Beaucoup ont compris que la monnaie numérique constituait une menace fondamentale pour les libertés, et singulièrement pour la vie privée. Elle est le noeud gordien du futur crédit social que la caste rêve d’instaurer pour domestiquer les peuples. Mais, dans le même temps, beaucoup sont effrayés par la liberté monétaire qu’un Javier Milei propose en Argentine. Ce paradoxe apparent s’explique largement par l’incompréhension de ce qu’est la monnaie dans l’opinion publique… J’entame ici un cycle d’explication sur ce qu’est la liberté monétaire, expliquée notamment à partir du rejet de la monnaie numérique en projet un peu partout dans le monde.
Un paradoxe à la mode consiste à dire : je suis contre l’euro numérique parce qu’il est liberticide, et je suis pour le contrôle de la monnaie par l’Etat. Cette dualité (en même temps pour l’un ET pour l’autre) est évidemment contradictoire, puisque l’euro numérique n’est rien d’autre que le contrôle total de la monnaie par l’Etat. Se déclarer pour le contrôle de la monnaie par l’Etat implique logiquement de soutenir l’euro numérique. Dénoncer le caractère liberticide de l’euro numérique implique de rejeter le contrôle de la monnaie par l’Etat.
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Le paradoxe n’est qu’apparent: l’euro numérique suppose un contrôle direct de la BCE, et ceux qui refusent ce contrôle veulent retrouver la souveraineté monétaire de notre pays. Ce qui dans une démocratie normale est acceptable. Mais comme nous ne somme pas – UE ou pas – dans une démocratie, il vaut mieux en tirer les conséquences…
Ce qu’on appelle le contrôle de la monnaie est en fait le contrôle des dépenses des citoyens avec cette monnaie. Un État décrète quelle monnaie sera utilisée dans le pays -et c’est presque toujours celle qu’il frappe- mais il ne la contrôle que très partiellement par l’intermédiaire de sa banque centrale et la fixation des taux de crédit. L’UE voudrait contrôler sa monnaie -l’euro- et pour qu’elle puisse le faire avec la plus grande force et précision possible, il faut qu’elle soit numérique. En contrôlant totalement la monnaie, l’UE pourrait contrôler nos dépenses. Monnaie étatique (= frappée par l’État), d’accord; monnaie totalement contrôlée par l’État, pas d’accord. J’ai bon ?
Avant l’euro existait en europe l’ECU n’était-ce pas une chose plus intelligente et qui laissait finalement au pays le choix de sa monnaie?
Oui, l’ECU était une monnaie commune, qui cohabitait avec les monnaies nationales sans les remplacer. Son taux était fonction des diverses monnaies participantes.
Cependant il y avait des règles, chaque pays participant s’engageant à limiter la fluctuation de sa monnaie dans une certaine fourchette.
Même si cela limitait la liberté, j’imagine que cette fourchette était renégociable.
“Il existe des politiques monétaires respectueuses des libertés, et des politiques liberticides”. En effet !
Parmi les visions relatives à un système monétaire radicalement respectueux des libertés, il y en a une qui montre, exemples à l’appui, comment le système monétaire peut en effet tout à fait se passer de banque centrale, tandis que les “banques” elles-mêmes demeurent privées, mais gérées et administrées librement par les associations de la société civile.
Ces notions très novatrices sont développées dans le livre de l’économiste franco-suisse Michel Laloux appelé à juste titre “Révolution dans la monnaie” (présentation à découvrir ici : https://www.civiliens.info/post/révolution-dans-la-monnaie ). Beaucoup de ces concepts pourraient probablement vous intéresser fortement Éric, toutefois, compte-tenu de votre emploi du temps que j’imagine plus que (sur)chargé, je présume que cela ne sera pas évident pour vous d’en prendre connaissance, du moins au cours de ces prochaines semaines.
Certains de ces concepts sont aussi présentés dans des vidéos (des espèces de “MOOC”) (voir sur cette page tout en bas, sous le titre “Pour aller plus loin encore…” : https://www.civiliens.info/anti-crash-bancaire
Aristote définit la monnaie par trois fonctions : unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges. Pendant longtemps il y eut deux monnaies : l’argent et l’or. Les états garantissaient la qualité des pièces en s’assurant le monopole de battre monnaie. Rien n’empêche un état de fondre de la monnaie d’un autre état pour ce faire, quel que soit le mode d’acquisition.
L’avantage de la monnaie numérique est qu’elle est identifiable de façon unique et infalsifiable, en l’état actuel de la technologie, et qu’elle circule d’un portefeuille électronique à l’autre de façon traçable. Chaque banque centrale a le monopole d’émission et garantit sa valeur par le truchement de sa politique monétaire.
En Suisse aucune législation ne régule les monnaies alternatives qui sont considérées marginales par la BNS. Une plateforme virtuelle d’échange ou une ville peut créer une monnaie pour faciliter les opérations de marché sur son territoire. Par exemple le franc WIR existe depuis 1934.
Juste pour rappeler qu’avant Hayek, il y a l’illustre Ludwig Von Mises, le “pape” de l’Ecole Autrichienne, qui a beaucoup écrit sur la monnaie.
Et effectivement, le libéralisme est possible seulement si la monnaie est libre.
