On n’a au fond pas fini de s’amuser avec le gouvernement Attal, qui devrait rapidement devenir une sorte de concentré de mépris social, de déconnexion grande bourgeoise, et de parisianisme urticant pour l’ensemble des Français. La brillante sortie de la nouvelle ministre de l’Education Nationale Amélie Oudéa-Castera, lors de sa première apparition publique dans son nouveau poste en donne un premier aperçu. Il faut dire qu’elle est probablement l’une des reines de ce casting qui suinte le mépris pour la France de tous les jours.
Amélie Oudéa-Castera a fait très fort en imputant aux dysfonctionnements de l’Education Nationale son choix d’inscrire ses enfants au Collège Stanislas, établissement scolaire catholique probablement le plus élitiste de France. Assez curieusement, elle ne semblait pas avoir été préparée à cette question pourtant très naturelle (puisque posée en son temps à Gabriel Attal, sorti de l’Ecole Alsacienne, tout aussi élitiste, mais de “gauche”) sur ses choix éducatifs.
Comment une ministre de l’Education peut-elle être aussi déconnectée de la réalité ? Probablement parce qu’elle appartient à une classe sociale qui se considère comme au-dessus des lois et bénéficiaire de privilèges de droit divin.
Rappelons donc qu’Amélie Castera, de son nom de jeune fille, est, par sa naissance, la fille d’un dirigeant de Publicis, agence de communication possédée par Elisabeth Badinter. Elle est aussi la nièce de la journaliste Nathalie Saint-Cricq et du journaliste quasi-préhistorique Alain Duhamel. Voilà donc une ancienne championne de tennis qui est partie dans la vie avec un peu plus de chances que le petit Mouloud d’Aubervilliers.
Ajoutons qu’Amélie Castera a fait l’ENA en même temps qu’Emmanuel Macron. Visiblement, ça l’aide un peu dans la vie.
Enfin, Amélie Castera est l’épouse de Frédéric Oudéa, ancien patron de la Société Générale, désormais président de Sanofi. Oudéa a concubiné suffisamment de temps avec Véronique Morali pour lui faire deux enfants. Il fut conseiller de Nicolas Sarkozy.
Voilà, voilà : l’entre-soi parisien qui prend les rênes de l’école de la République. Que dire d’autre ?
Après son énorme bourde, elle aura bien besoin des Duhamel de service pour se faire pardonner !
Il lui suffisait de répondre : “Mon mari et moi avons fait ce choix qui nous appartient de scolariser nos enfants dans une école privée sous contrat”.
Sa justification, si tant est qu’elle soit vraie, est un véritable réquisitoire contre les ministres de l’éducation nationale que Macron a choisis depuis qu’il est au pouvoir. Compte tenu du caractère de notre président, il n’est pas certain que cette dame passe l’hiver…
Les Français auront compris qu’ils n’ont pas grand chose à attendre de ce nouveau gouvernement.
Véronique Morali, son conjoint est Marc Ladreit de Lacharrière. Marigot de parigots.
C’est très symbolique des multiples liens qui unissent les individus de la caste (tous partis ou presque confondus), formant une sorte de toile d’araignée qui étouffe la politique française.
La Grande-Bretagne et les Etats-Unis nous avaient bien précédés sur cette voie – lire l’ « Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine » de Carol Quigley – qui conduit irrésistiblement à la disparition des Etats (au moins occidentaux) peu à peu dépouillés de leurs prérogatives.
Publié après la mort de l’auteur, en 1981, cet ouvrage est précédé d’un remarquable avant-propos de Pierre Hillard.
Beau conte de fée, pour la pas si jolie Émilie, en effet.
Je reste persuadé que sa sortie était programmée( par la macronie), histoire de débaucher quelques députés LR naïfs, venant ajouter leurs voix à l’AN.
Ben, “qui les a élus, se les respire”, comme disait ma grand-mère.
Ceux qui n’ont pas d’autre choix que l’école publique doivent comprendre qui en sont les fossoyeurs, et qui sont leurs ennemis de classe.
S’ils se laissent impressionner par des gens aussi bêtes (incultes, égoïstes, suffisants, arrogants, bons à pas grand chose mais arrivés grâce à “leurs parents qui sont opportunément avant eux”), comment les aider à se prendre en main?
La comparaison est très en faveur de Rachida Dati, qu’ils accusent d’inculture!
Je ne suis pas sur qu’Amélie Oudéa-Restera
IL ne faut pas oublier sa sortie lors de son entretien en commission à l’assemblée nationale voir la video, https://youtu.be/GcExyzZWWZ8 à partir de 2h28. Sans commentaire.
L’inconséquence des propos semblent être une seconde nature chez cette dame des “beaux quartiers”.
Quelle incohérence?
Scandale Oudéa-Castéra.
Bien peu en dehors de ses alliés les plus proches à l’intérieur de la caste bourgeoise mondialisée qui tient les rênes ont voulu se charger de la tâche difficile de plaider en faveur de la chouette ministre si typiquement macronesque.
