Hier, Elisabeth Borne a présenté la “Stratégie Nationale Biodiversité 2030”, moins médiatique que la stratégie bas carbone sur laquelle Emmanuel Macron a tergiversé pendant plusieurs mois, mais peut-être plus destructrice encore pour notre mode spontané de vie. En effet, d’ici 2030, la Première Ministre annonce d’importants changements écologiques dans le paysage de nos campagnes qui devraient modifier fortement le visage de la France profonde.
On se souvient des hésitations d’Emmanuel Macron à présenter l’explosive “stratégie bas carbone” du gouvernement, qui doit imposer la sobriété écologique à un petit peuple déjà rincé par l’inflation et les salaires bas qui ont suivi les 35 heures. Moins médiatique, la stratégie biodiversité n’en est pas moins, n’en sera pas moins destructrice. Elle comporte en effet quelques mesures structurantes qui devraient modifier notre paysage dans les 6 ou 7 ans à venir.
Par exemple :
Nous voulons avancer, également, pour la restauration des sols. C’est le sens de l’engagement du président de la République de planter 1 milliard d’arbres en dix ans. C’est encore ce que permettront les 50 000 kilomètres de haies que nous plantons à travers le territoire, ou encore nos actions de restauration des zones humides. Nous devons ensuite veiller à faire baisser les pressions qui s’exercent sur la biodiversité. Je connais bien la sensibilité de cette question. Et je crois fermement qu’il n’y a pas d’opposition entre transition écologique, développement des territoires et croissance économique – au contraire.
Elisabeth Borne
Bref, alors que les nappes phréatiques débordent, contrairement aux affirmations de la propagande écologique, le gouvernement s’engage à restaurer les zones humides. Si l’on ajoute à ce projet étrange l’installation de 50.000 kilomètres de haie, la plantation d’1 milliards d’arbres, et l’objectif plus général de diminuer la surface agricole utile, on comprend que notre agriculture sera mise à rude épreuve dans les années qui viennent. Dans ce cas de figure, le problème général n’est pas celui de l’écologie, mais de la propriété privée. Progressivement, l’agriculture sera mise en coupe réglée pour faire plaisir au lobby de l’écologie.
Globalement, donc, nous glissons dans cette société orwellienne où la France est promise à la club-médisation. Nos campagnes seront sauvages, protégées, vides d’industrie. Notre pays se transformera en carte postale où pas une usine ne viendra pollué le ciel, pas un ouvrier ne viendra plus déparer dans les plus jolis villages de France. Nous vivrons du tourisme, et nous mourrons d’ennui.
Rappelons que cette stratégie décline les projets de l’Union Européenne dans ce domaine. L’asservissement de l’Europe dans un grand projet mondialiste progresse.
Dans les années 60 j’ai vécu dans une propriété de 10 hectares traversée par une rivière.
Il y avait des haies, des fossés, des arbres.
Dans les années 70 il y a eu le remembrement.
Ils ont comblé les fossés, arraché les haies, coupé les arbres.
Résultat : plus rien pour retenir les inondations, très fréquentes.
Et c’est devenu très moche.
Évidemment, ça faisait plus de terrain cultivable.
Et les tracteurs pouvaient passer plus aisément sur l’emplacement des anciens fossés.
Je ne suis pas sûre que ce soit une mauvaise idée de remettre en place les anciennes façons.
Bien sûr, les haies centenaires arrachées ne repousseront pas en un clin d’œil.
Mais bien sûr, la campagne n’est pas faite pour nourrir les gens, elle est faite pour être jolie. Pourquoi produire de la nourriture abondante et pas chère, quand on peut vivre en pénurie et dans l’inflation ?
Les haies peuvent tout à fait être vivrières, et les bénéfices et avantages de systèmes agroforestier sont nombreux.
En revanche, il n’y a pas à douter du fait que les mesures qui seront prises n’iront pas dans le bon sens.
