Yves-Marie Adeline revient sur l’année 2023. L’oeil acéré mais la plume humoristique, il nous décrit quelques-unes des farces globalistes de l’année écoulée, avec une mention spéciale pour Emmanuel Macron, qui les a accumulées.
La crise de l’ONU
Dans le monde, à force d’imposer ses double-standards, l’Occident a perdu son crédit moral, ce qui met en danger toutes les institutions fondées par lui. Ne parlons que de l’ONU, située géographiquement au cœur de l’empire américain, incapable d’empêcher que les Etats-Unis décident librement de délivrer ou non des visas de séjour aux représentants des autres nations. Elle est d’ailleurs présidée par un Portugais affidé, appartenant à un pays vassal et dont la trop radicale partialité dans le conflit russo-ukrainien a entaché le mandat. Le massacre de Gaza y est couvert par le veto américain, ce qui finit de ruiner la foi que le monde pouvait avoir en sa capacité de régler les conflits. D’autres guerres se préparent, auxquelles l’ONU discréditée sera impuissante à faire face.
Certes, le monde est encore loin de pouvoir disposer d’une alternative à la prépondérance américaine. Les Brics forment une alliance bien plus fragile que celle rassemblée par l’empire économique et militaire des Etats-Unis ; le dollar est encore loin de tomber tout à fait de son trône. Il n’empêche que certains signes ne trompent pas : le fait, par exemple, que l’Arabie saoudite vende désormais son pétrole dans plusieurs monnaies ; une décision qui naguère a coûté la vie à Saddam Hussein et Kadhafi.
De Washington à Kiev: vers de nouvelles révolutions de couleur?
Aux-Etats-Unis, la campagne présidentielle promet de se tenir dans un climat d’hystérie pire encore qu’en 2020. On découvre que l’élection de M. Biden cette année-là a été préparée par une alliance entre le FBI, agence d’Etat, donc dévoyée, le parti démocrate et les Gafam. Tout est mis en œuvre pour empêcher le retour de M. Trump, y compris par le truchement du pouvoir judiciaire. Même à l’étranger, en France par exemple, les débats entre représentants des deux camps sont déjà devenus inaudibles à force d’être houleux : on imagine ce qu’il en sera l’année prochaine. Si le parti démocrate en fait trop, le pays risquera de basculer dans une guerre civile, dont on sait déjà qu’elle s’approche en tapinois.
En Europe, la Serbie est menacée d’une nouvelle révolution de couleur qui permettrait d’étendre encore l’empire américain. A Washington, on espère que son peuple aura oublié l’agression militaire subie en 1999. Par ailleurs, les tensions en Serbes et musulmans de Bosnie persistent.
Les Polonais, quant à eux, sitôt la victoire du camp pro-Bruxelles, ont assisté à la coupure de la télévision d’Etat, suspectée d’être de droite. En Ukraine, l’année 2023 aura été politiquement exemplaire : les élections législatives d’octobre ont été annulées, celles de la présidentielle de 2024 également, par M. Zelenski, dont on découvre avec surprise qu’il avait donc le pouvoir d’en décider. Un beau geste démocratique, contrastant avec le mauvais exemple donné par M. Poutine qui n’aura même pas honte de se représenter devant les électeurs cette année-là.
La France: une pyramide posée sur sa pointe
La France est comme une pyramide posée sur sa pointe. Un trafiquant mineur, au volant d’une voiture de luxe, se fait abattre après un refus d’obtempérer : il devient un héros national, sa mère danse au milieu d’une foule laissée à elle-même, et le président de la République lui rend hommage. Le policier est emprisonné.
Un match de football organisé à Saint-Denis est perturbé par la population locale qui agresse et rançonne les supporters britanniques. Le ministre de l’intérieur accuse ces supporters venus d’outre-Manche d’avoir attaqué sans raison les paisibles habitants de Saint-Denis… Rappelons que les Jeux Olympiques sont supposés se tenir en France l’année prochaine : autour du Stade de France, on se frotte les mains…
Une discothèque est attaquée,, un adolescent est tué : la presse subventionnée qualifie le drame de « rixe ». Des jeunes Français se rassemblent pour manifester leur indignation, le ministre de l’intérieur envoie la police les tabasser.
