Faut-il parler d’un grand découragement français ? Bien entendu, les chiffres de l’INSEE doivent être pris avec un peu de recul, car ils ne sont au fond pas si effrayants que cela, mais ils donnent un bon indice d’une tendance profonde de la société française. Alors que le taux d’activité des femmes de 30 à 54 ans a fortement progressé depuis les années 70, celui des hommes pour la même catégorie d’âge tend à se tasser dans la même période. Globalement, le taux d’activité (emploi ou chômage) des hommes a baissé de 3 points en 50 ans. Dans cet ensemble, une nouvelle catégorie apparaît : les « découragés » qui ne croient plus au travail. Un phénomène inquiétant.
Il faut absolument lire l’étude de l’INSEE sur le taux d’activité en France, pour mieux se figurer la réalité de l’emploi dans notre pays (le mot « emploi » regroupe ici ceux qui travaillent et ceux qui cherchent un travail, et exclut donc ceux qui ne sont ni emploi ni au chômage). Nous nous intéressons particulièrement aux gens « dans la force de l’âge », c’est-à-dire ceux qui ont entre 30 et 54 ans.
Comme le montre le graphique que nous reproduisons ci-dessus, la part des 30 – 54 ans en emploi a gagné à peu près 10 points depuis 1975. Ce n’est pas rien, et cela nuance fortement le constat d’un taux élevé de chômage dans notre pays, et les affirmations de certains selon lesquelles il n’est pas possible de trouver du travail en France depuis des années et des années.
Surtout, ce qui pose question, c’est l’étrange évolution des « découragés » du marché du travail dans cette tranche d’âge.
On observe une augmentation importante des personnes reconnues handicapées ou ayant des problèmes de santé (près de 10% des 30 à 54 ans…) et la progression, lente, mais réelle, des « découragés » qui pourraient travailler mais ne cherchent plus de travail. Je souligne que ces chiffres s’entendent hors chômage (les chômeurs sont comptabilisés dans la population en emploi…).
Raisons familiales, découragement…
68% des inactifs n’ont plus travaillé depuis cinq ans, voire n’ont jamais travaillé… Petit à petit, le découragement progresse dans notre pays. L’intérêt de cette étude est de mettre des chiffres sur une réalité que nous sentons tous obscurément, mais qui reste difficile à décrire.
Très juste. Un mélange de gig economie et de contexte socio-économique balkanique ou l’illustration parfaite du phénomène de convergence.
Rien d’étonnant à cela. Moi-même au chômage, je n’ai pas travaillé depuis 1 an et pourtant, je suis en recherche active. Ce qui me désespère, ce sont tous ces agences d’intérim, cabinets de recrutement qui pululent et qui ne savent pas lire un cv. La majorité n’y connaisse rien aux métiers qu’ils proposent. La même offre est reprise plusieurs fois par ces incompétents et la difficulté pour moi est de passer cette barrière de recruteurs pour accéder à l’entreprise qui recherche. Avant en direct avec l’entreprise, j’avais des entretiens maintenant il faut convaincre l’agence d’intérim (par exemple) d’envoyer ton cv à l’entreprise. J’entends que les chômeurs vont encore être saignés mais il n ‘y’a pas de travail dans ce pays!! Comme je le disais plus haut une même offre peut-être reprise plusieurs fois. Sur le site pôle emploi, il y’a, soi disant, 1.2 millions d’offres mais si vous regardez bien, une même offre peut-être apparaitre sur plusieurs agences d’intérim, plusieurs cabinets de recrutement, Hellowork, Indeed, Meteojob et j’en passe donc dans la réalité 10 offres = 1 offre donc il n’y’a pas de travail pour tout le monde même en torchant le cul des petits vieux, même en faisant garçon de café. Les guignols de Canal avaient raisons quant ils disaient que dans 20 ans en France on ne trouvera plus que des garçons de plage… Ce pays est foutu