Pour ce qui est du prix, en vente directe chacun s’en tirera à meilleur prix qu’en grande surface, pour des produits de bien meilleure qualité.
D’ailleurs vis à vis du prix, notre agriculture est particulièrement subventionnée, ce qui je pense rendra bien des modèles économiques obsolètes si les robinets devaient être fermés…
Un système agroforestier me semble de loin plus durable que des systèmes plus lourdement dépendants d’intrants, dont les coûts deviennent de plus en plus lourds.
Là encore, c’est le trilemme de l’agriculture. Préserver une alimentation abondante avec des prix bas, un travail agricole bien rémunéré et des méthodes de culture peu productives, c’est un mensonge. Il faut être citadin pour avoir la nostalgie de l’époque où les travaux agricoles étaient tous pénibles et mal payés.
Vente directe ? J’ai calculé le bilan carbone moyen d’un kiwi en grandes surfaces et de celui que vous iriez chercher chez un producteur local en… voiture individuelle. Et bien je peux vous dire de ce point de vue qu’il vaut mieux faire ses courses chez Leclerc, vous économiserez de l’essence puisque vous n’aurez pas à faire le tour du département pour remplir votre coffre de nourriture. Le temps économisé pourra être consacré à des activités plus utiles que des commentaires de retraité woke ignorant avec des connaissances très datées du monde agricole.
Je suis agriculteur, alors…
Raté pour le portrait woke retraité, chère collègue.
Bonjour,
“La campagne n’est pas faite pour nourrir les gens…”
Certes, mais sur le total de la production agricole française, approximativement, seulement 10 % servent à nourrir notre population.
Le reste, c’est juste de l’agrobizness. La majorité des agriculteurs n’ont plus rien à voir avec la culture, la paysannerie ou la ruralité, ce sont des industriels scandaleusement subventionnés, absolument sans aucun état d’âme concernant la nocivité de leurs intrants sur la biodiversité moribonde ou la santé des riverains.
Nous en sommes arrivés à être obligés de subventionner l’agriculture bio. En clair, à payer par nos impôts, des agriculteurs pour qu’ils ne nous empoisonnent plus.
Je n’ai absolument rien contre les industriels, qu’ils soient agricoles ou pas, nous avons clairement besoin d’eux, mais pas à n’importe quel prix, pas n’importe comment, et, certainement pas au mépris du reste de la population.
Vous avez raison. Cassons la dernière filière industrielle qui marche dans ce pays. N’exportons plus. Transformons-nous en Albanie. C’est tellement visionnaire.
Vous avez probablement raison… Comment pourrait-il en être autrement? La seule école primaire dont je suis issu ne saurait rivaliser avec l’ENA, c’est une évidence.
Je connais plein de gens qui n’ont fréquenté que l’école primaire et qui sont bien plus intelligents que des énarques. Et si effectivement vous n’avez fréquenté que l’école primaire, vous devriez avoir du bon sens que je ne retrouve pas dans votre commentaire. Le sujet est très simple, sur le fond : est-ce qu’on rase gratis ou est-ce qu’on regarde les choses en face ?
Effectivement, cultiver plus pour jeter plus, ou éviter les inondations. Ah si le problème était si simple… Je me félicite d’un tel projet, même si beaucoup d’alinéas vont venir le vider de sa substance, comme toujours. Ça vous donnera du grain à moudre (sacré jeu de mot !).
Ben oui. C’est tellement mieux d’importer notre nourriture.
au Sri-lanka le passage au bio a provoqué des famines qui ont provoqué des émeutes qui ont fait 300 morts. Vous avez d’autres idées lumineuses ?
C’est une nécessité absolue de faire des excédents de nourriture, un simple principe de précaution pour les années de vache maigre… Penser le contraire il y a des gens qui en sont morts. Donc vous aurez toujours des excédents qui pèseront sur les prix ( à la baisse ) et qui obligent par conséquent les nations à subventionner leur agriculture, à de très rares exceptions près.