La condamnation du professeur Coronel de Boissezon est rendue définitive : pour avoir voulu empêcher des gauchistes d’envahir sa salle de cours, il est exclu de l’université, interdit d’exercer n’importe quelle activité dans la fonction publique, fût-ce gardien de square. Pendant ce temps, la France s’enfonce dans le classement Pisa, loin derrière la Bulgarie ou l’île de Chypre. Mais, disons-le, elle reste devant l’Albanie, et il n’y a aucune raison d’avoir le triomphe modeste. La quasi-totalité des étudiants ne maîtrisent ni l’orthographe ni le calcul, ont une culture générale qui égale désormais celle des Américains, lesquels, dans leur majorité, devant une mappemonde vierge, pointent le doigt sur l’Australie pour montrer où se situe leur pays.
Dénis de démocratie
Durant les débats sur l’immigration, le président de la République, garant de la Constitution, déclare qu’il n’inclura pas le vote des quatre-vingt-huit députés RN dans le décompte des voix : une innovation dans l’histoire du régime parlementaire. Le ministre de l’intérieur, en pleine séance, supplie Marine Le Pen de voter contre son projet, pour que nul ne puisse l’accuser de s’être commis avec elle.
Une fois la loi votée, les députés de gauche brandissent des pancartes en plein hémicycle, comme s’ils défilaient sur les boulevards, s’adressant à eux-mêmes en tant qu’ils sont législateurs ; ensuite, les présidents des départements de gauche, ou des maires de gauche, déclarent refuser de l’appliquer ; la secrétaire-générale de la Confédération Générale des Travailleurs (CGT), qui d’ailleurs n’a jamais travaillé elle-même, appelle la population à la désobéissance civile ; et jusqu’au président de la République lui-même qui demande au Conseil constitutionnel d’invalider la loi…
Rappelons que les motifs d’inconstitutionnalité sont le vice de procédure, l’incompétence – par exemple lorsqu’une autorité s’attribue les prérogatives d’une autre – mais aussi la violation de la Constitution. Or, cette constitution ne cesse d’être alourdie par des principes idéologiques que le parlement ne peut plus remettre en cause. On se demande donc à quoi sert le Parlement en démocratie.
Les médias officiels vous disent ce que vous devez penser de “Sound of Freedom”
Le nombre des prisonniers politiques augmente, mais en général ils ne se portent pas trop mal, à part julien Assange, et d’autres qui, enfin libérés, se voient certes interdits de reprendre la parole, mais peuvent soigner leur dépression. Pour en rester aux sujets interdits, le film consacré au trafic d’enfants, Sound of freedom, n’a pas pu être diffusé dans les grandes salles. La radio nationale[1] et avec elle tous les médias de connivence ont parlé de « navet », le journal catholique La Croix informe que le film est complotiste[2], Télérama avertit qu’il « a tout pour plaire à la droite la plus conservatrice et conspirationniste »[3] : ainsi, les paroissiens fidèles, et autres gens honnêtes, sont prévenus.
Le Pape dérape
Télérama, La Croix… Pour en rester aux bons catholiques, le Pape a laissé se produire un schisme aux Indes sur une affaire de rite qui surprendrait les fidèles de Mgr Lefebvre. On sait que la réforme liturgique de 1969 tournait le célébrant face au peuple. Aux Indes où le rite est syro-malabar, la conférence épiscopale a décidé de mixer les deux postures : face au peuple au début et à la fin de la messe, dos au peuple durant la liturgie eucharistique. Les rebelles demandent de pouvoir conserver comme alternative la réforme post-conciliaire, ce qui leur a été refusé.
Mais la crise la plus grave vient évidemment de la recommandation du Pape de bénir les unions homosexuelles. Devant la levée de boucliers, les subtilités jésuitiques ne suffisent pas, l’affaire a pris une tournure tellement énorme qu’il est impossible que le pontificat actuel s’achève sereinement.
On pourrait ajouter beaucoup d’autres choses, notamment la colère paysanne occultée par les médias, mais le lecteur finirait par se fatiguer. Attendons la nouvelle année.
[1] Rédaction collective numérique de France Inter, 14 novembre 2023.
[2] Alexis Buisson le 27 juillet
[3]Samuel Douhaire le 24 juillet.
