Gabriel Attal doit, cette après-midi, faire ses premières annonces pour répondre aux revendications de la FNSEA agitées avec des mouvements paysans dans l’ensemble du pays. Mais la FNSEA contrôle-t-elle encore un mouvement qui commence à la contester ? Attal a-t-il trop tardé à réagir, en accordant une confiance excessive aux cénacles parisiens qui lui ont conseillé de temporiser pour apparaître comme un grand dirigeant maître de ses nerfs ? L’évolution de la situation dans les heures qui viennent va le dire. Mais il y a peut-être bien du souci à se faire.
De toutes parts, les singaux faibles apparaissent sur un débordement de la FNSEA par une base très en colère qui conteste désormais les règles du jeu. Un peu partout, des initiatives sont prises, qui ne rentrent pas dans le “plan” tacite où la FNSEA se servait de la colère des petits agriculteurs pour avancer ses pions et, accessoirement, pour faire une amicale courte échelle à Gabriel Attal. Redisons-le, sur les barrages, en début de semaine, la FNSEA était bien présente, et ses revendications (auxquelles Gabriel Attal devrait répondre favorablement aujourd’hui) bien exposées et listées dans les esprits.
Mais, chemin faisant, la FNSEA s’est-elle appuyée sur des graines dont elle a perdu le contrôle et qui croissent dans un sens qu’elle ne souhaitait pas ?
De-ci de-là, des revendications commencent à mettre en cause la représentativité de la FNSEA. Des mouvements d’humeur excèdent le cadre initial. Lorsque j’étais sur le barrage de Carbonne, les personnes que j’interviewais étaient “cadrées” par de discrètes égéries qui ne voulaient pas apparaître, mais qui “conseillaient” aux interviewés de ne pas parler de la Mutualité Sociale Agricole. Pourtant, à Montauban, des agriculteurs ont commencé à menacer l’inspection du Travail en exhibant un sanglier pendu et éventré devant les locaux.
La panique gagne-t-elle le pouvoir ? Certains semblent vouloir rejouer le coup de Convoi France, où des esprits bien intentionnés avaient détourné les convois de Paris en leur proposant de bloquer Bruxelles ou Strasbourg. Deux ambiances, une seule ficelle grosse comme une maison. A suivre.
En effet miroir, cela me rappelle le “léger” manque d’adhésion des grosses têtes des centrales syndicales vis-à-vis du mouvement des Gilets Jaunes.
Si les agriculteurs temporisent avant de gagner Paris, le pouvoir cherchera à en acheter un certain nombre pour effectuer la bascule de son côté.
Si blocage de Paris il y a, les bobos parisiens et autres consultants macronistes vont vivre les effets de la politique qu’ils prônent pour tous les autres : la fin de l’abondance.
Excellent, surtout la dernière phrase !
Les gilets jaunes étaient un mouvement spontané. ils ont rapidement été traités de fachos avant d’être encadrés par les syndicats de la caste.
Pour les agriculteurs c’est l’inverse. Ce sont des électeurs de Macron. Ils sont traités différement des gilets jaunes.
Les syndicats de la caste sont à la manoeuvre. Ils vont laisser la situation dégénérer pour pouvoir justifier l’état d’urgence et une éventuelle suspension des élections européennes.
Vous noterez que les manifestations évitent soigneusement les hauts lieux du pouvoir. Au Sri Lanka, les manifestants sont allés chercher le président dans son palais.
Pour la fin de votre première phrase ainsi que votre troisième paragraphe, je ne dis pas autre chose.
La FNSEA, macronniste,, a, comme les têtes d’affiches des syndicats de travailleurs appelé depuis des années à faire les castors et autres barragistes contre l’infâââââme, on arrive peu ou prou au même résultat : faire semblant de s’opposer pour que rien ne change.
Et éventuellement ramener la partie du troupeau “égarée”, si je puis dire, dans un giron plus raisonnable pour finir d’étouffer le solde de la grogne réellement préoccupée (dont je pense qu’elle est sincère) par l’avenir de leur filière.
Ils évitent les lieux de pouvoir, parce qu’à mon avis, ils sont encore comme une majorité de couillons de français, légalistes, et par conséquent, détestant le désordre.
Ils pensent encore qu’il est possible de discuter avec un pouvoir qui prend ses ordres de bien plus haut.
Si les gens comparaient ce qui est dit de ce qui est fait, ils verraient bien que rien ne colle.
On les prend donc pour des quiches, et ils en redemandent.
Quand les français auront compris que l’ont ne peut rien attendre des pitres au sommet, peut-être se réveilleront-ils ?
N’est-il cependant pas, déjà trop tard ?
En tout cas, il me semble que les agriculteurs français ont pris des leçons d’organisation en Allemagne: blocage des accès à des grandes villes (et pas seulement les accès autoroutiers)