourrait donc que Poutine ait choisi la Nation contre l’idéologie, les injonctions et les pratiques de l’oligarchie mondialiste et libérale (mondialiste parce que libérale).
Exactement !
Et cela contrarie beaucoup de suiveurs en adoration devant leur veau d’or: le mode de vie et les moeurs occidentales.
N’avons nous pas là une description non exhaustive de la façon dont les grands organismes occidentaux limitent, au profit d’intérêts bien compris, les capacités d’autonomie des Etats qu’ils rêvent d’abolir? “Quoi qu’il en coûte” aux populations evidemment… Depuis l’avènement de l’actuel président français, qui semble tout acquis à ce “fonctionnement”, ne voyons nous pas la France se vider de ses indutries et passer aux mains de l’étranger avec une ardeur jamais autant enflammée?
La caste mondialiste est massivement répandue…