Si vous comptez sur la jeunesse c’est peine perdue
Malheureusement nous les vieux sommes en voix d’extinction
Dans peu de temps il y aura un tremblement de terre en ARGENTINE comme en TURQUIE , Inondation Comme dans les pays du GOLFE ou en CHINE , c’est de cette façon que les ricains mettent les récalcitrants dans le rang
Les plus jeunes adoptent sans le moindre questionnement tout ce qui est numérique. Il n’ont pas connu le monde sans internet.
Par contre même sans parler spécifiquement des jeunes, il y a beaucoup de gens qui ne relient pas les choses. On nous dit d’un coté qu’il peut y avoir “des pannes d’électricité”… et on nous dit de l’autre qu’il “faut tout passer en numérique” administration monnaie et autre cloud énergivores.
C’est une injonction contradictoire. Il suffit de les mettre face à face pour les détruire.
On ne veut pas de monnaie numérique et autre cloud administratifs car c’est pour sauver la planète et se prémunir des pannes de courant. 🙂 Même les jeunes trés amateurs de ces technologies à priori entendent ce discours.
En quoi le retour au franc équivaudrait-il à une dictature de Bercy ? Vivions-nous sous dictature de Bercy avant l’an 2000, sans le savoir ?
Donc : Frexit. Sortie de l’euro. Et de l’Otan nous affranchiraient de ce totalitarisme européen en marche.
+100%
La dictature de Bercy est en fait la dictature du réel. Connaissant par cœur tous nos hommes politiques, un retour au franc entraînerait emballement de la dépense publique et de la création monétaire, d’où inflation et dévaluation de la monnaie, voire faillite de l’état.
Dans le système français Bercy est chargé de veiller à l’équilibre monétaire, c’est tout.
Désolé de devoir vous contredire. Vous avez raison sur le côté liberticide de la suppression des monnaies papiers au profit du numérique, mais le réseau bancaire ne crée pas, globalement, de monnaie additionnelle. La monnaie additionnelle vient de la banque centrale. Toute l’histoire monétaire est celle du divorce entre la monnaie substancielle et la monnaie légale devenue exclusive après la déconnexion de l’or. La preuve par le Quantitative easing, création ex nihilo sans lequel après 2008 le secteur bancaire sombrait. Les cryptomonnaies elles aussi sont quantitativement limitées. Elles permettent beaucoup d’échanges, mais s’achètent et se vendent en monnaies légales issues des banques centrales. Il s’agit là d’une question très importante, sur laquelle je travaille depuis des dizaines d’années, et je vous suggère d’organiser un débat public ou privé, auquel j’aimerais bien participer. Merci en tous cas pour votre travail.
Il me semble que Jésus nous avait mis en garde contre la puissance de l’énergie monétaire quand les juifs lui avaient demandé s’il fallait payer l’impôt à César,
il leur fit prendre conscience que la pièce d’or était à l’éfigie de l’empereur. D’où la célèbre maxime :”Rendez à césar, ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu”.
Ce qui veut dire que quand on est un esclave ignorant, inutile de compter sur une quelconque monnaie pour sauver sa peau.
Déjà les générations nouvelles sont esclaves du numérique, ce qui risque doucement mais irrémé(diablement) de les conduire à une monnaie numérique qui complétera et peut-être finalisera la centralisation des banques centrales et tous les projêts technologiques ( et législatifs qui deviendront code is law de l’empereur IA ) qui vont avec pour un monde merveilleux d’un camp de travail généralisé ou sur tous les frontons des mairies ne sera plus inscrit les 3 mots magiques, mais une variante de arbeit macht frei : “Vous ne possedez rien, mais qu’est ce que vous êtes heureux”.
L’éternel cynisme de la demi-vérité.
Bonjour. Avant de découvrir -avec grand plaisir- votre vidéo, je tiens à poser ici plusieurs choses qui peut être alimenteront nos réflexions.
Il y a déjà un mensonge dans cette appellation officielle “nouvelle monnaie numérique” C’est d’ailleurs leur mode gouvernement, ne pas dire les choses.
Elle n’est pas “nouvelle” c’est l’euro avec tous les problèmes qu’on a depuis que ça existe.
Elle va juste consister à retirer les objets physiques symboles que sont les billets et pièces.
Il faudrait donc imposer l’élement de langage suivant “suppression des billets et pièces” au lieu du leur.
Un billet et des pièces de votre salaire, vous faites ce que vous voulez avec. Une fois en main, personne ne peut plus se mêler de ce que vous faites avec votre dû.
Mais si c’est relié à un ordinateur d’une banque centrale (c’est l’aspect communiste du mot “centrale”), on peut vous bloquer en fonction de la dernière lubie à la mode auprès des politiciens.
Le projet de cette numériser la monnaie est en fait une transformation en ticket de rationnement.
On peut également interdire les achats transfrontaliers dans un marché pourtant vendu comme commun et sans restriction de circulation. J’entends parler des gens de Nimes aller jusqu’en espagne. Ou de Toulouse et plus loin encore faire le voyage à Andorre. Et ne croyez pas que seul alcool et tabac sont concernés, c’est également l’alimentaire, les produits d’hygiène et les produits comme les parfum que cela concerne.
Bien sur, il y aura toujours des hauts perchés qui voudront payer même un café avec carte bleue… qu’ils discutent avec des commerçants s’ils en connaissent, de voir ce que ça coûte tous les mois en commissions aux banques. Et faites confiance aux banques pour étendre le principe à chaque transaction si par malheur vous renoncer à la possibilité de faire autrement.