Aujourd’hui, avait lieu une grève des enseignants décidée en décembre. Mais, entretemps, le gouvernement a changé, et les enseignants ont écopé d’une nouvelle ministre extrêmement maladroite, et probablement carbonisée avant même d’avoir commencé à mener à bien sa mission. On aurait pu imaginer que les réponses cataclysmiques apportées par Amélie Oudéa aux polémiques qui surgissent au moins une fois par semaine et dont elle est le centre auraient mis les enseignants sous tension. On annonçait un taux de grève record et… finalement, le séisme s’est amenuisé en petite secousse insignifiante.
Aujourd’hui avait lieu le premier jour de grève d’Amélie Oudéa-Castéra… enfin, plus exactement, la première grève de l’Education Nationale depuis l’arrivée d’Amélie Oudéa-Castera à la tête du ministère. Et, alors que la nouvelle ministre enchaîne les catastrophes médiatiques depuis la révélation de la scolarisation de ses enfants au collège Stanislas, on aurait pu craindre que les enseignants en profitent pour manifester leur colère.
Eh bien, non ! les chiffres sur le taux de grève sont d’un calme quasi-olympien.
Dans les écoles maternelles et élémentaires, 20,11 % des professeurs sont grévistes selon le ministère tandis que le Snes-FSU en a recensé 40 % et jusqu’à 65 % à Paris. Dans les collèges et lycées, le taux moyen d’enseignants grévistes est de 20,40 % d’après le ministère de l’Education. Le syndicat majoritaire estime, quant à lui, que 47 % des professeurs sont en grève.
Le Parisien
Voilà un chiffre quasi “normal” pour une grève à l’Education Nationale. La contestation ne devrait donc pas venir des enseignants. Et l’avenir de la ministre n’est pas encore scellé.
La France est en colère. Mais personne n’ose le montrer, dirait-on.
c’est plutôt “la Grève” version Ayn Rand : tout le monde laisse béton.
La passivité est un mal français auquel s’ajoutent des contestations qui portent rarement sur les bons thèmes. Il faut aussi reconnaître que ces revendications ne sont portées par aucune offre politique. EM joue donc dèsormais sur du velours.
Et puis, quand une voix contestataire s’élève, elle est sourenue tant que cela reste loin du front, comme Coluche/Marcel Ben Hur qui se retrouve au final bien seul (et abandonné) devant le commandant de légion André Pousse …
C’est la France EHPAD
Tentative de diversion menée par les syndicats? Peut-être que, à l’instar de nombreux agriculteurs, les enseignants vont réaliser que leurs syndicats ne défendent pas leurs intérêts et encore moins, celui des enfants et des jeunes?
J’étais dans le cortège parisien, une fois n’est pas coutume. Punaise, qu’est-ce qu’on est gentils nous les profs ! On défile, on chante des refrains à la con, on fait un peu de bruit. Et une fois arrivés rue de Grenelle… plouf, plus rien ! Dissolution ! Quelques CRS tout jeunes, presque guillerets, nous bloquent sans mal le passage. Pas étonnants qu’ils nous prennent pour des guignols, là-haut !
Une grève à la Ayn Rand ? Que nenni ! Une vraie grève à la Ayn Rand, ce serait que tout le monde s’y mette en même temps, et reste chez soi ; que personne ne prête le flanc aux matraques, ni l’œil aux LBD ; que les Français mettent pour de vrai le pays à l’arrêt, au lieu de se prêter aux mascarades gentiment bruyante habituelles. On comprendrait vite combien les syndicats nous sont inutiles…
Vous savez quoi ? Dans la rue, nous nous sommes fait pitié.
Nous nous enfonçons
Ce serait marrant de savoir qui parmi les profs met ses enfants dans le privé pour leur éviter le contact avec des Africains.