“Les anciennes façons” ? Je ne connais personne qui ait envie de labourer avec des chevaux comme le faisait mon père, piétinant dans des limons détrempés toute la journée ou hersant sous un soleil de plomb, comme un serf du moyen-âge.
nous mourrons d’ennui… ou de faim!
Le courrier des stratège est un formidable journal, mais pour ce qui est du reboisement, des haies et de la restauration des zones humides, indépendamment de toute idéologie, il s’agit de très bon objectifs, excellents d’un point de vue écologique.
Les haies ont existé jusque dans les années 60 pour être ensuite détruites au profit de l’agriculture intensive. Elles abritent une grande biodiversité, diminuent l’érosion des sols et permettent à nombre d’animaux de survivre. Idem pour les zone humides et les arbres.
Bien sûr il faut se garder des idéologies “annexes” à cette mesure comme de dire que nous devons tous vivre en appartement, mais c’est un autre débat.
Bien sûr. Et les agriculteurs cherchent désespérément à recruter… mais vous allez promouvoir des méthodes de culture qui consomment encore plus de main d’oeuvre. Un moment, il faut faire avec le réel, il faut arrêter de se la raconter.
J’ai oublié le s à stratèges
La dépopulation et l’asservissement du reste de l’humanité avec la séduisante religion pour demeuré de la poétique verdure.
C’est le gentleman cambrioleur
qui vous fait parvenir des fleurs.
Je ne vois pas à quoi vont servir les milliards pour ce reboisement massif, sans jeu de mot. Pour les plantations d’arbres, il n’y a plus de plants disponibles dans les coopératives forestières depuis un an ou deux, à moins que dans le résineux ?? Le plan Macron de reboisement général après quelques incendies spectaculaires les années précédentes a complètement asséché l’offre. Priorité a été donné aux aspirateurs de subventions et opportunistes de tous poils s’ils aiment remplir des formulaires. Les privés qui souhaitent rester libre, c’est-à-dire sans se soumettre ces plans de gestion ridicules uniquement destinés à faire vivre une nomenklatura et la “filière-bois”, n’ont rien à planter, sauf à avoir leur propre pépinière amateur comme celui qui rédige ses lignes, ils sont rares évidement.
Donc nous avons déjà quelques centaines de millions littéralement jetés par la fenêtre, puisqu’un subventionné va toucher de 1000 à plus de 3000 euros l’hectare pour replanter pour un coût autour de 4000; un passionné dans mon genre qui fait l’essentiel par lui-même s’en sort avec 500 à 800 euros l’hectare, sans subventions. Un arbre ça coûte que dalle à planter, comparé au coût d’entretien de sa forêt exigeant en main-d’œuvre les années suivantes Etc. etc…
Concernant l’agriculture j’ai suivi un peu le dossier, en fait il s’agit essentiellement d’un baratin, on peut dire en résumé qu’en dehors de la restauration de tourbières et la plantation de haies il ne se passera rien, par contre vous pouvez être sûr que les milliards tomberont entre de bonnes mains.
Je précise que je suis agriculteur professionnel et passionné par la forêt également.
Pascal
Mon cher Eric, dans mon commentaire précédent, je ne parlais pas que de l’aspect esthétique.
Mais aussi du problème des inondations.
De plus, j’ai lu que l’agri Industrielle telle qu’elle est pratiquée tue les sols.
La plupart aujourd’hui sont vides.
Ce qui fait que ce qui y pousse est vide aussi.
Ce qui pose le problème d’une alimentation réellement nourrissante.
De plus, en agriculture bio bien faite j’ai également lu qu’il y a de petites exploitations qui produisent beaucoup et sont rentables.
Planter des arbres feuillus permet également de provoquer la pluie.
Les résineux en revanche tuent le sous-bois.
Amicalement.
….
Les nappes phréatiques sont ras-la-gueule