Depuis plusieurs semaines, Mélenchon est au centre de campagnes successives de dénigrement, qui se commuent en une tentative de lynchage organisé sur le thème binaire de “Mélenchon l’antisémite”. Nos lecteurs savent que, en bons libertariens que nous sommes, nous ne portons par le leader insoumis dans notre cœur, mais nous ne lui préférons pas l’ingérence néo-conservatrice dans le débat public français. Nous sommes même convaincus que la propagande pro-israélienne intensive et sans nuance constitue à court terme une plus grand menace pour nos libertés que les délires post-marxistes de Mélenchon. Ce qui se joue dans cette campagne, c’est évidemment la volonté macroniste d’écarter un gêneur et de lui substituer un pion plus docile, en l’espèce François Ruffin.
Pas de chance pour Macron, ni pour Édouard Philippe qui sera probablement le candidat de la majorité en 2027, mais la campagne dénigrant avec une violence rare (et quotidienne) le prétendu antisémitisme de Jean-Luc Mélenchon semble d’une efficacité limitée. Même le Point en convient, qui titre (nous publions le sondage ci-dessus) :
L’hebdomadaire se livre pourtant à un pilonnage quotidien sur la France Insoumise. Mais rien n’y fait : Mélenchon semble insubmersible. Il reste le candidat de gauche le mieux placé pour 2027, même s’il est désormais talonné par les dociles Roussel et Ruffin.
Il faut dire que, derrière la campagne axée sur l’affaire palestinienne, Mélenchon est surtout visé pour le danger qu’il représente à l’horizon 2027. S’il devait être à nouveau candidat, l’angoisse majeure du bloc bourgeois est qu’il se qualifie au second tour face à Marine Le Pen. Dans ce cas de figure, de nombreux bien-pensants entameraient une longue nuit de cauchemars.
Depuis plusieurs semaines, François Ruffin se prépare dans l’ombre, multipliant les prises de position à rebours de celles de Mélenchon (dernière en date : sur le caractère terroriste du Hamas). Parallèlement, un candidat macroniste se prépare pour la mairie d’Amiens, en 2026. Il faudra vérifier que les Insoumis de la Somme, conduits par Ruffin, mènent véritablement bataille.
Bref, les plans sur la comète bâtis dans les couloirs du pouvoir, à Paris, ne sont jamais sûrs d’être compris en province.
En 2016, Ruffin et Macron s’étaient alliés pour enfiler les salariés d’Ecopla.