Dans le capitalisme de connivence qui nous domine, les banques tiennent un rôle de choix : puissantes, elles ont la faculté d’obtenir des réglementations favorables et protectionnistes pour leurs intérêts, comme elles ont la faculté de bloquer des réformes qui pourraient leur nuire. L’affaire de l’assurance emprunteur illustre parfaitement ce type d’arrangements loin des regards. Une banque comme le Crédit Agricole a pu dégager des dizaines de milliards de bénéfices depuis des années grâce à ce dispositif pas complètement d’équerre avec les règles de la concurrence. Mais elle n’est pas la seule : quelques banques en ont bien profité.
L’assurance emprunteur est une assurance-vie que vous êtes obligé de souscrire lorsque vous contractez un emprunt.
- très longtemps, les banques ont pu obliger les clients à souscrire au contrat d’assurance emprunteur qu’elles proposaient en même temps que le crédit
- les politiques de défiscalisation dans l’immobilier ont permis aux banques de “caser” de nombreux contrats d’assurance emprunteur dans des conditions non-concurrentielles, et parfois opaques (sur ce point, voire notre article “patrimoine” du jour, sur l’intérêt ou non d’acheter de l’immobilier défiscalisé pour préparer sa retraite et la vidéo ci-dessous)
- ce marché est très cartellisé
- encore aujourd’hui, faute d’une concurrence suffisante, les banques peuvent placer ces contrats qui sont surfacturés
- un rapport de l’IGF de 2013 affirme que la surfacturation des contrats était d’environ 50%
- des évolutions législatives ont permis une mise en concurrence, mais leur effet reste encore limité
Attention, l’assurance emprunteur est une assurance décès et non une assurance vie. La première est destinée à garantir le versement d’un capital aux bénéficiaires en cas de décès de l’assuré, tandis que la seconde est essentiellement un contrat d’épargne.
Monsieur, quand on ne maîtrise pas un sujet, on évite de se ridiculiser en étalant son ignorance : https://www.economie.gouv.fr/cedef/assurance-vie
Campagnol en a parlé deux fois et expliqué comment les services publics (police, stationnement, etc) mettaient des prunes à tout va pour capter du pognon distribué ensuite aux bons clients des banques sociales et solidaires
Brazil devient une réalité : on invente des crimes pour vous racketter.
Bien peu de gens le font, mais on peut changer d’assurance emprunteur en cours de crédit (comme pour les autres assurances). Il faut juste que les garanties soient au moins équivalentes.