Lampedusa est désormais bien connue comme point de passage vers l’Europe pour les migrants clandestins et illégaux venus d’Afrique (et d’ailleurs, parfois…). Dans l’esprit de beaucoup, cette île est devenue une sorte de réalisation, d’incarnation du camp des saints décrit par Jean Raspail dans le roman éponyme. Nous sommes allés en reportage sur place… et nous avons pu mesurer l’épaisseur, dans le débat politique actuel, de ce que Roland Barthes avait appelé la mythologie. Car, si le fait migratoire existe et est bien présent à Lampedusa… il n’a pas grand chose à voir avec le camp des saints, ni avec une submersion où des hordes de migrants nous prendraient d’assaut sans relâche…
Précisons-le, le propos de cet article n’est pas d’évoquer la réalité (incontestable et incontestée) du fait migratoire vers l’Europe. Le propos est ailleurs : il vise à mesurer l’épaisseur de la mythologie politique avachissante qui transforme un problème rationnel et analysable factuellement, en une peur, une anxiété collective, fondée sur une transformation de la réalité.
Une question fondamentale est à poser : qui transforme la réalité en mythe, et pour quel profit ? avec quelle visée intentionnelle ?
Depuis plusieurs semaines, le déclenchement d’un conflit militaire à Gaza a délié les langues, mais les émeutes qui avaient suivi la mort de Nahel en avaient donné un premier indice : le fait migratoire est largement instrumentalisé pour justifier une peur de l’arabo-musulman, dont la justification ultime est la défense des pratiques coloniales israéliennes. C’est bien pour nous donner l’illusion qu’Israël combat pour nous lorsque les Israéliens construisent des colonies en violation du droit international, ou lorsqu’ils exécutent sommairement des Palestiniens dans les territoires occupés, que le mythe de l’Arabo-musulman a été créé depuis une quarantaine d’années, avec force attentats terroristes sur notre sol grâce à des groupes largement financés par l’Occident lui-même.
La mythologie politique, parce qu’elle permet de tenir les populations, est un élément indispensable de la géopolitique moderne.
Si l’idée de submersion a eu autant d’impact, c’est sans doute aussi parce qu’elle correspond à ce que de plus en plus de nos concitoyens observent dans leur ville ou leur quartier, et que le nombre de ces villes ou quartiers concernés augmente.
Il faut aussi se rappeler que c’est à l’époque de la création opportune de SOS racisme qu’on a transformé une question politique – l’immigration -, qui aurait dû être traitée comme telle, en un problème de racisme.
Travail de fond sur l’opinion publique sans aucun doute… Instrumentation de la peur, comme pendant la “plandémie” destinée à débrancher les cerveaux et empêcher d’ouvrir un débat rationnel.
Merci aussi de rappeler le “travail” fait sur les populations africaines…
Ceci étant, on ne peut pas ignorer les projections pour une Europe “négroïde” d’un Richard Coudenhove Kalergi, un homme qui inspire encore largement les idéologues de l’UE
L’affaire de Gaza survient dans ce contexte. Et la “peur de la submersion” se superpose au poison des mensonges depuis 1948 dont on n’est pas près de se débarrasser, et pour les mêmes raisons: le rationnel est chassé par la mythologie. D’autant que les recherches vont devenir de plus en plus difficiles.
https://reseauinternational.net/les-historiens-nont-plus-acces-aux-archives-de-39-45-leurs-travaux-sont-menaces/
En attendant, des innocents meurent.
J’apprécie beaucoup votre description de l’île de Lampedusa, et je reconnais que vous n’allez pas nous prouver par A+B qu’il n’y a pas d’immigration en France, juste parce que vous avez passé 3 jours dans cette île. La plus forte immigration vient principalement du regroupement familial, et si j’en crois Michèle Tribalat, elle représente 400 000 personnes chaque année.
Je suis tout à fait d’accord avec vous sur le fait qu’il faille avoir des enfants, et qu’ils puissent eux-mêmes créer de la richesse en France. Avec ma femme, nous en avons eu 5, je crois que nous avons fait notre part.
J’habite au Sénégal depuis 5 ans et je sais que les médias ou les télénovelas sont un poison pour les esprits africains, qui croient qu’en Europe tout est facile, les européens se baissent pour ramasser les billets de 500 € et délaissent les plus petits, tkt, nous, on va s’occuper des biftons de 20 et 50.
