Le « scandale Twitter » suscité par une campagne de prévention des autorités sanitaires sur le thème de l’alcool est là pour nous rappeler que l’État macroniste woke est aussi l’expression d’une société au moins aussi malade que lui.
Car, pour le coup, c’est tout l’appareil de la bien-pensance institutionnalisée qui s’est fait déborder par son avant-garde hors les murs de médecins zététiques et de cyber-moralistes intransigeants. Non seulement l’agence Santé publique France – à laquelle il arrive encore, entre deux campagnes d’empoisonnement par ARNm, de diffuser quelques messages de bon sens, par exemple en vue de « sensibiliser les jeunes aux risques de consommation de l’alcool » –, mais même la domesticité médiatique – en l’occurrence, Elle, qui rapporte, vaguement interloquée, cet épisode de cyber-surenchère puritaine des ligues de vertu.
Le problème que pose cette campagne de prévention aux rééducateurs du peuple depuis leur cyber-magistère moral de Twitter, c’est en effet que la campagne (en recommandant, par exemple, de boire de temps en temps un verre d’eau entre les shots) semble suggérer qu’« alcool et fête [seraient] faits l’un pour l’autre ». On commence comme ça, et on finit par prétendre que les femmes sont faites pour les hommes. La transphobie est à deux pas. La laïcité, en péril.
Le déni : solution à l’alcoolisme juvénile et à la mortalité des vieux
C’est ainsi qu’on finit par se surprendre en flagrant délit de sympathie envers un ministère de la Santé rappelant – dans un moment rétrograde qui rappelle un peu la Croisade des Albigeois – aux femmes blanches et aux hommes soja de Twitter que « la réalité là » – propos d’une inimitable saveur dans la bouche de professionnels de la santé publique par ailleurs capables de confondre grippe et peste noire.
Car, en dépit de toutes les pandémies qu’on leur imagine sur fond d’apocalypse climatique tous les cinq ans, les jeunes continuent (horresco referens) à faire la fête – ce qui, en Europe, au grand dépit des hommes-soja, continue, outre les salades de quinoa et les calmants plus ou moins légaux, à impliquer la consommation festive (horribili dictu) d’alcool.
On peut donc : soit gaspiller de l’argent public en concevant des messages irréels destinés au public peuplant un univers parallèle, soit s’efforcer de limiter les dégâts sociaux qu’entraîne une pratique qu’il serait déraisonnable de chercher à éliminer – et plus déraisonnable encore de nier.