Le Courrier des Stratèges a décidé de s’intéresser aux questions agricoles ! Mais en sollicitant l’avis d’agriculteurs en chair et en os. Nous commençons cette série par une interview de Jacques Egler, ouvrier agricole dans une exploitation maraîchère “bio” familiale, en Alsace. Il nous explique les valeurs qu’il déploie et qu’il respecte dans ses pratiques agricoles, et il nous parle de la difficulté du métier. Selon sa propre expérience, le métier de paysan est le plus dur qu’il ait exercé durant toute sa vie professionnelle.
Jacques Eggler exploite 2,5 hectares en culture maraîchère “bio” en Alsace. Il nous raconte son quotidien, la difficulté et la technicité de son travail, sa vision de la nature et de la production agricole.
Dans cette interview passionnante, Jacques Eggler nous dit sa confiance dans l’efficacité de l’agriculture biologique pour éviter l’épuisement des sols, mais il nous dit aussi la difficulté, la technicité, l’exigence d’un métier où le respect du temps et de la nature sont déterminants. Une interview qui remet les idées en place sur le monde paysan.
On notera tout particulièrement sa critique contre les subventions et contre l’intervention de l’Etat dans la production agricole.
Passionnant effectivement: analyse pertinente d’un maraîcher respectueux des sols… pour la suite, il faudra trouver un vigneron de même esprit : il y en beaucoup aussi en Alsace !
Les produits de l’agriculture industrielles vient elle de France
Bonjour, je pratique la permaculture et l electroculture, chiffres à l’appui, mais pour ma propre famille, ainsi que le petit élevage, en tant que solution de repli durant la crise. J’ai 15 ans de recul, suis prête à témoigner. Psycho sociologue à la retraite, beaucoup travaille sur la re insertion, etc…. À bientôt et bravo pour votre thème.
Merci pour se partage passionnant je pourrais écouter pendant des heures les réfections de cet homme ainsi que son expérience ses observations…
Jacques et son épouse représentent une agriculteur authentique, véritablement intéressante mais surtout saine et exemplaire…
…avec tout mon soutient et mon respect !
Très belle interview en effet.
La question est complexe, c’est sûr.
Et le problème du revenu des paysans est un vrai problème.
Pour ce qui est du prix, j’habite le 14 ème à Paris, et curieusement, je m’approvisionne dans un grand magasin bio de très bonne qualité qui est souvent moins cher que des produits non bio, et ce même en grande surface.
Quant à la qualité et la satiété, j’ai longtemps eu un très petit budget, mais j’ai toujours privilégié une alimentation à base de bons produits.
J’ai appris à cuisiner avec le livre de Bocuse : « La cuisine du marché «
C’est effectivement cruel de constater que la liberté a un prix.
Cependant une personne avisée acceptera de payer ce prix pour ne pas avoir à payer beaucoup plus par la suite et qui ne sera pas uniquement financier.
Le monopôle du commerce et de l’industrie ainsi que le secteur primaire est obtenu par la fausse concurrence permise par le robinet monétaire qui dans un premier temps est une déflation darwinienne qui élimine les petits en sus de la mondialisation de la disparité législative et fiscale ainsi que d’autres paramètres. L’inflation par la suite effacera l’ardoise de la prédation qui aura obtenu tous les leviers tangibles du pouvoir économique et politique.
L’inflation n’est pas une bonne chose, la déflation non plus, ce qui donne cette équation à trouver qui permettrait à l’épargnant et le travailleur de ne pas se faire spolier tout en empêchant la création de monopôle déflationiste. Cette solution se trouve quelque part dans le temps et l’espace, il me semble.
Pour éviter l’homme nouveau du totalitarisme, il serait judicieux que les masses se renouvellent elle-même (vaste programme inextricable) pour ne pas se faire balader comme des animaux par la carotte du moins onéreux sans condition jusqu’à la gratuité. Hélas, et c’est fait pour, la dette et la paupérisation nous poussent à observer la gratuité de manière à ce que l’on devienne le produit.
Suite à cet agréable exercice effectué en compagnie de Monsieur Verhaeghe, il me semble important de compléter, voire de consolider ce qui ressort de cet entretien. La question initiale était de savoir dans quel état se trouve la profession d’agriculteur. En 30 minutes, nous avons survolé, effleuré beaucoup de thèmes qui mériteraient d’être approfondis et développés pour que tout le monde comprenne la situation. À mon sens, il faudrait informer sur (sans ordre de préférence) les conditions d’obtention de l’aide PAC; toutes les fausses idées véhiculées par des bonimenteurs et des pseudos antisystème de tout poil; le statut des doubles actifs; quel autre corp de métier peut s’enorgueillir de telles aides ?; comment se fait-il que des chefs d’entreprise, ni maître de leur outil de production (agronomie, biologie végétale ou animale, connaissance de base en chimie, etc…), ni de leur outil de gestion (il y a pléthore de cabinet de conseil et de gestion qui gravitent autour des chambres d’agricultures pour ferrer le pigeon et “s’occuper de tout”) puissent tous les ans obtenir autant d’argent public ? etc… Bref, de nombreux sujets restent à mettre au grand jour pour que l’opinion publique puisse se faire une réelle idée de comment et pourquoi certains agriculteurs se retrouvent régulièrement dans des situations de détresse alors qu’on les abreuve d’€. Mais l’omerta plus ou moins consentie par ce public et par la FNSEA empêche le débat en pleine lumière. Loin d’être un intégriste, j’essaie d’être intègre. Pour nous, la production de nourriture est fondamentale et elle se doit d’être de qualité. Les naïfs, et j’écris ces mots sans haine, ni mépris, qui ont cru aux fables que les pouvoirs successifs leur ont compté se retrouvent le bec dans l’eau aujourd’hui et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Un commentaire antérieur relevait qu’ “il était cruel de voir que la liberté a un coût”. Je, nous, sommes de ceux qui croyons à l’investissement personnel pour arriver à nos fins; pensons que pour récolter quelque chose, il faut l’avoir semé dans de bonnes conditions et que la liberté peut s’obtenir en se détachant d’un système qui gère tout à notre place. Merci encore au Courrier des Stratèges de permettre un débat sans langue de bois , ni censure. Jacques EGLER (avec un seul G)