Le problème, comme dirait Charles Gave, c’est qu’on importe du bac -7 et donc, dans un environnement de plus en plus sophistiqué, où même les plombiers chauffagistes doivent avoir des connaissances en électronique, quelle est l’utilité, pour la caste, d’avoir à sa disposition des hordes de chauffeurs Uber ou de livreurs Deliveroo ? D’autant qu’avec la dégénérescence de l’école publique, laïque et obligatoire, les bacs -7, ils les auront à domicile !! Sans avoir besoin d’en importer !
Je croise aussi, quand je reviens en France, des parcs publics remplis de tentes Décathlon où les jeunes hommes passent leurs journées dans un inconfort notoire, doivent dégager à tout bout d’champ et sans perspective d’avenir. Combien mentent encore à leurs proches et leur envoient des vidéos tik tok où ils se mettent en scène, alors que le ventre est vide et les poches itou.
J’aimerai que vous donniez la parole, ici à ceux qui sont au Maroc, ou en Tunisie et qui croisent ces déracinés, pour qu’ils nous expliquent aussi leur projet et pk ils ne peuvent le réaliser qu’en Europe. D’autant que le passage doit coûter entre 700 et 1 000 €, si ce n’est plus. Cet argent n’aurait il pas été plus utile au pays ?
La migration est un vaste problème, mais je pense que dans les pays de départ, les hommes politiques ont trop attendu depuis les indépendances, et n’ont pas encouragé leurs pays à se développer avec ses propres forces. Délaissant l’éducation et préférant des têtes bien pleines à des têtes bien faites, ils ont préféré des gains faciles, basés sur les importations et le transfert de technologie à la création de richesse autonome et l’indépendance énergétique et alimentaire.
Voici un commentaire très réaliste fondé sur la connaissance du terrain, les félicitations .
Merci.
Dommage que vous ayez effacé mon commentaire d’hier, je reconnais qu’il ne vous était pas favorable en pointant vos contradictions, votre ignorance de la question et votre hypocrisie.
Il était tout simplement injurieux et diffamatoire. Si vous confondez commenter et suinter de haine, spécialement contre les personnes, vous dégagez. Ce n’est pa sun site de racaille ici. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas là-dedans ? Les mal élevés, dehors.
Faire suffisamment d’enfants pour assurer le devenir de notre communauté nationale est sans aucun doute nécessaire mais n’est pas suffisant. Pour limiter l’immigration il faut une volonté d’y mettre un terme. Les Japonais, dont le nombre diminue, ont une politique adaptée au choix qu’ils ont fait, celui d’une immigration presque nulle. Pour cela, ils travaillent plus longtemps et ils robotisent énormément en plus de veiller à l’étanchéité de leurs frontières. Ce qui ressort d’une enquête faite par le président de notre Banque Publique d’Investissement (BPI), c’est que les industriels français n’ont pas robotisé assez tôt; il ne dit rien sur ce qui suit mais le laxisme en matière de robotisation et de mécanisation a généré des besoins de main d’oeuvre immigrée dans de nombreuses filières, notamment le bâtiment mais pas seulement, un domaine dans lequel les Japonais ont mécanisé toutes les tâches physiques pénibles et répétitives depuis fort longtemps.
Par ailleurs, dans les systèmes représentatifs occidentaux, qui ne sont pas des démocraties, ce ne sont pas les “petites gens” qui décident; ces derniers ont seulement le droit de désigner des représentants qui font ce qu’ils veulent (Meloni s’est faite élire sur un programme de restriction de l’immigration mais elle fait le contraire de ce qu’elle avait promis), ce qui n’a pas échappé à une majorité d’entre nous et, surtout, à une très grosse minorité qui ne vote pas et qui a une très mauvaise opinion des dits représentants. Le système représentatif se prête bien aux manipulations, ce que les lobbys qui, in fine, décident de beaucoup de choses, ont compris depuis longtemps. Le professeur Jeffrey Sachs dit ainsi que, dans son pays, c’est le lobby de l’armement qui décide de la guerre et celui de la pharmacie qui décide de la politique sanitaire ! Le président Eisenhower avait dénoncé les objectifs inquiétants de ces lobbys, notamment celui de l’armement, en 1961. Pour y remédier, au moins en partie, il n’y a qu’une seule solution : le référendum d’initiative populaire.