Bonjour. Merci pour tous vos éclairages. J’ai découvert ce monsieur génial grace à votre site. Encore merci. C’est rassurant quand on découvre des gens aussi honnête et brillant que monsieur Husson.
Les pratiques démocratiques opportunistes et partisanes de MacRon sont dénuées des éléments de persistance et de conviction qui seraient nécessaires pour garantir la sécurité de la masse des humbles. Alors que l’économie nationale s’effondre à cause du manque de ressources énergétiques et humaines, depuis 7 ans aucune politique économique cohérente de redressement national n’est énoncée ni mise en oeuvre. Pas une seule centrale nucléaire électrique n’a été mise en chantier. Pas une université de dépasse le 24ème rang mondial. La France vit d’expédients au jour le jour, d’un vote à l’autre, sans stratégie ni objectifs de développement à moyen terme, seulement répondre aux défis du moment.
Une petite précision: Saclay est 15è dans le classement de Shanghai. (C’est un héritage de la période Sarkozy)
Certes.
Mais l’entité Paris-Saclay Université est une entité administrative complètement artificielle créée par décision administrativo-politique en 2019. Elle comprend la fac de Saclay + Polytech Paris-Saclay (école d’ingénieur universitaire) + 4 grandes écoles : CentraleSupélec, AgroParisTech, Ecole Normale Supérieure Paris-Saclay (avec centre recherche de haut niveau), Institut d’Optique Graduate School + 3 Instituts universitaires technologiques (IUT de Cachan, IUT d’Orsay, IUT de Sceaux) + 2 universités associées: Versailles Saint-Quentin et Evry.
Il y a deux ans, je ne sais plus quelle responsable politique s’était réjouie que Paris-Saclay était devenue la 1ère au classement en Mathématiques. Lol.
Le jour où Oxford, l’Imperial College et Cambridge fusionneront, ils passeront très largement en tête. Même chose si Stanford, Yale, Harvard et Berkeley décident de faire la même chose. Est-ce que cela veut dire qu’ils seront chacun devenus meilleurs. Absolument pas.
Bref, belle manipulation administrative. Une de plus. Il ne reste d’ailleurs plus que ce genre de chose pour faire croire à la population que le post-bac français va bien et qu’il n’y a pas à craindre pour le niveau d’étude de leurs enfants. Problème, les gens sont de moins en moins dupes et le nombre de jeunes (très souvent les meilleurs) partant faire leurs études à l’étranger va croissant.
Bravo, c’est ce qui s’appelle bien connaître son dossier !
Un des immenses scandales commis par le traitre MacRon est l’arrêt du programme ASTRID qui permettait de construire des centrales nucléaires de 4 ème génération, des centrales qui fonctionnent avec de l’uranium appauvri que nous avons abondamment sur notre territoire, ces centrales permettaient 2000 ans d’autonomie énergétique à la France qui aurait été transformée en Arabie Saoudite de l’électricité. Je souhaite une bonne année à une rare parole libre des médias francophones le CdS et à ses lecteurs. Compte tenu que notre président de la république condamne mes enfants et mes petits enfants à la misère, vous comprendrez que si je révèle ce que je lui souhaite je serai censuré.
C’est la définition même d’un pays en voie de sous-développement.
Le slogan des agriculteurs en colère reflète très bien cet excellent résumé: «on marche sur la tête!»
Et j’ai pu vérifier qu’en effet, des personnes qui ne se réinforment pas (faute de temps, disent-elles), ignorent totalement cette révolte du monde agricole. Seront-elles informées de la grève dure qui se met en place en Allemagne?…
Le verrouillage de l’information surplombe tous les problèmes évoqués dans cet article.
Tout le monde se plaint de Monsieur Macron, au fait qui l’a réélu?
Beaucoup de parisiens se plaignent de Madame Hidalgo ancienne inspectrice du travail,au fait qui l’ réélu?
Anne Hidalgo n’était pas inspectrice du travail.
La réélection de Macron a été une totale supercherie, pas de campagne électorale, pas de bilan du premier mandat alors qu’il a fait exploser la dette avec « le quoique il en coûte » inutile, débat entre 2 tours l’opposant à la nullité MLP. L’élection de 2017 était déjà un coup d’état judiciaire du PNF, la démocratie est bien morte.