Elle a fait une connerie : tout le monde est bien forcé de l’admettre. Mais seulement une connerie étant donné la mission qui lui avait été confiée et les intérêts qu’elle est chargée de défendre. Parce que sinon, dire que l’EDNAT est un problème ne souffre pas la contestation. La distinction à ne pas manquer, c’est entre ‘faire une connerie’ et ‘dire une connerie’. La ministre a fait une connerie politique, et en même temps, ce qu’elle a dit ne souffre pas la contestation : l’école publique manque de cerveaux tout comme les municipalités manquent de bras pour ramasser les ordures, la nuit, l’hiver, sous la pluie, pour un SMIC. Un autre ‘métier en tension’. Mais elle a été mise là pour ne pas parler comme ça.
Et pourtant, ce n’est pas de cela qu’on l’accuse. Ce serait une autre erreur politique de la part du pouvoir. Mais pas de la part de l’opposition, s’il y en avait une. Il n’y en a pas. Nous avons juste une ‘gauche’ et une ‘extrême droite’ (‘extrême ? , vraiment?) qui se font injecter du Pfizer en disant ‘Y-a-bon !‘, ‘soutiennent la police’ et applaudissent debout les ‘démocrates’ ukrainiens qui combattent les Russes en 2024 comme leurs grands-parents le faisaient déjà en 1942. Mais passons.
Du coup, il me semble que les critiques des ‘hors-caste’ dont j’ai pu recevoir l’écho médiatique sont souvent à côté du sujet important. A quoi bon par exemple essayer de faire croire que la pénurie de professeurs alléguée par la rombière est une ‘diffamation’, comme veut le prouver en justice un certain syndicat ? Ce qui est intéressant dans l’excuse, qui n’est bien sûr pas la vraie raison pour laquelle elle préfère une école privée pour ses enfants – que l’on peut bien dénoncer comme hypocrisie mais qui n’est pas le plus grave – : c’est sa valeur de description de l’attitude générale de la caste par rapport au pays.
Sur le sujet particulier de l’école, c’est l’attitude bourgeoise générale par rapport au pays qui s’est vue en un éclair dans la déclaration de la ministre et elle est simple à décrire : ‘On est là ; on commande ; on profite ; si on n’est pas obéi, on tape ; si ça va trop va mal parce qu’on a trop volé et trop profité, on se fait pas chier à corriger la trajectoire ( ce que les technocrates appellent ‘résoudre le problème’) ; et quand on a vraiment exagéré en subventionnant les écoles pour riches au détriment des écoles pour tous et que ça sent mauvais pour notre cul parce que la pénurie de professeurs touche jusqu’aux lycées du sixième arrondissement : ON SE TIRE.’
Quand ça va mal dans le pays : ON SE TIRE. La désertion est la forme ultime du privilège bourgeois. On connaissait déjà les autres : s’il fait froid, on a une île privée en Corse pour les fins de semaine (Kouchner). Si le climat se dérègle, on impose le retour au vélo pour les prolos mais on prend l’hélicoptère pour aller voir un match de foot (Valls). Si les impôts qu’on a votés pour les autres sont trop lourds, on a un compte en Suisse (Cahuzac), etc. Mais SE TIRER est la forme ultime et radicale du sécessionisme fondamental des élites mondialisées et DE CE FAIT MÊME apatrides. S’excepter du monde commun que l’on organise a pris une nouvelle dimension avec la facilitation des communications.
L’exil doré : c’est l’incivisme majeur d’une classe dirigeante prompte à accuser celui des pauvres qui sautent par-dessus le tourniquet dans le métro, mais si peu patriote, si peu engagée dans le destin du pays, vivant souvent à cheval sur la France et sur un pays plus sûr en attendant de s’y réfugier quand leur politique aura imposé à la France une guerre qui n’est pas la sienne mais celle de leurs protecteurs étrangers.
Ah, tous ces ‘professeurs à Sciences Po, Sorbonne University et en même temps à la Harvard School of économerdie’ … Je ne vous dis pas le bilan-carbone du vertueux prédicateur écolo-atlantiste !
Ceux-là sont, souvent même administrativement bi-, tri- ou quadri-nationaux. Ils sont banquiers, journalistes, bientôt ou déjà ministres, un jour président, grands donneurs de leçons, mais en fait essentiellement a-nationaux. Aussi APATRIDES, tous, qu’un fonctionnaire européen à Bruxelles, qui chie de la norme à n’en plus finir sur l’agriculteur aux abois mais ne paie pas d’impôts et touche des pourboires en pétro-dollars et en dollars tout court.
C’est cela qui est apparu en un éclair dans la réponse de la young-leadeuse, lointaine descendante d’un Paul Reynaud en juin 1940, faisant la courte-échelle à Pétain pour qu’il impose l’armistice hitlérien en échange d’un poste d’ambassadeur à Washington.
Si typique. Si prévisible, le bourgeois ! Encore faut-il le percevoir.