Les dirigeants actuels de l’Union européenne prévoient de transformer cette organisation supranationale en une fédération après les prochaines élections européennes, estimant qu’il est temps qu’elle devienne enfin un Etat. Leur projet ne tient pas compte d’un éventuel renversement de majorité à Strasbourg en 2024, mais on peut comprendre qu’ils aient confiance en son avenir, puisque depuis la première consultation en 1979, la majorité a toujours eu la même couleur politique, à quelques nuances près, faisant l’aller-retour entre centre droit et centre gauche. Mais ce qui nous intéresse ici est de rappeler ce qu’est une fédération, et, au-delà, ce qu’est un Etat.
Une fédération est un Etat réunissant plusieurs Etats – ou nations, peu nous importe de chercher à les distinguer ici, d’autant que le concept de nation est complexe. Ainsi, ce qui relève essentiellement de l’Etat, une politique étrangère, une défense commune, et éventuellement, mais ce n’est pas obligatoire, une monnaie unique, revient à la responsabilité du pouvoir fédéral, tout le reste relevant de la compétence de chaque Etat. Il peut exister quelques exceptions, une loi fédérale s’imposant à tous avec le consentement majoritaire, mais le principe fédéral doit être de respecter la souveraineté de chaque Etat. Aux États-Unis, par exemple, chaque Etat légifère librement, y compris sur des questions sociétales majeures comme la peine de mort, l’avortement ou le mariage homosexuel ; il n’y a pas non plus de police nationale, sinon, depuis moins d’un siècle, une police d’investigation, le FBI, sollicité quand c’est indispensable – on mettra de côté le scandale actuel de son détournement politique par le parti démocrate impliquant aussi les sociétés privées GAFAM.
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